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Les jeux de société : le petit Prince



osselets

 

Il y a toujours eu un merchandising assez forcené et parfois agaçant autour du Petit Prince, et votre serviteur a tendance à voir d’un œil noir l’adaptation qui a été faite en dessin animé feuilletonnant de l’univers du Petit Prince qui sent quand même la récupération forcenée par un producteur peu scrupuleux. Je dois confesser aussi, du coup, que j’ai vu arriver cette annonce de jeu avec un sentiment mêlée de scepticisme et d’appréhension.

Mauvais sujet que je suis. Car sur le berceau du jeu se sont penchés deux fées un peu barbues mais sacrément talentueuses, à savoir Bruno Cathala et Antoine Bauza. Nous avons déjà parlé abondamment du premier dans ces colonnes, et vous avez depuis compris que cette rubrique n’est en fait qu’une vaste entreprise de propagande en sa faveur, quant au second il est entre autres le créateur de 7 Wonders. Rien que ça.

Dans ce jeu, il ne s’agit plus de dessiner un mouton, mais une planète. Comment cela se passe-t-il?

Au début du jeu, on répartit un certain nombre de tuiles (dépendant du nombre de joueurs, de 3 à 5) en quatre tas face cachée. L’un contient les côtés montant, un autre les côtés descendant, un autre encore le centre de la planète et le dernier des personnages.

Chaque joueur va construire une planète en créant un ensemble de 16 tuiles, 4 par 4. Exemple :

Au début de chaque tour, un joueur va choisir une pile et prendre autant de tuiles qu’il y a de joueurs. Il va ensuite les poser face visible, en choisir une, passer la main à un autre joueur de son choix, et ce jusqu’au dernier qui lui n’aura pas le choix mais, en compensation, sera le premier joueur du tour suivant.

Vous avez pu noter des tuiles étranges dans les coins : ce sont les personnages. Ces derniers donnent à chacun des conditions de victoire différentes, mais renseignent aussi vos adversaires sur vos objectifs et votre jeu. Toute l’astuce du jeu va donc être de gérer au mieux l’ordre du tour et les tuiles que l’on laisse aux autres, et jongler entre son propre jeu et détruire celui des autres…

Il y aura donc 16 tours, à l’issue desquels on comptera les points de victoire. Deux subtilités, pourtant, viennent compliquer la donne.

D’abord, certaines tuiles représentent des baobabs. Si une planète en affiche trois, son propriétaire devra retourner toutes les tuiles qui figurent des baobas chez lui. Même si un personnage permet d’avoir des points par carte retournée, c’est tout de même handicapant.

Ensuite, à la fin de la partie, on regarde qui a le plus de volcans. Celui ou ceux qui en ont le plus perdent autant de points qu’il y a de volcans dans leur planète. De quoi passer de premier à second en un clin d’œil…

Enfin, une variante est possible, qui consiste à cacher ses personnages. Il nous a semblé que cette variante était moins intéressante, puisque basant un peu plus le jeu sur la chance (d’avoir la bonne tuile), les objectifs étant plutôt difficiles à lire donc difficile à contrer et le jeu en perdant de son vice…

A noter qu’à deux, les choses diffèrent légèrement : le joueur prend trois tuiles, en met une face cachée et les deux autres face visible. Une dimension de bluff très intéressante qui rend le jeu tout à fait agréable à deux aussi.

L’ensemble est sorti chez les Ludonautes, coûte autour de 20 euros, et une partie dure environ 20 minutes.