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Babel Rising – Cataclysm : Non.



Babel Rising avait remporté un petit succès d’estime lors de sa sortie il y a près de trois ans. Ses conversions sur tous les supports existant avaient laissé les joueurs beaucoup plus sceptiques, mais le jeu avait un côté addictif et rapide plutôt amusant.

Flairant le filon, Bulkypik s’est mis en tête d’éditer une suite à son jeu. Et c’est là que le bât blesse.

Le principe en quelques mots ? Vous êtes Dieu. Voilà qui satisfera les mégalomanes de tout poil. Mais attention, pas un Dieu miséricordieux et bienveillant, là vous êtes Dieu très en colère qui entreprend de punir les hommes qui ont décidé de construire une tour païenne, la Tour de Babel, pour s’approcher de vous. Et comme vous avez quand même certains talents, on ne va pas se mentir, vous décidez de punir ces sales impudents. Foudre, bourrasques, tsunami, votre doigt ou votre main, votre arsenal est efficace.

Exactement comme dans le premier jeu, votre mission est donc d’empêcher les hommes d’arriver à leur fin, votre arme principale étant tout de même votre doigt, seule « arme » qui n’a pas de temps de recharge.

Le premier jeu ne vous offrait qu’un mode survie, où vous deviez tenir le plus longtemps possible pendant que les hommes bâtissaient une tour (dont il aurait été plus simple de détruire les fondations, mais a priori selon les développeurs Dieu manque salement de jugeote). Des parties de dix minutes, du scoring à tout va, la recette était divertissante et le côté tout-puissant très satisfaisant moralement, mais enfin l’ensemble était tout de même un peu chiche.

Aussi, les p’tits gars de White Birds Productions ont été attentifs, et ont rajouté un mode Missions à leur jeu. Dans ces dizaines de défis, le seul souci c’est que vous ferez toujours un peu la même chose, malgré les objectifs (imposés ou optionnels) comme faire un perfect, atteindre un certain multiplicateur, tenir un certain temps, etc. Bien entendu, le mode Survie est toujours là, et vous aurez même des tableaux bonus pour récolter quelques pièces supplémentaires. Les pièces, évidemment, vous permettront d’acheter de nouvelles versions de vos pouvoirs, plus efficaces, plus longs, rechargeables plus rapidement, etc…

Ils ont rajouté, aussi, deux personnages de plus, des stèles et des parchemins qui vous donnent différents bonus…

Seulement, sur le fond, c’est toujours la même chose. Encore et toujours. Les fans de scoring se seraient passé du mode Mission qui ne convaincra pas ceux que le scoring n’emballe pas. Le jeu ne serait-il, alors, qu’un Babel Rising 1.5 ?

Même pa s! Parce qu’en plus, la jouabilité, déjà hoquetante à l’occasion sur le premier volet, souffre ici de gros soucis. De base, par exemple, pour utiliser le doigt de Dieu, on ne sait pas vraiment s’il faut appuyer sur le corps de la victime ou sur la pierre sur sa tête. On ne le sait pas parce que selon les cas, ça marche ou ça ne marche pas… Après avoir longuement testé le jeu, je vous avoue que je ne le sais toujours pas moi-même. Le problème ne peut se résoudre qu’avec un stylet (même si la hitbox est toujours aussi aléatoire), ce qui veut dire en gros : « camarades aux gros doigts, passez votre chemin« .

On pourrait, éventuellement, faire avec, seulement cela rend certains objectifs parfaitement impossibles. Exemple : pour obtenir un multiplicateur de X5, il faut tuer 50 hommes sans discontinuer. Problème : si vous ratez la cible en appuyant à côté, vous revenez à zéro… On a en plus la nette impression que le compteur se réinitialise parfois quand on tarde trop entre deux cibles, alors qu’en plus on est en train de spammer l’écran pour tuer l’insolent qui trimballe une pierre et qu’on devrait l’avoir vaincu depuis longtemps.

Cet énorme souci de jouabilité gâche donc le peu de plaisir que l’on pourrait conserver malgré l’extrême répétitivité du titre, et seuls ceux qui parviendront à soumettre le gameplay pourront en tirer un plaisir de toutes façons un peu court…

Et nous conclurons en beauté avec un petit coup de sang : faire un jeu en gratuit, c’est bien gentil. Après tout, Les Simpsons : Springfield arrive à être sympathique bien que gratuit. Mais ici, difficile de ne pas se dire que la difficulté ahurissante pour obtenir des étoiles et donc des niveaux et des pièces, s’explique par la jolie boutique ingame qui vend… des pièces et des étoiles. La ficelle est un peu grosse.