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Cannibal Cuisine : Une viande bien cuite, à point ou carbonisée ?



Les jeux vidéo culinaires sont nombreux sur consoles de salon, PC et même mobiles, les plus connus étant sans aucun doute la série Cooking Mama et la franchise Overcooked!. D’ailleurs Cannibal Cuisine, second jeu des développeurs belges de Rocket Vulture, est plutôt proche de la licence du studio Ghost Town Games même s’il se contente juste d’assemblage d’ingrédients et de nombreux pièges.

Maaaannngggeeerrr !!

On passe rapidement sur le scénario. En quelques mots, les dieux Hoochooboo ont faim et il faut satisfaire leur appétit avec de la viande humaine fraîche, et cela tombe bien, des touristes passants par ce petit coin feront très bien l’affaire. Clairement cette mini trame est juste un prétexte au titre et à ce thème du cannibalisme, le Pegi 16 étant là pour le rappeler.

Passer derrière les fourneaux en toute simplicité

Dans ce soft culinaire, deux modes de jeu sont disponibles : la campagne se déroulant sur plus d’une vingtaine de niveaux, jouable en solo ou jusqu’à quatre joueurs(euses), ainsi qu’un mode Versus également réalisable à quatre participants. Évidemment, jouer à plusieurs est un plus pour le genre mais le mode Versus n’est pas assez poussé à notre goût. Si le principe est logiquement le même que durant la campagne, il est également possible de s’occasionner des dégâts entre joueurs(euses). Seulement cela s’effectue sur une zone très restreinte, puisqu’il n’y a pas la possibilité d’aller dans le camp adverse. On ne peut donc pas se mettre davantage de bâtons dans les roues, comme en allant piquer la brochette adverse pour se l’approprier, et ça c’est bien dommage !

Maintenant présentons le principe, très simple et facile à comprendre sur le papier : il suffit de récupérer les ingrédients nécessaires à la confection de brochettes, les assembler, les cuire et enfin rapporter cette nourriture à Hoochooboo, et ce le plus rapidement possible car le temps est compté.

Pour ce faire, peu de commandes sont à notre disposition pour une prise en main intuitive. On peut attaquer, se saisir des ingrédients, manger de la viande pour régénérer sa santé mais aussi utiliser un pouvoir vaudou sélectionnable parmi les quatre disponibles. On a ainsi un Totem servant à se soigner, un Souffle de feu permettant de cuire les brochettes plus vite, un Piétinement immobilisant les ennemis et enfin un Sprint, en d’autres termes un dash servant à traverser des fossés par exemple.

Le tout se déroule dans quatre environnements comme un volcan ou un temple, chacun d’eux apportant son petit lot de piment : l’eau à éviter sous peine de noyade, la lave bouillonnante, des piques ou des sols se dérobant sous nos pieds.

Évidemment, plus le service gastronomique est efficace plus les points engrangés sont nombreux. Ces points sont cruciaux puisqu’ils permettent d’obtenir des étoiles liées au scoring, trois sont synonymes de meilleurs scores tandis qu’une seule et unique étoile est obligatoire pour passer au niveau suivant.

Des défauts qui deviennent indigestes

Si Cannibal Cuisine aurait pu se greffer facilement aux autres jeux de sa catégorie et devenir l’un des tops du genre, plusieurs soucis de gameplay viennent gâcher la fête et ternissent l’amusement à en devenir presque frustrant.

Par exemple notre personnage glisse lorsque l’on se déplace, sans vraiment comprendre pourquoi, nous faisant régulièrement tomber dans les pièges disséminés ici et là, ou alors on a rencontré des bugs de collision, notre personnage restant coincé sans pouvoir effectuer d’actions. Durant ce laps de temps, le plat que l’on a concocté brûle sous nos yeux impuissants et la mort arrivant très vite, on perd de précieuses secondes. Mais surtout, on perd aussi une partie des points nécessaires au changement de niveau.

En outre dans ce manque de peaufinement, l’aspect très aléatoire du « loot » sur les différents membres du corps que l’on récupère sur les humains (mains, cerveaux, etc…) peut également faire rager pour la réalisation de brochettes, le temps d’obtention étant très variant d’une partie à l’autre.

De même, sur les quatre pouvoirs vaudou disponibles, si à plusieurs joueurs(euses) chacun est libre de son choix même si la complémentarité sera de mise, on peut se gêner tôt ou tard parce que l’un de nos coéquipiers a par exemple le malheur d’ajouter un ingrédient à la mauvaise brochette, et là tout est à recommencer pour ne pas recevoir la colère du dieu, autrement dit une boule de feu nous faisant perdre de la vie.

Mais ce côté « équipe » fait partie du jeu et nous dévoile de petits moments de détente, des râleries, de la coordination impeccable mais aussi de la frustration, et ce même pour celles et ceux visant les meilleurs scores. En solo par contre, on privilégie rapidement le Sprint pour sa rapidité, même si tomber dans les pièges est toujours possible à cause de cette physique « hasardeuse ». Dans les deux cas, le timing étant assez serré, l’exigence avec soi-même est grande, d’autant que pour réussir une partie, la perfection est requise ce qui ne laisse quasiment aucune place à l’erreur. Ce faisant, les amateurs(trices) de ces détails et difficultés apprécieront mais les casuals et joueurs(euses) du dimanche beaucoup moins pour ces mêmes raisons.

Une seule musique, pourquoi ?

D’un point de vue graphique, le soft est assez coloré et il y a bien sûr de nombreuses taches de sang parmi les décors. Par contre, on ne comprend pas pourquoi l’équipe de développement s’est contentée d’un seul et même thème sonore tout au long du jeu et non pas un thème par environnement au minimum. C’est assez dommage, surtout que cette musique peut devenir rapidement lassante et agaçante au fil du temps.

Testé sur Switch