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Atelier Ryza Ever Darkness & The Secret Hideout : Un renouveau qui fait du bien !



L’année 2019 fut forte en sorties vidéoludiques. Généralement habitué à un voire deux épisodes par année, la licence d’Alchimie RPG Atelier s’est lâchée puisque trois softs furent disponibles : un spin-off avec le jeu de Gestion « Nelke Atelier », le quatrième volet d’« Arland » avec Atelier Lulua, et enfin Atelier Ryza, le dernier venu de la franchise qui s’est écoulé à 150 000 exemplaires la première semaine de son lancement au Japon. Ce succès on le doit entre autres à ses améliorations/évolutions par rapport aux précédents volets ainsi qu’à son héroïne Ryza.

Les rêves de la jeune génération

L’histoire prend place à Kurken Island, une île que les habitants ne sont pas autorisés à quitter et dont Moritz Brunnen en est le chef par procuration, tout cela parce que sa propriété contient la principale ressource d’eau du village.

Dans cette bourgade, Reisalin Stout alias Ryza est une fille d’agriculteurs qui a soif d’aventures, tout comme ses deux amis, Lent et Tao. Malgré l’interdiction, tous les trois s’aventurent hors de l’île et vont de plus en plus souvent sur le continent et de plus en plus loin. C’est lors de l’une de ces sorties qu’ils rencontrent Klaudia, fille d’un marchand mais aussi Empel et Lila, deux voyageurs qui deviennent rapidement leurs mentors.

Si Lila apprend les bases et inculque un entraînement aux affrontements à Lent, Impel lui aide Tao dans l’apprentissage du déchiffrement de livres aux langages étrangers et enseigne l’alchimie à Ryza. Les trois jeunes gens sont on ne peut plus ravis et leurs différents rêves vont enfin pouvoir se concrétiser petit à petit. Mais alors que ce changement palpitant est de plus en plus bénéfique, et ce même pour les habitants du village, des événements étranges se produisent et des monstres puissants et inconnus surgissent.

Pour ce dernier opus constituant le début d’un tout nouvel arc, la trame reste agréable et intéressante, bien que le prologue s’étale un peu trop en longueur sur une bonne dizaine d’heures sans avoir de réelles péripéties accrocheuses, il faut alors attendre la seconde partie de l’aventure pour se sentir davantage impliqué. Car plus que le passage à l’âge adulte, des querelles enfantines, des problèmes inter familiaux ainsi qu’un ton léger des débuts, cette seconde partie est déjà plus intéressante avec plusieurs révélations et des thèmes moins abordés comme l’écologie par exemple.

Des zones restreintes mais plus colorées

La nature est un point essentiel puisque c’est dans celle-ci que Ryza et ses compères peuvent arpenter et surtout récupérer des ressources, ce qui reste l’un des éléments clés de l’alchimie et du gameplay. Mais alors que le titre opère une belle refonte pour devenir meilleur, l’exploration ne reprend pas la formule plus ouverte initiée par Atelier Firis. À la place d’un monde pratiquement ouvert, les zones que l’on traverse, de petites à moyennes tailles, sont interconnectées entre elles. C’est dommage d’autant plus que les divers lieux et environnements à visiter sont nettement plus colorés et agréables à parcourir, et ce de jour comme de nuit. À ce sujet, le cycle jour/nuit s’étale sur quatre moments de la journée mais les délais pouvant y être associés sont complètement absents de cet opus, le stress également par la même occasion.

Lors de son exploration, on peut découvrir des coffres renfermant des objets, des ennemis visibles sur la map et laissant des ressources après leur mort, ainsi qu’une multitude de matériaux et ressources à amasser : des plantes, du bois, de l’eau, des pierres, de la nourriture, etc… Cependant pour certaines collectes et ce même en ville, il est nécessaire d’avoir l’outil associé et donc de le créer préalablement. On a par exemple une hache pour couper du bois, une serpe pour récupérer certaines parties de plantes, sans oublier la canne à pêche servant évidemment pour pêcher. En plus de leur fonction initiale, ces outils ont un autre avantage qui se répercute en combat. Selon son « matériel » équipé, l’attaque préventive a un effet différent : frappe des ennemis plus faibles, défense moindre, etc… À nous donc d’adopter notre stratégie au mieux.

En ville, outre la récolte d’ingrédients on peut également acheter des ressources, des livres de recettes, équipements, etc… Ainsi que vendre et réaliser des quêtes annexes comme rapporter un objet ou le synthétiser, vaincre des monstres ou simplement discuter avec les villageois. Tout cela sans oublier la chambre de Ryza qui sert en premier lieu pour les décoctions d’alchimie, et ce jusqu’à ce qu’elle et ses ami(e)s se trouvent et se bâtissent un nouveau repaire : l’Atelier Ryza.

Des décorations pas uniquement destinées à la partie cosmétique, et un axe multi

Cet Atelier est évidemment l’élément central et la clé de la progression du jeu, tant sur la trame scénaristique que pour la fabrication d’équipements,… comme pour chaque épisode en somme. Mais en plus de l’alchimie traditionnelle, on peut aménager l’intérieur et l’extérieur de sa bâtisse. Si cela a bien évidemment un impact cosmétique, d’autres effets intéressants se produisent mais nous allons vous laisser les découvrir.

De plus pour la première fois, une fonction multijoueur intègre un soft Atelier. Sans pour autant pouvoir rejoindre les joueurs(euses) du monde entier ou les affronter, il est possible de « partager » (via un code) une zone générée aléatoirement contenant diverses ressources. En résumé, il s’agit là d’une aide supplémentaire idéale lorsque certains éléments sont très recherchés. Et des éléments il en faut pour créer de multiples décoctions.

Une Alchimie plus accessible et encore plus complète

D’ailleurs dans cet opus, l’interface générale liée aux décoctions a été modifiée pour devenir plus accessible mais le système apporte aussi davantage de subtilités connues et inédites. Tout ceci a de quoi rendre l’expérience la plus complète pour un titre estampillé Atelier mais aussi la plus prenante pour fabriquer des objets encore et toujours plus puissants.

Chaque recette d’un objet que l’on peut synthétiser renferme une interface très similaire à un sphérier présentant des cases type FFX par exemple. Ainsi pour que chaque case adjacente se déverrouille, il suffit d’ajouter le type de matériaux requis (plantes de différentes sortes, bois, minéraux, etc…) et ainsi de suite jusqu’à pouvoir matérialiser l’objet voulu (bombes, soins, équipements, outils,…).

Mais contrairement à un sphérier ordinaire où il est nécessaire d’atteindre un point précis pour acquérir une compétence, ici remplir toutes les cases ne présente aucune obligation (un 100 % sur un objet n’est pas faisable dans un premier temps de toute manière). En fait, ces dernières permettent simplement d’ajouter un ou plusieurs attributs à l’élément allant d’une qualité supérieure à des capacités passives en passant par l’ajout d’une ligne de capacité supplémentaire, entre autres.

Ces capacités à choisir sur l’écran de sélection de l’objet, sont d’une grande aide pour les affrontements, à vous donc de bien gérer vos matériaux durant la synthétisation. En outre pour encore plus de possibilités, les subtilités ne s’arrêtent pas là, sans entrer dans les détails pour vous laisser des surprises, il y a des recettes cachées au sein des sphériers ou encore la possibilité d’échanger des éléments de matériaux contre des gemmes permettant alors de renforcer un objet. En clair, cet opus se renouvelle sur de bonnes bases et apporte un vent de fraîcheur là où la série en avait besoin.

Un système de combat plus dynamique et tactique

Rendre la série plus attractive pour un public non-initié c’est une chose que les développeurs de Gust n’ont pas pris à la légère, car outre le remaniement du système d’alchimie, les combats ont été également revus pour devenir plus tactiques et dynamiques à la fois.

Exit le tour par tour traditionnel, place à des affrontements en action temps réel régis par ordre de passage façon Child of Light, Grandia,… Sauf que contrairement à ces jeux, le temps continue de s’écouler sans aucun temps mort. Donc si l’on prend trop de temps à réfléchir, il y a des risques, surtout en difficulté élevée. Mais il faut aussi savoir que l’on ne peut incarner qu’un seul personnage à la fois, les alliés et les ennemis sont autonomes, à une exception près. Pour plus de possibilités, il est tout à fait possible de jongler entre les héros à la volée pour essayer de réaliser plusieurs techniques différentes soi-même, soigner un allié ou simplement essayer de remplir les prérequis pour apprendre des capacités passives via des défis.

Pendant ces affrontements, on peut fuir, se déplacer, utiliser des objets, faire une attaque ou lancer des techniques/magies, ces dernières étant régies par des APs (points d’actions). Points que l’on récupère principalement en attaquant l’ennemi de manière classique. Mais les APs ne servent pas seulement à l’utilisation des techniques, ils peuvent également avoir deux autres utilités : augmenter son niveau Tactics (nouveaux attributs et plusieurs attaques d’affilée possibles) et réaliser des actions rapides, c’est-à-dire de manière instantanée sans attendre son tour.

Si avec tout cela la stratégie entre déjà en place, la mécanique des ordres d’action permet d’implémenter encore plus de tactique. Pour faire simple, pendant les combats, les alliés de Ryza conseillent de réaliser certaines actions rapides (attaquer, utiliser des objets ou sorts). Si l’on suit ces « ordres », une réaction en chaîne s’opère pour infliger davantage de dégâts. Il y a d’autres subtilités mais on va vous laisser les découvrir par vous-même.

Par contre, on émet quand même deux bémols : le bestiaire des monstres communs hors variation est vraiment très pauvre, on s’attendait à quelque chose de plus consistant, comme ce « renouveau ». Idem du côté des boss qui ne se comptent que sur les doigts d’une main.

Un gap agréable

Par rapport à ses prédécesseurs, Atelier Ryza s’offre un bon gap graphique très agréable pour la rétine. Les environnements variés sont chatoyants, colorés et également détaillés, les quatre moments différents de la journée allant de la matinée à la nuit, proposent en plus de jolis panoramas.

Concernant les doublages, ils sont en japonais et les sous-titres exclusivement en anglais, encore une fois c’est dommage pour les non-anglophones même si le niveau requis n’est pas très élevé. Pour finir, l’OST signée par Kazuki Yanagawa et Hayato Asano apporte un réel plus pour se plonger dans l’aventure avec des thèmes gais et entraînants.

Testé sur PS4 Pro