Animal Crossing est un jeu improbable, une rencontre entre Sim City et les Sims en version kawaï. Au début du jeu, vous êtes dans le train, en direction d’une ville que vous allez devoir nommer. Un autre passager, un animal humanoide, va entamer la conversation avec vous et de vos réponses dépendra le physique de votre personnage. Amusant et original, et peut-être ai-je eu un coup de pot mais votre serviteur a eu droit à un avatar plutôt ressemblant.

Le train s’arrête, et une foule compacte vous attend : singes, canards, kangourous, lions, aigles, une vraie faune sur deux pattes et sacrément bavarde est là pour accueillir le nouveau maire, c’est-à-dire vous ! Et oui, première nouveauté mais quelle nouveauté : le vieux Tortimer a fait son temps (ou pas), c’est donc vous qui prenez les rênes de la ville.

Première étape : avoir un chez soi, et fort heureusement l’inoxydable Tom Nook, raton-laveur architecte et escroc de son état, est là pour vous en fournir un en échange d’une dette qui ne cessera de croitre à mesure que votre maison s’agrandira. Fort heureusement, évidemment, il n’y a aucune limite de temps pour le remboursement, d’ailleurs rien dans le jeu n’est imposé ou punitif, ce qui fait l’un des charmes du jeu. Aussi, petit à petit, vous agrandirez votre pièce unique, puis en rajouterez une, deux, une cave et un grenier, jusqu’à avoir un charmant petit domicile.

Une dette ça se rembourse, et ce sera votre premier moteur dans le jeu. Au début, ce sera forcément un peu limité : il vous faudra vendre des fruits pour acheter des outils, et commencer à déterrer les fossiles, attraper des insectes ou pêcher des poissons, autrement plus rémunérateurs et qui changent selon la période de l’année ou de la journée.

Mais l’essentiel est là : vous êtes libre. Vous ferez ce que vous voulez, quand vous le voulez. Avez-vous envie de rendre visite à vos voisins ? De partir sur une île tropicale pour des minis-jeux ? De rendre visite à des voisins sur le net ? De faire une partie de pêche ? De la décoration ? D’écrire du courrier ? Selon l’heure de la journée, la saison, le jeu aura toujours quelque chose à vous proposer. Parfois, ce sera un voisin qui vous demandera de l’aide ou vous proposera du troc, parfois ce sera une compétition quelconque comme l’insectosafari, une fête, un voisin qui emménage ou un autre qui part, une envie subite de récupérer de l’argent pour acheter du mobilier et redécorer votre maison, compléter les collections du musée… La maison, d’ailleurs, que l’on pourra vraiment redécorer esthétiquement dans la moindre détail, ce qui est vraiment un plus indiscutable!

Et en fonction de vos accomplissements, le jeu évoluera : ainsi, vous aurez accès à de nouveaux bâtiments, de nouveaux équipements, de nouvelles activités comme la natation, en somme le jeu arrive toujours à susciter votre curiosité.

Et puis, donc, il y a votre rôle de maire : en tant que tel, vous pourrez lancer des politiques de travaux publics, qui déboucheront sur une collecte destinée à tous les habitants pour construire un nouveau bâtiment comme un pont, un banc, une horloge, et d’autres choses bien plus élaborées. Bon, dans les faits, c’est surtout vous qui contribuerez à la construction de l’édifice, mais l’idée est là, et elle est plaisante.

L’autre versant de votre activité ce sont les arrêtés municipaux : vous pourrez, moyennant finances, promulguer un arrêté qui aura un effet spécifique : empêcher les fleurs de faner et les mauvaises herbes de pousser, améliorer le prix de vente de vos objets, etc. Vous pourrez ainsi modeler la ville de vos rêves, en décidant par exemple que les animaux se couchent plus tard le soir si vous même avez l’habitude de jouer le soir (le jeu suit l’horloge du monde réel).

Mais le charme du jeu ne réside pas seulement là-dedans : il est dans sa douceur, sa tranquillité. Jamais d’obligation, rien de contrariant, pas de game over aride, pas de fin d’ailleurs non plus, aucun but, juste le plaisir d’évoluer dans un monde sympathique et dynamique, aux rythmes de mélodies agréables à l’oreille, bref un vrai trip sous acide, les risques en moins. Mignon, c’est vraiment le mot le plus approprié, mais un mignon qui ferait fondre le plus enraciné des dictateurs. Alors bien sûr, tout n’est pas parfait : on aurait voulu régler la caméra, les animaux ont parfois des tics de langage insupportables, on voudrait pouvoir zapper certains dialogues qui reviennent trop souvent, mais qu’importe : Animal Crossing est un jeu attachant et agréable, dont on ressort le sourire aux lèvres. Et puisque nous en étions aux animaux, rarement jeu donne une telle impression de vie : les animaux discutent, se promènent ensemble, tissent des liens, exhibent ce que vous avez acheté pour eux ,etc. Tout cela sans compter les visites impromptues de marchands de passage et donc les événements ponctuels que nous évoquions précédemment.

Il se dégage de ce jeu une réelle envie de faire plaisir, comme en témoignent la bonne humeur ambiante, et des détails comme la collection d’objets Nintendo inutiles donc indispensables que l’on peut récupérer ou les vêtements supplémentaires que l’on peut désormais porter.

Puisque nous parlons de vêtements, sachez qu’il est possible de partager les siens en ligne, via des QR codes, et que, par exemple, vous trouverez sur certains sites japonais des créations stupéfiantes.

Et puisque nous venons de basculer vers le multi, avec un sens de la transition qui me laisse pantois, évoquons aussi le streetpass : si vous laisser votre console en mode streetpass dans la rue et que vous croisez un joueur qui en fait autant, vous pourrez visiter sa maison et acheter son mobilier. Une idée absolument géniale… si vous parvenez à croiser des joueurs, ce qui, dans certains coins, n’est pas aisé. A noter que vous pouvez aussi échanger des codes-amis pour découvrir d’autres maisons, et que jouer en WiFi vous offrira en plus des lettres d’amis, mais aussi de Nintendo qui offre souvent des boni inattendus.