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Diablo 3 : retour controversé du démon !



Après 12 longues années d’absence, la série reine du Hack’n’Slash est de retour sur Mac et PC. Attendu au tournant par une large communauté de fans de Diablo 2 mais également par une nouvelle catégorie de joueurs plus jeune et élevée à coups de World of Warcraft, Diablo 3 est un succès commercial sans précédent d’après les chiffres communiqués par Blizzard : 3,5 millions de ventes en 24h (sans compter les 1,2 millions de joueurs ayant bénéficié du jeu via un réabonnement à World of Warcraft d’un an) et 6,3 millions de vente après seulement 10 jours, et cela sans compter les salles de jeux en Corée du Sud, pays tout auss friand de la série !

En plus de ses traditionnels modes « normal », « cauchemard » et « enfer », Diablo 3 dispose désormais d’un mode « armageddon » à la difficulté très élevée. Certains disent même qu’un nouveau jeu débute une fois ce mode débloqué tant le jeu prend une nouvelle tournure. Impossible de progresser sans se constituer un équipement de haute volée, avis aux amateurs de farming qui pourront se régaler en partant à la pêche aux objets rares et légendaires lors de runs de magic find et via l’hôtel des ventes !

La sortie ne s’est pas déroulée sans difficultés, certains ayant même parlé de fiasco, avec des serveurs ponctuellement indisponibles et des lags. Si la situation s’est bien améliorée depuis, des dysfonctionnements persistent et devraient être corrigés prochainement par de nouveaux patchs. Il faut dire qu’avec autant de joueurs et un jeu en ligne obligatoire, les serveurs ont du encaisser un sacré choc !

On comprend alors d’autant plus pourquoi le DRM est si décrié par les amateurs de jeu hors ligne. Que vous souhaitiez jouer seul ou entre amis, une connexion internet est obligatoire puisqu’il vous faut constamment être connecté via votre compte Battlenet. Pour se justifier Blizzard a invoqué des raisons de sécurité afin notamment d’éviter le recours aux cheats suite à l’implantation d’un hôtel des ventes sur lequel nous allons revenir. A noter tout de même qu’à l’époque de Diablo 2 déjà il était impossible de jouer avec son personnage solo sur Battlenet mais seulement en lan ou en ligne sur des parties non contrôlées.

Fidèle à ses origines, ce nouvel opus vous permet d’incarner cinq classes de personnages différentes à travers 4 actes : le barbare, le féticheur, le moine, le sorcier et le demon hunter. Si on pouvait déjà incarner un barbare à l’époque, les autres classes sont nouvelles et proposent toutes une prise en main bien différente. En pratique on remarque que certaines classes se rapprochent des anciennes, le Demon Hunter étant par exemple un mix parfait entre l’assassin et l’amazone de Diablo 2 Lord of Destruction.

L’évolution des personnages a été simplifiée puisqu’il n’est plus possible de répartir vos points de compétences et de statistique. Les statistiques ne pourront plus être modulées que par l’intermédiaire de votre équipement et les compétences sont débloquées au fur et à mesure de votre progression. On distingue deux types de compétences : les compétences passives et les compétences actives, sachant que chaque compétence active se démultiplie en plusieurs sous-compétences qui constituent tout autant de variantes ou de renforcements à votre pouvoir.

Un hôtel des ventes a été inauguré par Blizzard, lequel permet aux joueurs de se vendre des objets en or virtuel et bientôt en argent réel. Fonctionnant plus ou moins sur le modèle d’Ebay, les joueurs peuvent procéder à des enchères et/ou à des achats immédiats. Blizzard perçoit alors un pourcentage assez élevé, soit 15% du prix final. Une belle source de revenus en perspective ! L’implantation d’un système payant en argent réel nous semble bien dommage, reste à savoir s’il aura des effets sur l’équilibre du jeu. A l’époque de Diablo 2 les sites de vente en ligne d’objets étaient légions sans que Blizzard ne puisse en percevoir le fruit. Blizzard a donc décidé de prendre les devants en mettant à la disposition des joueurs un outil sécurisé et rationnalisé de vente en or et en argent réel.

Tout un tas de nouveautés et d’améliorations ont par ailleurs été implantées afin d’améliorer la prise en main et de rendre le jeu plus agréable à jouer (comparaison automatique des objets portés avec ceux de l’inventaire, nouvelle interface etc.). Jeu en ligne oblige, l’aspect communautaire a lui aussi été repensé afin de permettre une plus grande interaction entre joueurs et des retrouvailles en toute simplicité.

 

Afin que vous puissiez faire un avis plus concret sur le jeu, trois de vos serviteurs, aux positions bien tranchées, ont décidé de vous faire part de leur avis :

 

L’avis de Munch : le meilleur Hack’n’Slash de ces dernières années !

Les mécanismes de jeu restent inchangés et ce qui a fait le succès des opus précédents se retrouve dans ce nouveau volet de la série. La prise en main est instantanée, ludique, logique et agréable. Chaque classe possède ses points forts et possède des caractéristiques très polyvalentes (ou pluridisciplinaires) ce qui éloigne encore plus ce Hack’n’Slash des habitudes provoquées par les MMORPG (Blizzard avait aussi bien réussi cette manœuvre avec Starcraft II). Les différentes combinaisons possibles avec vos compagnons sont tout simplement géniales et vous permettent de vous adapter à différentes situations au vu des compétences que vous aurez choisi pour chacun d’entre-eux. On peut avoir le regret d’être dans l’impossibilité de choisir la totalité de l’équipement du compagnon, mais on se réconfortera avec le choix de l’arme, des bagues et du collier. L’IA de vos alliés est excellente et vous ne vous trimbalerez enfin plus un poids mort sur le dos. Pour celle des ennemis, je dois dire que j’ai été un peu déçu en mode normal mais ce choix de la part de Blizzard me semble judicieux malgré mon ressenti.

Graphiquement (testé sur un portable Intel Core i7 1.73GHz 4Go DDR3, avec une NVIDIA GeForce GT 445M), Diablo III n’arrive pas au niveau de Tera, même si en effet le style n’est clairement pas le même, on était en droit, de la part de Blizzard et de ses dessinateurs remarquables, d’en attendre d’avantage lorsque les graphismes sont poussés à leur maximum. Une autre déception pour ma part viendrait des décors pauvres et sans réelle profondeur qu’on retrouve dans la quasi-totalité des zones que l’on peut visiter. Les donjons sont légèrement plus étoffés (fort heureusement), mais l’euphorie n’a pas été au rendez-vous.

Au niveau sonore, Blizzard n’a pas mis le pied à l’étrier et a préféré rester dans le simple et l’agréable. C’est toujours un problème pour un studio de développement de correctement doser le mélange entre bruitages et musiques. Bli² a parfaitement bien réussi à animer une ambiance de ce côté-là.

On en vient maintenant au mode multijoueur, qui pour moi est la grosse réussite de ce nouvel épisode de Diablo. On le sait tous, la page de connexion aux serveurs battle.net est obligatoire et parfois, elle peut s’avérer être frustrante quant aux possibles erreurs qu’elle peut générer, mais passons sur ce point. La grande nouveauté est que l’on peut décider d’aller en multijoueur quand bon nous semble grâce à cette préalable authentification. Le passage du solo au mode multi est « quasi » transparent et vous vous retrouverez en moins de deux minutes dans un groupe à réduire en miettes vos ennemis (attention aux petites configurations qui peuvent avoir un problème d’images par seconde entrainant une latence/freez du jeu).

Pour conclure sur mon avis, je dirais que malgré les points « noirs » notables, Diablo III n’en reste pas moins le meilleur Hack’n’Slash de ces dernières années avec une réalisation et des mécanismes poussés. Pour cette unique raison, il mérite bien une place dans votre armoire à côté de son prédécesseur.

 

L’avis de Lecharentais : un jeu médiocre !

J’irai droit au but: Diablo est une supercherie. Je suis convaincu que s’il portait n’importe quel autre nom, personne ne s’extasierait à ce point. On nous a vendu de l’action épique? On finit par s’endormir (c’est du vécu) devant la redondance de l’action et du gameplay. On nous a vendu un action-RPG comme ses prédécesseurs? Nous n’avons aucune influence sur l’arbre de talents et pouvons changer de profil à tout moment sans difficulté. Finalement, il faut attendre les difficultés supérieures (et encore, comptez deux rangs au-dessus minimum) pour que le jeu commence à présenter un semblant d’intérêt, même s’il s’agit toujours de cliquer comme un forcené sur sa souris. Et je ne me hasarderai même pas à parler de la vente aux enchères avec de l’argent réel, qui me parait parfaitement antinomique de toute notion de jeu.

En fait, le principal souci de Diablo III, c’est que c’est Diablo 2.5. Or, en 12 ans, le jeu vidéo a évolué. Même les jeux d’action ont évolué. Alors, achetez-vous Torchlight ou son imminente suite, et avec la différence, achetez-vous un vrai jeu. Diablo III n’est pas un mauvais jeu. C’est juste un jeu médiocre, au mieux moyen. Et il y a suffisamment de jeux exceptionnels en ce moment pour ne pas succomber. 

 

L’avis de Stan : le retour du Maître !

Quoi que puissent dire certaines mauvaises langues, Diablo 3 demeure aujourd’hui encore, dans la lignée de ses prédécesseurs, non seulement un jeu excellentissime mais, de plus, la référence du genre.

Amateur de Hack’n’Slash on retrouve très vite le plaisir qu’on avait pu ressentir lors de longues parties sur Diablo et Diablo 2, la surprise en moins. En effet Blizzard a adopté une position conservatrice en décidant de faire évoluer un peu la recette tout en conservant les bases solides qui avaient fais le succès de la série. Apprêtez vous donc à cliquer à tout va pour décimer des monstres dans tous les sens ! Bien qu’un poil moins dynamique que dans Diablo 2, la prise en main reste excellente et les quelques améliorations dans la prise en main rendent les parties encore plus riches. 

Une fois le jeu lancé, difficile d’arrêter… voilà une sensation que je n’avais pas ressentie depuis World of Warcraft et Diablo 2 avant lui. Difficile donc de faire l’impasse ! Tout n’est pas blanc pour autant : manque d’originalité, un scénario médiocre, des décors moins variés et moins marquants que dans Diablo 2 et enfin une impossibilité de gérer soit même ses statistiques et son arbre de compétence. Il faut dire que Diablo 2 restera probablement le meilleur Hack’n’Slash de tous les temps, difficile donc de faire mieux. 

Le nouveau mode de de difficulté Armageddon est un délice pour tous les amateurs de farming qui partiront à la recherche du meilleur équipement et de la meilleure combinaison de pouvoirs possible avec un vrai challenge. Car si aujourd’hui on a le choix entre tous les pouvoirs, toute la subtilité repose dans la combinaison qu’on en tire.

L’hôtel des ventes facilite les échanges qui autrefois se faisaient via les forums, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Je regrette cependant l’introduction de l’argent réel qui légalise une pratique, certes ancienne, mais malheureusement, risque également de la généraliser au détriment de l’équilibre global du jeu. 

En définitive Diablo 3 est pour moi l’un des meilleurs jeux auquel il m’ait été donné de jouer ces dernières années et ce malgré tous ses défauts. Inégalé dans le genre, la série Diablo revient en force dans un jeu survitaminé, chronophage et au multijoueur jouissif ! Le retour du Maître en somme !