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Les jeux de société : Jamaïca



Retour à un jeu plus classique cette semaine, après nos jeux apéros qui reviendront bientôt vous hanter.

Jamaïca est une création de 2010 de Bruno Cathala, orfèvre français s’il en est, auquel on doit Burdigala, Cyclades, Chevaliers de la Table Ronde ou encore Dice Town, j’en passe et des meilleurs, autant dire que le CV du bonhomme a de quoi inspirer le respect.

Se jouant de deux à six par des parties d’environ une heure, Jamaïca vous met dans la peau d’un célèbre pirate de l’époque: Barbe-Noire, Levasseur et quelques autres (dont deux « gentes dames ») pour remporter cette fameuse course. Tout le monde se place sur la ligne de départ, reçoit des cartes actions avec quelques réserves dans ses cales, et l’un des joueurs est nommé le capitaine. Il jette alors deux dés à six faces, et les place comme il l’entend sur le plateau. L’un donnera une valeur « jour », l’autre une valeur « nuit ». Chaque joueur pioche trois cartes Action dans sa réserve, et en choisit une qui donnera son action diurne et son action nocturne: avancer, reculer, remplir ses cales, etc, le dé indiquant la distance ou la quantité.

Les ressources sont au nombre de trois: l’or, pour les taxes portuaires, la nourriture, pour la survie, et la poudre, pour les combats. On ne peut d’ailleurs en accumuler que si on a assez de place en cale, chaque cale ne pouvant contenir qu’un type de ressources et ne pouvant plus être remplie si on a déjà disposé une ressource dedans.

Supposons maintenant qu’à l’issue de son trajet, le navire ne puisse pas payer le prix de la case sur laquelle il arrive: il recule alors jusqu’à arriver sur une case qu’il peut payer, voire même sur un repaire de pirates, qui non seulement est gratuit mais peut en plus contenir un trésor, qui seront comme de juste indispensables pour la victoire finale.

Tout cela est bien gentil, mais les pirates, on les imagine plutôt sabre au clair, dents jaunes dehors, accrochés au bastingage et prêt à sauter sur le pont ennemi pour nourrir les requins, tonnerre de Brest! N’ayez crainte, cela est évidemment prévu, puisqu’il est possible d’arraisonner un adversaire en s’arrêtant sur la même case que lui (on est alors l’attaquant). S’ensuit un combat dans lequel chacun va investir de la poudre à canon, ajouter le total investi à un jet de dé, et espérer. Le vainqueur pourra prendre un trésor de son adversaire, lui voler des ressources de sa cale ou lui fourguer un trésor maudit (un enregistrement de Cindy Sanders, par exemple), des trésors qui font chuter le score de leur possesseur.

Dès qu’un joueur a fini le tour de l’île et a atteint Port Royal, on ajoute le score de la case sur laquelle chacun se trouve, plus son or et ses trésors, et le plus gros total l’emporte.

Simple et efficace, Jamaïca est ne bonne initiation aux jeux de stratégie, de tactique et de programmation (ces jeux où tout le monde décide en même temps ce qu’il va jouer et qui exigent une bonne lecture des autres jeux), qui pourra séduire la famille à partir de 8 ans environ, dans un environnement familier et séduisant pour tous. Bonne pioche.