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Doom : enfer et damnation
Dans l'espace, personne ne vous entend fragger

NOTE DE MaXoE
7
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Fini de rire ! Terminés les FPS édulcorés pour permettre aux apprentis héros de zigouiller son prochain tout en restant propres ! Au placard le prêchi prêcha géopolitique servant de toile de fond à de ridicules escarmouches post-modernes : Doom est dans la place ! Alors éloignez les enfants, sortez les serpillières parce que ça va gicler, déchiqueter, éparpiller façon puzzle… Mais où est donc passée ma p****n de tronçonneuse ?
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 Si l’on excepte Castle Wolfenstein 3D sorti un an plus tôt et programmé par les mêmes développeurs, Doom est le premier FPS star, la première licence qui va porter ce genre au firmament de la sphère vidéoludique. Rétrospectivement, on se rend compte que le monde a bien changé… Alors que les FPS évoluent aujourd’hui quoi que l’on puisse dire dans le politiquement correct avec la possibilité de sauver le monde en éliminant du terroriste ou du narcotrafiquant, un titre comme Doom (et un peu plus tard Duke Nukem) proposait de découper en rondelles d’innombrables monstres aussi stupides que belliqueux en déversant des torrents d’hémoglobine.  Il est vrai que développeurs n’avaient pas à subir les contraintes du PEGI à l’époque.

Alors voilà, puisque c’est la grande mode du reboot et  après de longues années d’absence, Doom fait son grand retour ! Pas question pour Bethesda et id Sofware  de changer une recette qui a longtemps fait ses preuves : un scénario minimaliste voire pas de scénario du tout, et des monstres tout droit sortis de l’enfer qu’il faudra renvoyer dans leur univers d’origine de la manière la plus sanglante possible. Doom version 2016 s’appuie donc sur ce même postulat de départ. Et il n’y aura pas de round d’observation.

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Planète rouge

 Dès le début de la campagne solo, vous vous réveillez sur la table d’opération du centre médical d’une base martienne d’extraction de minerai. Très clairement, il s’est passé comme un truc pas clair durant votre petit somme. Dans le cas contraire, comment expliquer la présence de ces trois créatures vaguement humanoïdes mais clairement monstrueuses qui avancent d’un pas décidé pour vous transformer en casse-croûte ? Une énucléation et une éviscération plus tard, vous vous retrouvez dans une armure de combat et doté d’un gun de la mort-qui-tue, fin prêt pour clarifier la situation à savoir TUER TOUT CE QUI BOUGE ! Et ça bouge vraiment beaucoup. Contrairement aux Call of Duty et aux différents FPS à la mode, Doom ne joue pas vraiment la carte scénaristique mais met plutôt l’accent sur une action frénétique et ininterrompue. Les forces démoniaques déferleront ainsi en multiples vagues qui s’enchaînent quasiment sans temps mort. On évolue clairement dans le créneau d’un titre comme Serious Sam : cela déferle de tous les côté de sorte qu’ il est nécessaire d’être constamment en mouvement et bien entendu de mitrailler sans relâcher la pression une seule seconde.

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Un Hellfest vidéoludique

Doom n’oublie pas d‘instaurer une vraie atmosphère en dépit d’un gameplay épileptique. Pour commencer, les environnements sont franchement sympathiques. Alternant les phases d’extérieur avec des environnements martiens constitués principalement de canyons montagneux hostiles et les entrailles d’une base transformée en musée des horreurs, les graphismes sont bien plus jolis qu’on pouvait s’y attendre. Certes, nous n’évoluons pas dans ce qui se fait de mieux dans la catégorie mais reconnaissons que les développeurs d’id Sofware ont tout de même soigné leur copie avec des effets de lumières parfois très flatteurs. Il suffit juste de ne pas trop se rapprocher des parois pour observer des textures un peu grossières. Pas évident que vous en aurez l’occasion de toute façon… Et pour parachever tout cela, vos sanglants exploits seront salués par une bande-son métal à la sauce indus qui participe pour beaucoup à l’ambiance infernale et clairement hardcore du jeu. On est bien plus près de Nine Inch Nails que de Bon Jovi si vous voyez ce que je veux dire…  Exit le hard FM sirupeux de starlettes peroxydées et place aux riffs bien secs et bien gras !

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If You Want Blood (You’ve Got It)

Pour éradiquer les légions infernales qui sévissent dans les parages, vous aurez besoin d’un arsenal adéquat et sur ce point précis, Doom s’avère très généreux. Parfois classiques comme le shotgun ou le fusil laser, parfois plus originales comme le fusil Vortex, vous pourrez switcher entre de nombreuses pétoires pour vous assister dans votre entreprise d’éradication. Toutes proposent également un second mode de tir lorsque vous aurez accumulé suffisamment d’XP pour les débloquer. N’oublions pas la bonne vieille tronçonneuse pour l’indispensable touche gore qui a fait la réputation de la licence. A ce titre, il faut noter que Doom propose un système de micro-fatality pour achever au corps-à-corps vos ennemis. Lorsque l’un d’entre eux est suffisamment affaibli, sa silhouette apparaît en surbrillance : c’est le bon moment pour déclencher une exécution sommaire joliment scriptée et parfois spectaculaire. C’est aussi le moyen d’économiser vos munitions, celle-ci s’épuisant très très rapidement. D’ailleurs, cette pénurie programmée occasionne de régulières montées d’adrénaline et rend certaines situations de combat bien stressantes. Pourtant, on s’aperçoit rapidement que le jeu propose gentiment  des caisses de munitions lorsque vous êtes à sec : un algorithme salvateur serait-il caché derrière ces cadeaux particulièrement opportuns ?

Reste que l’action demeure trépidante en raison d’un framerate aux petits oignons et d’un bestiaire pléthorique dont certains ennemis bien connus des adeptes de la licence. On retrouve donc les squelettes, les barons infernaux (véritables tanks ceux-là !) ou encore les beholders. Et bien évidemment, une piétaille de morts-vivants, à savoir les membres de l’exploitation minière possédés par ces forces démoniaques. Tout ce joyeux petit monde déambule dans des niveaux extrêmement bien conçus et fourmillant de raccourcis, chemins alternatifs et zones secrètes.

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Les démons sont fatigués ?

On pourrait donc penser qu’avec cette campagne solo, Doom se rapproche contre toute attente d’une forme d’excellence. C’est quasiment le cas une bonne partie de l’aventure mais aussi incroyable que cela puisse paraître, tout se délite brusquement aux deux tiers de votre progression. Que se passe-t-il donc ? Et bien, il se trouve qu’une fois votre arborescence d’améliorations quasiment achevée et l’ensemble des monstres découverts, les développeurs semblent avoir été victime d’un déficit de créativité. Insidieusement, les niveaux se calquent peu à peu les uns par rapport aux autres jusqu’à devenir de simples arènes où déboulent des démons maintes fois retrouvés dans le jeu. Plus de valeur ajoutée, plus de véritable inventivité dans la construction des niveaux, plus d’inspiration. L’impression éprouvée est très claire, celle d’être face à un titre artificiellement allongé pour proposer une durée dans les standards du moment. Il aurait été judicieux de distiller plus progressivement l’accès aux upgrades ou de mieux étalonner la progression dans l’aventure car l’intérêt retombe d’un seul coup ou presque : une bonne vieille douche écossaise comme on dit ! Dommage car Doom fleurait bon le hit incontournable.

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L’enfer, c’est les autres.

Qu’en est-il du multijoueur ? Il est ma foi assez sympathique sans être révolutionnaire. On peut certes décider d’incarner une unité des Légions infernales et quelques pouvoirs spéciaux assurent des stratégies assez amusantes mais l’action s’avère étrangement assez fade par rapport à la nervosité du mode solo. Cependant le gros « plus » de Doom, qui ne trouve quasiment pas d’équivalent actuellement, réside dans un éditeur de niveaux baptisé Snapmap à la fois complet, ergonomique et addictif. L’interface vous permet d’éditer de multiples architectures, des plus simples aux plus complexes, en mettant à disposition l’ensemble des environnements texturés et des objets du jeu. Un simple copier-coller pour placer les différents monstres ou bien les bonus et c’est parti pour le partage communautaire ! Il n’a jamais semblé aussi simple de devenir game designer : un Mario maker en mode hémoglobine quoi… Plus alléchant encore, il est même possible de faire intervenir des événements scriptés dans les niveaux ainsi créés : la grande classe qui achève de faire de ce Doom un titre très séduisant à défaut d’être parfait.

NOTE MaXoE
7
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

On pouvait redouter que ce Doom version 2016 soit un attrape-nigaud s’appuyant sur une licence culte à même de générer la curiosité et l’achat compulsif de joueurs en mode « back to the future ». Les premiers échos ou les premières séquences sur le net pouvaient laisser effectivement perplexe voire inquiet. Mais voilà, Doom est un excellent titre : un point c’est tout. A la fois respectueux dans l’esprit et dans le gameplay, Bethesda a su remettre au goût du jour une bonne vieille recette. Ça ne fait pas dans la haute gastronomie mais vous ne resterez pas sur votre faim, loin de là. Plutôt joli, hautement brutal et sanglant, Doom saura réveiller le démon qui est en vous.
ON A AIMÉ !
- Un FPS à la violence décomplexée.
- très très fun.
- un level design parfois très inspiré.
- plutôt très joli.
- une bande-son qui casse la baraque.
- l'éditeur de niveaux, très simple et efficace.
ON A MOINS AIMÉ...
- un jeu qui s’essouffle terriblement dans sa dernière partie.
- forcément répétitif.
- un multi un peu passe-partout.
Doom : enfer et damnation
Doom
Editeur : Bethesda softworks
Développeur : id Software
Genre : FPS
Support(s) : PC, PS4, Xbox One
Nombre de Joueur(s) : 1-multi
Sortie France : 13/05/2016

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