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Defence Wars (DSiWare) : si tu avances quand je recule…



La guerre, c’est moche. Sur Wii, encore plus. Sur DS, pas tant que ça. Le mérite en revient à la licence Advance Wars, qui au fil de ses épisodes, tous excellents, a su réhabiliter le RTS sur console portable. Que dire alors de Defence Wars, anonyme parmi tant d’autres vendu sur la boutique DSiWare ? Qu’il plagie ? Oui. Qu’il innove ? Non. Qu’il distrait ? Faut voir. Alors, voyons.

Béton armé

Déjà, apportons un correctif. Defence Wars n’a pas été développé par les mêmes équipes qu’Advance Wars. Mais alors pas du tout. Un nom semblable, et la confusion fait le reste. Pour autant, le RTS minimaliste de Tom Create reprend, jusqu’au parasitisme, les plus menus détails du chef-d’œuvre de Nintendo. Son champ de bataille, ses unités (canons, tank, lance-missiles…), ses graphismes coquins, sa part fourbe de stratégie…

La copie n’égalant jamais l’original, Defence Wars fait tout pareil, mais en moins bien. La guerre sous un autre angle : pas besoin de gamberger des heures pour disposer ses troupes, de ruser et encore ruser, pour triompher. Non, rien de tout ça. Exit donc, les diplômés de Saint-Cyr. Place aux artisans du BTP, puisqu’il s’agit ici de bétonner, et uniquement bétonner, en piochant dans l’infanterie. Le but étant de protéger l’unité principale, une pétoire rouillée jusqu’au dernier ressort. Elle explose et c’est le game over. Alors, du sang froid : on plante la tente, avant de cracher de la douille. Sans bouger. On se répète, viser la victoire revient à camper sur ses positions, attendre que l’orage passe, et que l’ennemi trépasse sous le feu nourri d’un assaut… statique.

War amère ?

Vous l’avez compris, la part fourbe de stratégie s’efface illico, laissant place à un grand capharnaüm d’action orchestré du bout du stylet. Pointer, glisser, l’amplitude du geste conditionnant la distance de tir. En tenant compte, bien sûr, de l’armement mis à disposition (un canon à tête rotative sera toujours plus efficace qu’un char à roulettes). Bref, c’est simple et ça fait mouche.

Si efficacement d’ailleurs, que Defence Wars se repose chaudement sur ses acquis (les siens ou ceux d’Advance Wars ?), oubliant de durcir un peu le conflit. Inutile d’avoir fait ses classes. Même les réformés viendront facilement à bout de la vingtaine de cartes qui grouillent, parfois saturent quand l’ennemi afflue sur le double-écran de la DS. C’est moche, la guerre.