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Battlefield 1 : la Grande Guerre et ses Destins (2 avis sinon rien)



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battlefield1-jaqCommençons par la campagne. On a le choix des missions à effectuer, sur plusieurs fronts, de plusieurs manières. Pas mal fait ça. On peut donc zapper sans être obligé de se taper les mêmes champs de bataille. Dans Rien N’est Ecrit on vous emmène dans le désert du moyen orient face aux ottomans. Vous incarnez une femme aux côtés de Lawrence d’Arabie. Et là on découvre un nouveau gameplay pour Battlefield : l’infiltration. Vous pouvez marquer vos adversaire pour mieux appréhender leurs rondes et remplir les objectifs (tuer un chef, neutraliser un équipement, …) en tout discrétion. Vous pouvez aussi la jouer bourrin, pas de soucis, chacun peut faire comme il le veut. Pour ce genre de gameplay versatile, les développeurs nous offrent encore des espaces incroyables. Vous aurez l’embarras du choix pour décider de votre approche. Toutes les missions se déclineront ainsi même si certaines se prêtent plus à l’approche feutrée. 

Mais continuons notre tour géographique. Dans la Boue et le Sang vous emmène du côté de Cambrai où là il s’agit d’une bataille de blindés. Ben oui Battlefield c’est aussi synonyme de véhicules. On nous propose ainsi d’embarquer à bord d’un char anglais Mark. V. Costaud mais peu fiable le bestiau. Ces séquences sont très agréables mais très arcade aussi. Si l’on parle de véhicule, on peut aussi dire que les chevaux sont de la partie. La sensation est bonne et cela donne surtout une belle impression de liberté. 

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On ne va pas tout vous détailler mais vous participerez aussi à des affrontements entre armée italienne et armée Austro-Hongroise, au débarquement à Gallipoli et aux affrontements aériens ! Bref, il y en a pour tous les goûts, on aime ça dans une campagne. Mais ce qui force le respect, c’est la qualité narrative de l’ensemble, DICE arrive à nous brosser des portraits de personnages attachants, des portraits qui essaient de nous montrer la multitude de destins de cette guerre et surtout l’impuissance de l’individu face à un conflit qui le dépasse. Le propos est carrément pédagogique. 

Avant d’aller plus loin, nous vous proposons notre Press Start :

 

Un gameplay amélioré

Comme nous vous le disions plus haut, côté gameplay, on est gâtés. On a le classique FPS mais DICE a décidé de lui apporter quelques touches d’infiltration. Avec vos jumelles vous pouvez donc marquer vos ennemis pour mieux observer leurs dangereuses rondes. 

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On retrouve aussi la possibilité de se pencher ou de jeter un oeil pour pouvoir ajuster alors que l’on est planqué dans un abri. C’est le minimum syndical pour un FPS moderne. Les obstacles n’en sont pas vraiment car on peut escalader les parapets. Tout cela donne une belle dose de dynamisme à l’ensemble. 

Côté armes, on retrouve le classique couple arme lourde – arme de poing agrémentée d’armes de jet comme les grenades mais aussi des gadgets en tout genre comme la dynamite ou les grenades anti-char. En tout cas, on est bien sur de l’arme d’époque et ceux qui craignaient le côté trop oldie peuvent se rassurer car dans la bataille, l’essentiel est là : on peut ajuster les ennemis de près ou de loin, comme dans tout autre FPS. Alors oui, on n’a pas les derniers gadgets techno mais franchement ce n’est pas grave. 

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Ce qui importe c’est l’ambiance. Chaque mission, chaque théâtre d’opérations vous immerge totalement dans le fracas de la guerre. Que cela soit à pied, dans un char ou dans un avion, vous allez aimer. Cette ambiance est renforcée par la bande-son. Elle s’adapte à chaque contexte. On a particulièrement adoré les airs fournis pour accompagner vos déambulations dans le désert. Un délice pour les oreilles. Les bruitages ne sont pas en reste avec des voix de très bonne facture et je parle des doublages en français. 

Voici du gameplay maison : 

Manette en main le jeu ne fait pas de cadeaux, il faudra être pugnace et savoir recommencer les missions jusqu’à obtenir une approche idéale. Enfin pour tous ceux qui oseront utiliser le niveau de difficulté élevé. 

Et en ligne ? 

Du côté du multi, on a bien le savoir-faire de DICE ! Les modes ne sont pas si nombreux que cela mais les joutes sont passionnantes. On retrouve Conquête qui est le mode privilégié de Battlefield. Des affrontements géants mêlant véhicules et infanterie avec une limite supérieure posée crânement à 64 Joueurs. Le but est de posséder des zones vous permettant de continuer la progression de votre armée. Domination est sa version réduite avec simplement de l’infanterie. En Ruée vous devez détruire les poteaux télégraphiques des défenseurs. Ces opérations sont extrêmement brutales et rapides, il ne faut pas trainer. On retrouve aussi le match à mort par équipe. Moins convenu, Pigeons de Guerre vous propose de récupérer un pigeon et de la conserver suffisamment longtemps avec vous pour délivrer un message. 

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Enfin, le mode Opérations plonge le joueur dans des affrontements à très grande échelle. Plusieurs batailles successives vous permettent de revivre les grandes campagnes de cette guerre.  Là encore, Battlefield joue sur le scénario, sur les personnages. L’introduction de chaque combat nous rappelle que ce sont des âmes qui se sont étripées. On aime beaucoup. 

Même si les modes auraient pu être plus nombreux, les affrontements sont enthousiasmants. Les cartes sont bien foutues, comme d’habitude avec ce qu’il faut de planques et de zones découvertes. Les p’tits gars de chez DICE savent créer ces endroits mêlant danger et planque. Le dépaysement est de mise entre la France, l’Italie ou le moyen orient. Le tout est saupoudré de météo dynamique, histoire de rendre les choses encore plus réalistes. 

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Evidemment il y a encore pas mal de détails, sur la montée en XP, sur les armes à débloquer, sur les documents à trouver en mode campagne mais on vous laisse découvrir cela par vous-même. Ce que l’on peut dire c’est que Battlefield 1 signe le retour de la licence à son plus haut niveau. 

Un point noir cependant. Pas d’armée française à l’horizon ! Alors que l’on est dans les tranchées françaises. Et puis la présence importante de l’armée américaine n’est pas non plus une réalité historique. On peut aussi citer les affrontements urbains assez rares pendant la Grande Guerre. Ici on pourrait plus parler de contexte de ce conflit que de réalité absolue. De la même manière, la façon de combattre avec beaucoup de mobilité ne correspond pas vraiment aux combats des tranchées. Mais bon voilà DICE l’assume, ils ont plutôt embrassé un contexte. Pourquoi pas. 

 

L’avis de Phil 

Avec ce nouveau Battlefield 1, DICE l’a joué particulièrement fine et pousse encore plus loin sa logique de diversification. Là où la licence Call of Duty surfe depuis plusieurs opus sur la vague du FPS futuriste et semble avoir définitivement abandonné la retranscription des grands conflits historiques,  le célèbre studio suédois, après une adaptation plutôt réussie de l’univers Star Wars, nous propose un voyage dans le temps pour revivre la Grande Guerre.

Et il faut dire que ce choix constitue une sacrée cure de jouvence pour un genre qui commençait sérieusement à tourner en rond. Bien sûr, Battlefield 1 reste un FPS. Mais la spécificité de la guerre 14-18 et en particulier l’armement à disposition impacte clairement le gameplay et renouvelle un minimum les gimmicks du jeu de shoot. D’ailleurs, le corps-à-corps n’est désormais plus à négliger, surtout lorsque l’on aborde des théâtres d’opération aussi « claustrophobiques » que des tranchées ou des bunkers.

A mon sens, les deux grandes qualités de Battlefield  1 résident dans un mode solo enfin convaincant et un multi particulièrement nerveux. Depuis quelques années, les adeptes de FPS négligent systématiquement l’expérience en solitaire pour se concentrer sur le multi. Pour le coup, il serait dommage de passer à côté d’une aventure bien écrite et proposant des séquences particulièrement marquantes. Ce solo constitue en fait une sorte de best of des épisodes clés de la guerre 14-18, si l’on peut parler ainsi lorsqu’il s’agit d’adapter en jeu un conflit aussi meurtrier. Raids aériens, assauts en char, attaques à cheval, guerre de tranchées : le joueur n’éprouvera aucune lassitude et passera ainsi d’un gameplay à l’autre.

Quant au multi, il choisit clairement (enfin…) de favoriser la prise d’initiatives et la recherche des objectifs. L’attentisme, la logique vaguement pernicieuse du sniper qui attend sagement dans son coin, ces tactiques un peu paresseuses seront peu récompensées. Dans Battlefield 1, il faut être mobile, réactif et aller au front d’où un gameplay tendu et énergique.

A défaut de véritablement respecter l’authenticité historique, DICE respecte ses joueurs : c’est déjà beaucoup !

Testé sur une version Xbox One