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Crackdown 3 : Le défouloir…



Lancée en 2007, la série Crackdown n’a jamais été typiquement développée par le même studio. Pour le premier Crackdown c’est l’équipe de Realtime Worlds, derrière ABP – All Points Bulletin qui a permis de découvrir cette première expérience en monde ouvert bien reçu par la critique.

Crackdown 2 quant à lui a été développé par Ruffian Games (de nombreux anciens de Realtime Worlds en partie), développeur de Fragmental ou de Kinect Playfit, cependant pour Crackdown 2 ils n’ont pas été secondés par David Jones (le concepteur originel), ce qui s’est pleinement ressenti, le soft étant devenu une large déception pour bon nombre de joueurs.

De son côté, Crackdown 3 a été développé dans les mains plus « expertes » de Sumo Digital avec le retour de l’appui de David Jones. Rappelons que l’on connaît Sumo Digital notamment pour les très bons jeux de course Sonic & All-Stars Racing. Souvent, pour ne pas dire régulièrement, d’une équipe à l’autre le résultat n’est pas le même, l’identité d’origine peut se perdre mais rassurez-vous Crackdown 3 fait mieux que le second opus, et garde les bases connues de la franchise.

Déloger les malfrats

Jaxon (ou l’un de ses équipiers à choisir), commandant et membre de l’Agence, et son escouade sont envoyés en mission à New Providence pour y déloger gangsters et malfrats. Sur le chemin menant à la ville, leur moyen de locomotion, une navette de transport, est détruit et toute l’escouade se fait annihiler par des tirs impressionnants.

Peu après, Enakshi Swift surnommé Echo, une résistante qui a compris les plans de l’organisation malsaine de Terra Nova, permet au chef de l’escouade (Jaxon) actuellement en très piteux état (un cerveau et une partie d’os), de retrouver « son corps ».

Ce seul et unique survivant connaît désormais davantage les plans de Terra Nova, l’organisation qui a fait de New Providence une terre d’accueil. En vérité, dans l’ombre l’organisation Terra Nova exerce son pouvoir sur la ville, et en plus c’est elle qui est à l’origine des attaques terroristes.

Voilà pour le pitch gardant l’humour qui caractérise la licence. Pour les connaisseurs(euses), ils reconnaîtront facilement Jaxon qui a les traits de Terry Crews, un acteur américain connu pour avoir joué dans les séries Brooklyn Nine Nine, Tout le monde déteste Chris, ou encore les films Expendables.

Défouloir

Crackdown 3 est un jeu en monde ouvert de type bac à sable où l’on évolue avec une vue TPS (jeu de tir à la troisième personne). Comme souvent dans les jeux de ce type, l’Action défouloir est fortement mise à contribution, ce qui est également le cas pour ce Crackdown 3.

Au commencement du soft, il est possible de choisir l’un des Agents disponibles ayant ses propres spécialités, comme une meilleure conduite de véhicule ou encore davantage d’agilité, mais quoi qu’il en soit cela ne change pas grand-chose dans la manière d’aborder le gameplay. Une fois arrivé à New Providence, le but premier est d’éliminer la plupart des mécréants « influents » (les chefs de districts) dans l’optique d’atteindre votre véritable cible : la patronne de Terra Nova.

Pour y arriver, la ville entière est explorable. Séparée par quartier, chaque zone dispose de différentes missions principales ou secondaires, cela va de la capture d’un avant-poste à la libération de prisonniers, en passant bien sûr par de la castagne. Mais attention, chacun de ces lieux dispose de son propre palier de sécurité, autrement dit on connaît directement la probabilité du taux de réussite par rapport à notre armement et nos capacités actuelles.

Il est bien-sûr tout à fait envisageable de s’y rendre sans être à niveau mais le risque peut être grand, les ennemis pouvant parfois nous canarder en étant à portée de leur tir, avant que nous puissions les voir. Afin de remédier à cela, notre héros(ïne), devenu simple soldat suite à sa résurrection, doit tout simplement réapprendre ses propres facultés en récupérant différents types d’orbes, éléments déjà connus dans la série et qui sont disséminées çà et là dans toute l’aire de jeu, que ce soit au sol ou jonchés sur des immeubles. Les orbes verts, plus répandus, permettent d’augmenter son agilité par exemple, il y a aussi des orbes secrets et d’autres types d’orbes qui sont lâchés par les ennemis vaincus selon le mode opératoire d’élimination : à « main nues » ou avec des tirs de son attirail d’arme à feu.

Une fois monté en « grade », cela permet par exemple de porter des objets plus lourds, ou de récupérer des armes encore plus puissantes. La progression s’effectue comme on le souhaite, on peut aussi bien privilégier l’armement en premier, puis l’agilité, ou totalement l’inverse. A terme, notre Agent peut sauter relativement haut et bondir de toit en toit, soulever des humains ou des camions, le tout dans une ville jouant sur la verticalité. On saute, on tire, avec une maniabilité au top, en bref, c’est fun tout simplement. Bon par contre pour la prise en main des véhicules, on ressent toujours cette sensation d’être aux commandes d’une savonnette.

Crackdown 3 garde ainsi sa formule simple et efficace, et améliore quelques points ce qui permet à tout un chacun de s’amuser sans prise de tête, d’autant que la visée assistée en combat permet des combats fun, nerveux. D’ailleurs du côté de l’IA, celle-ci peut nous faire mal à des kilomètres de notre position, sans que l’on puisse voir les ennemis alors que l’on essuie les tirs ; par contre à distance raisonnable, elle est assez critiquable puisqu’il arrive de passer juste à côté d’un ennemi sans que celui-ci ne nous repère. Dernier point, pour les amateurs(trices) de coopération, le soft est jouable à deux mais pas en écran partagé par contre, ce qui est assez regrettable.

Wrecking Zone

On le sait, le point fort de la franchise Crackdown n’a jamais été son aspect multijoueur, et pour le moment la Wrecking Zone (nom de la partie multijoueur) ne comporte que deux modes : Traqueur d’Agent et Territoire, assez classique.

Mais la première chose importante à savoir, c’est que ce mode Wrecking Zone est entièrement séparé de la campagne solo. Pour y accéder, il faut télécharger Wrecking Zone de manière distincte, on rappelle que les deux modes intégrés sont régis par le Cloud Computing.

On commence donc par le mode Traqueur d’Agent qui correspond à un Team Deathmatch en 5vs5, ou un Match à mort en équipe pour le dire à la française. Composé en deux équipes de cinq membres, chaque joueur(euse) dispose d’une arme à feu, d’une explosive et d’un bonus : un bouclier ou un boost vertical par exemple. Bien entendu, les munitions sont en quantités très limitées. Le but est simple, à chaque défaite (ou mort) d’un adversaire, un insigne apparaît, il faut ensuite se l’approprier rapidement pour gagner des points. L’équipe arrivant à 25 points remporte la partie.

De son côté, le mode Territoire est un mode type Capture de drapeau. Ici, toujours composées de deux équipes de cinq membres, les équipes s’affrontent pour capturer différents territoires et les défendre. Chaque capture apportant des points (jusqu’à 50), une fois pleinement capturée, cette zone se déplace.

Sous ces deux modes très classiques se cachent donc l’utilisation du Cloud Computing pour générer toutes les explosions, les effets de particules et la destruction du décor qui s’en dégage. Les impacts sont assez volumineux, on peut détruire des immeubles entiers comme certains étages, ce qui demeure un très bon moyen de surprendre un ennemi durant les premières joutes. On peut aussi tenter de filer à l’anglaise si les choses se compliquent, en passant simplement par une destruction de toit d’un immeuble pour accéder à l’un de ses étages.

Mais malgré toutes les bonnes intentions installées, la Wrecking Zone n’est actuellement pas au point. Deux modes c’est très peu, mais surtout avoir une visée assistée et le fait de bouger pour rester en vie n’aident pas à mener des stratégies, même si cela peut être gratifiant ou plus sympathique pour les novices qui prendront un peu plus de plaisir, cela reste globalement fun. Les différentes strates à détruire servent davantage le côté esthétique et explosif plutôt que l’ajout de dégâts sur ses propres adversaires. D’ailleurs faire le tour des deux modes, horsmis pour les chasseurs(euses) de succès, se fait en à peine 20 à 25 minutes.

Le Cloud Computing censé nous en mettre plein la vue n’est finalement pas très impressionnant, notamment à cause de la simplicité des bâtiments. On en attendait plus au vu des capacités annoncées et déjà vues dans diverses vidéos, mais le downgrade est bien présent. Pour le moment, on voit davantage cette technologie du Cloud Computing comme une ébauche qui manque encore d’expérience.

Un retard technique

On ne va pas se répéter sur les performances du Cloud Computing mais parler de l’aspect graphique de la partie solo. Crackdown 3 utilise un mélange entre réalisme et cel-shading cartoon avec des couleurs chatoyantes, tournant sous Unreal Engine 4. Cependant, on note tout de même un aspect technique qui a du retard par rapport à ce que l’on a déjà vu dans d’autres titres du même genre, et une ville manquant de vie. A noter que le soft est optimisé pour Xbox One X avec du 4K / HDR.

Testé sur Xbox One X