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Naruto to Boruto – Shinobi Striker : La déception est de mise



Si vous suivez le fil de l’actualité, vous savez d’ores et déjà que CyberConnect 2 n’est pas aux commandes de cet épisode de la franchise. En effet, on doit ce nouvel épisode Naruto aux développeurs du studio Soleil, l’une des filiales de Valhalla Game Studios, le studio japonais qui a réalisé le jeu Devil’s Third sur Wii U et sur PC. L’équipe derrière Soleil est constituée d’anciens de la Team Ninja, les membres ont contribué aux développements d’épisodes de Ninja Gaiden avec Ninja Gaiden « 1 » et 2 (les softs sur Xbox et Xbox 360), ou encore sur des épisodes de Dead or Alive. On le sait, le gameplay de ces jeux cités est relativement très orienté sur l’action dynamique, avant de voir si Naruto to Boruto – Shinobi Striker en profite, voyons ce que nous réserve la trame de cet opus.

La Ligue Mondiale des Ninjas

Estampillé épisode online, Naruto to Boruto – Shinobi Striker n’a pas d’histoire à proprement parler, mais dispose d’un fil conducteur servant de prétexte au multijoueur.

A l’arrivé de notre personnage (un avatar que l’on a créé) à Konoha, Konohamaru se charge de nous faire visiter le village et ses diverses installations avant de nous parler de la Ligue Mondiale des Ninjas qui se tient actuellement. Le but est évidemment de gravir les échelons dans cette Ligue.

La personnalisation au coeur du village de Konoha

Pour la première fois dans l’histoire de la série, on a enfin la possibilité de créer son propre avatar. Outre le sexe, on peut personnaliser la coupe de cheveux, les yeux, le nez,… pour un résultat assez classique dans le domaine. On soulignera toutefois un bémol lié à cette création, si l’on peut effectivement créer son avatar avec un nombre d’options relativement correct, la contrepartie c’est qu’il n’est pas rare de rencontrer toujours les mêmes têtes les plus appréciées issues de l’anime, comme un clone de Naruto, de Sasuke,… En finalité, cela peut être dérangeant dans le sens où ces mêmes héros sont jouables avec leurs capacités d’origine aussi bien dans le mode solo qu’en mode multi.

La personnalisation ne s’arrête pas là. Le village de Konoha (bien que très très petit) à l’instar de Dragon Ball Xenoverse 2 sert de HUB et dispose de plusieurs services tous utile et tous lié à la progression de son avatar.

On y découvre notamment la Boutique Ninja permettant à l’instar d’un RPG ou d’un TPS, d’expertiser des rouleaux autrement indéchiffrables. Ces rouleaux contiennent aussi bien de l’armement que des éléments cosmétiques, et comme son nom l’indique, la boutique permet également de faire ses emplettes : accessoires, armes ou vêtements.

On a aussi la Bibliothèque de Ninjutsu qui permet de sélectionner l’un des maîtres disponibles pour combattre avec lui/elle et apprendre ses savoirs, ou plus clairement, apprendre ses techniques (Les Mille Oiseaux, Rasengan,…) via un système d’expérience. Evidemment au fil de la progression, d’autres maîtres seront disponibles, de quoi créer des combinaisons de techniques improbables à l’origine.

Mais avant de pouvoir se frotter aux missions ou à la Ligue Mondiale des Ninjas, il faut bien sûr passer par la personnalisation, et cela se passe dans l’auberge. On peut ainsi changer de nouveau certains traits de personnalisation, mais aussi s’équiper d’armement en fonction de plusieurs facteurs. En effet, certaines armes sont réservées à un rôle spécifique (défenseur, soigneur, attaquant ou distance) mais chacune d’elles a également ses propriétés réparties entre la force et la portée par exemple.

Ce n’est pas tout, lorsque l’on s’équipe d’une tenue (partie haute ou basse), cela joue certes sur l’apparence, mais aussi sur les compétences actives comme des PVs accrue ou des dégâts supplémentaires. Et pour finir avec cette partie personnalisation, on peut logiquement changer ses deux ninjutsus, sa permutation et sa technique secrète en fonction des techniques apprises auprès des maîtres ou acquises via un rouleau.

Outre ce système assez complet, si vous êtes amateurs(trices) de collectionnite aigüe, vous serez ravi de savoir qu’il y a plus de 4 000 objets à collectionner, certains étant parfois les mêmes avec des coloris différents. Autant dire que cette personnalisation ayant l’apparence d’un RPG n’est pas du tout déplaisante, bien au contraire. On trouve juste dommage que les lieux propices à ces améliorations soient trop espacés, ce qui provoque de très nombreux allers/retours entre ces divers services.

Les deux derniers composants du village concernent évidemment le mode 4VS4 versus multijoueur et le mode mission praticable en solo ou en coop à plusieurs. Le plus sage avant de se frotter directement au multi du Manoir Hokage, c’est de commencer par apprendre les bases durant les missions (bien qu’à ce stade, le soft a bien fait les choses en introduisant des missions de combat tuto), mais surtout d’apprendre les techniques des maîtres plus rapidement.

Présentée comme Arène RV (réalité virtuelle) faisant référence au complexe du DLC Road to Boruto dans Naruto Shippuden – Ultimate Ninja Storm 4, l’arène est composée de missions réalisables en solitaire ou en coop multi. D’ordre général, on peut y récupérer des documents ou combattre des ennemis, et même rejouer des batailles dites Légendaires contre par exemple un certain démon renard à neuf queues. Les fans seront ravis par ce fan service, surtout que le multi est presque indispensable pour réussir certaines missions. Néanmoins au vu des missions, on aurait bien aimé découvrir de l’inédit, étant donné la grande absence d’un véritable mode scénario.

On termine par le Manoir Hokage qui sert de fonctionnalité pour les joutes en ligne de la Ligue des Ninjas. Comme nous l’avions dit, on doit y gravir les différents échelons, soit 25 rangs disponibles qui vont de D5 à S1 dans des combats en 4VS4. Parmi les différents modes disponibles : Capture de bases, Capture de drapeaux, Assaut et Bataille rangée, un panel finalement assez connu ailleurs.

Du multi sympa si la coordination est là mais avec une caméra très perfectible

Lorsque l’on voit toutes ces options de personnalisation/service, on s’attend à un bon jeu multijoueur, dynamique, fun, sans être révolutionnaire pour autant. Mais voilà, beaucoup de facteurs viennent gâcher cette expérience et en premier lieu le matchmaking, mais on va y revenir.

En plein jeu, on se retrouve avec des arènes « issues de l’anime » usant de verticalité. Oui on peut faire des courses murales à la ninja en s’aidant d’un Kunai à filin, ce qui amène une autre approche sympathique pour les affrontements.

Lors des joutes 4vs4, la prise en main demande un léger temps d’adaptation pour saisir toutes les subtilités du jeu. Les coups forts et faibles, les sauts, l’utilisation du chakra pour se déplacer rapidement, mais aussi la possibilité d’utiliser plusieurs techniques : du Rasengan en passant par la permutation pour esquiver une attaque,… A noter que ces techniques mettent un certain laps de temps à se recharger après utilisation pour pouvoir s’en servir à nouveau.

En plus des coups « classiques », le soft a de l’idée à revendre avec les différents rôles (attaquant, soigneur,…), la possibilité de contrer les attaques, de jouer sur la défensive avec notamment les attaques à distance, de faire une bonne association de groupe en gérant les techniques et rôle de chacun. Seulement voilà, pour espérer mettre une stratégie de groupe en place, il vaut mieux jouer avec des ami(e)s online, sinon cela risque d’être le grand foutoir. Oui c’est le grand foutoir si on tombe sur des parties non coordonnées avec des joueurs qui spamment la permutation ou qui foncent dans le tas alors que c’est peine perdue. Ici remporter la victoire ne se joue pas par les coups, mais se mérite par son score lié à l’objectif de la partie.

De ce fait, il y a un point important à savoir. A chaque mort, nous ne sommes pas éliminés, on doit juste attendre de réapparaître sur la partie. Pendant ce laps de temps, on peut mettre de nouvelles stratégies en place, en changeant par exemple le rôle de son avatar. Oui on a la possibilité de changer son rôle avant chaque match, et à chaque mort pendant la partie. Il ne faut donc pas oublier de personnaliser les quatre différents rôles (que l’on peut « incarner ») au village avant de partir combattre. Mourir n’est donc pas une fatalité en soi puisqu’on le répète, on peut changer son rôle d’origine et le modifier pour espérer changer le cours de la partie. Une bonne idée certes, si comme dit plus haut, elle est appliquée à une stratégie de groupe, mais à l’heure actuelle, même en groupe, il manque de l’équilibrage, certaines techniques étant finalement plus fortes que d’autres.

Si le problème n’était lié qu’à ces rencontres et ce manque d’équilibrage ça ne poserait pas – dans l’idée – plus de problèmes que cela, mais voilà, vous vous souvenez des courses murales dont on parlait tout à l’heure ? Ce qui cloche avec ce système (qui demande là encore un certain temps d’adaptation), c’est que la caméra a du mal à suivre. Au pire ce manque de lisibilité fait qu’on ne se voit pas directement, alors qu’à terre ce sont les ennemis à l’opposé que l’on ne peut pas voir, que ce soit avec ou sans lock-on. Cette caméra brouillonne peut donc être une sacrée source de problèmes, et pour s’y habituer ou la dompter plus facilement, il vaut mieux la gérer manuellement pour se sortir de quelques mauvais pas, au risque de se prendre des coups à la place.

Mais venons-en au problème principal : les soucis de matchmaking. On ne sait pas véritablement si cela est dû aux serveurs ou au nombre de personnes présentes sur le jeu, mais peu importe le mode, à chaque partie, tous les joueurs(euses) sont confondus, autrement dit les Haut Level (et leurs attributs et équipements plus résistants) se retrouvent avec les débutants qui commencent le jeu, ce qui occasionne un certain déséquilibre. Et si ce n’est pas ce déséquilibrage de niveau qui s’en mêle, il y a toujours la possibilité de rencontrer un souci de connexion lié au serveur pour gâcher la fête.

C’est dommage parce qu’après assimilation du gameplay, les joutes sont plutôt dynamiques, sympa et rempli d’effets visuels des différentes techniques. Il va falloir attendre un bon patch correctif et un bon suivi pour atténuer ou gommer les différents problèmes.

Dans la continuité de la licence

D’un point de vue technique et graphique, on ne peut pas dire que l’on soit surpris étant donné que Naruto to Boruto – Shinobi Striker suit les traces de ces aînés avec un rendu « manga » tout en atténuant certains points, le soft s’orientant vers le multijoueur, il n’y a donc pas une mise en scène magistrale pour présenter les combats comme auparavant. A Konoha comme dans les arènes, c’est relativement coloré, soigné, et en plein combat on tombe évidemment sur de nombreux effets visuels provenant des différentes attaques/techniques de la licence. Cela reste fluide et sans ralentissement, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour ce type de jeu multijoueur. L’aspect sonore présente des thèmes agréables, mais ils ne vont pas atteindre l’excellence des précédents opus.

Testé sur Xbox One X