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NieR Automata : Nerveux, intense, captivant !



La Guerre du monde

Bien après le déroulement des événements et des révélations du premier NieR, nous retrouvons la planète Terre en mauvaise posture. Dans les années 5 000 du calendrier stellaire, des extraterrestres ont envoyé des machines et des armes sophistiquées pour conquérir notre belle planète. En proie à cette guerre, seule une partie de l’espèce humaine a survécu en partant se réfugier sur la Lune. Moins de 200 ans plus tard, les humains ont ripostés à l’aide de « machines » qu’ils ont créées, les androïdes.

Aujourd’hui, dans les années 11 900 après J.C, nous suivons le groupe YoRHa, ce sont des androïdes de plusieurs types, qui ont chacun leur spécialité : il y a les opérateurs, les unités attaquantes, les éclaireurs,… Notre première mission nous place en première ligne, aux commandes de 2B, une unité attaquante. Pour l’heure, elle et son escouade doivent trouver et annihiler une machine géante de type Goliath. Mais tout ne se passe pas comme prévu…

Ceux qui ont joué au premier NieR le savent, il est assez délicat d’en dévoiler davantage sans donner des informations potentiellement classées confidentielles sur les opérations dont 2B sera l’investigatrice. Tout ce que l’on peut dire, c’est que NieR Automata suit les traces de son aîné dans un futur lointain, et que le titre nous réserve son lot de surprises dans son déroulement, ses nombreux clins d’oeil et ses révélations afin de nous donner envie d’en savoir toujours plus. A ce titre, les quêtes annexes implémentées donnent également des informations sur notre quête et sa part d’ombres.

Un mélange subtil

NieR était déjà un Action-RPG saupoudré de shoot’em up. On y retrouvait de l’exploration, des énigmes, des villages et une dose RPG avec de l’équipement, du craft, des objets, des quêtes annexes,… Mais surtout NieR était friand d’une jouabilité dynamique pouvant être paramétrée sur une caméra atypique. Pour Nier Automata, l’association de Square Enix (Final Fantasy,…) et de Platinum Games (Bayonetta, Vanquish,…) laisse place à de nouvelles approches et directions, tout en gardant le dynamisme, l’aspect atypique et la base du gameplay de NieR. Et de ce côté là, c’est vraiment réussi, tout est poussé pour être encore plus dynamique, plus intense, plus nerveux que cela ne l’avait été auparavant sur NieR. Cela est dû essentiellement par l’implémentation de véritables phases de shoot’em up qui viennent particulièrement bien se greffer dans les phases de jeu.

Ainsi, le gameplay de NieR Automata dispose de différentes phases : la première prend l’approche d’une phase de shoot’em up. A bord du vaisseau de 2B avec une vue en scrolling vertical, il est possible de se déplacer sur tout le périmètre. Le but est extrêmement classique : survivre et abattre les ennemis. Pour résister à l’assaut, rien de plus utile que l’esquive, mais certaines bullets (balles) venant en nombre, il est préférable d’utiliser une attaque rapide à courte distance, ou une attaque violente plus lente mais à moyenne distance, idéale pour pulvériser les bullets et ennemis sans risquer de mettre sa vie en danger. Pour abattre l’ennemi, on peut aussi bien se servir de ces deux attaques, que du tir vertical classique à un shoot’em up.

Sans aucun temps mort, on passe à la seconde phase de shoot’em up, identique à la première, mais à deux exceptions près : la vue passe en scrolling horizontal, et la direction du classique tir est également à l’horizontale. Et pour ne pas se sentir perdu, le mapping des touches a judicieusement été placé au même endroit. On retrouve donc les mêmes attaques mais avec un effet rotatif différent et agréable à l’oeil.

On passe à une troisième phase de shoot’em up. Oui, encore, mais cette fois il s’agit de la phase mobile, autrement dit le vaisseau de 2B se « transforme » en vaisseau mecha. La vue reprend ainsi celle de la première phase pour avoir une vue d’ensemble. Le mapping des touches est encore une fois identique, et les deux attaques de base ont de nouveau un nouvel effet visuel. Le tir subit lui aussi un changement puisqu’il s’agit d’une phase « mobile », on peut tirer dans toutes les directions façon Twin Stick Shooter. Ces trois phases nous procurent une sensation intense, comme si nous étions face aux shoot’em up des bornes d’arcade, c’est maîtrisé, dynamique, fluide, ça explose de partout, en plus d’être très maniable, c’est un véritable régal visuel.

Mais NieR Automata ce n’est pas qu’un simple shoot’em up, c’est aussi un Action-RPG très dynamique. Et donc après un atterrissage forcé de 2B, nous allons découvrir la planète Terre, sous un autre angle. C’est-à-dire en monde ouvert sur un vaste terrain, un peu vide, aux environnements post-apocalyptiques comme son usine désaffectée ou son désert brûlant… Le tout dans une vue à la troisième personne. En explorant dans le moindre recoin, et en faisant exploser des machines, vous allez acquérir des objets et de l’argent. Argent qui est en fait, si l’on peut dire, « les pièces détachées » de ces robots. Avec cet « argent » dûment gagner à la sueur de votre front, vous allez pouvoir acheter des objets de soin et d’attaques, de l’armement, des améliorations, et même faire du craft.

Mais l’argent peut également s’obtenir en récompense de diverses quêtes annexes très variées, pouvant aller de la simple recherche d’objets en passant par de la course. Et même si certaines d’entres elles ont une base similaire, on ne sent pas cette sensation de répétitivité. A noter que ces quêtes ne sont pas toutes délivrées au début, mais le sont de manière partielle à chaque élément-clé, tandis que d’autres sont limitées par le temps, ce qui permet de progresser tranquillement, tout en étant en adéquation avec le Level du scénario.

Pour augmenter de Level, c’est vraiment très basique, il suffit soit de remplir les quêtes annexes, soit d’affronter les machines ennemies. Et c’est dans ces combats que l’on sent la patte nerveuse, intense, rapide et dynamique de Platinum Games. Si l’on devait comparer le degré des combats à l’un de leurs jeux, ce qui est difficile, nous dirions plutôt que c’est un mix entre un Bayonetta et un Vanquish.

Ainsi 2B, androïde de son état, combat de base à l’aide de deux armes, une épée à une main aux coups très rapides et une épée à deux mains aux attaques violentes mais plus lentes. Bien évidemment, plus on combine les deux attaques, plus celles-ci en deviennent des combos variés et montrent la violence, les acrobaties terriennes et aériennes de notre androïde. Pour varier le ton de ces attaques, il est possible de changer le type d’arme par lequel on combat, comme des gantelets pour une approche martiale, ou des lances pour avoir du piquant. Ou on peut tout simplement jongler entre deux épées à une main, pour être encore plus bestial.

Au vu de cette puissance, on a rapidement tendance à s’attaquer à des ennemis beaucoup plus puissants que nous en terme de Level, et bien que l’on pense que cette approche est inappropriée et que l’on va vite y perdre « la vie », ce n’est pas le cas si l’on abuse de la fonction d’esquive. Attention, on ne dit pas que le titre n’est pas difficile, on dit seulement que dans ces cas-là, la surpuissance de l’ennemi peut nous terrasser d’un coup, mais il est quand même possible de le vaincre si l’on arrive à gérer le dynamisme des combats. Et contre un attroupement d’ennemis, l’affrontement est encore plus intense. Pour nous aider dans cette tâche, nous avons un Pod à disposition. Le Pod est un petit robot volant, il remplace un peu le grimoire Weiss (NieR) en quelque sorte, mais il n’a pas du tout les mêmes attaques que lui. Ce petit Pod attaque de base avec des tirs à distance. Mais comme pour 2B, il est possible de modifier son attaque spéciale. On ne va pas trop en dévoiler pour vous laisser le plaisir de la découverte.

Intégrer, désintégrer

Comme tous les androïdes, 2B possède une carte mère, ce qui lui permet de fonctionner correctement. Sa carte mère est une puce de fonctionnalité, c’est-à-dire qu’il est possible de la modifier comme bon nous semble, tant que nous lui laissons sa puce vitale pour survivre. Au début, la puce de fonctionnalité est toute petite, donc ne dispose que de très peu d’emplacements. Pour augmenter sa capacité à recevoir de nouvelles informations (boost de caractéristique entre autres), il suffit d’acheter du stockage supplémentaire. C’est un peu comme si vous achetiez des barrettes de mémoire pour booster les capacités de votre PC.

Une fois le stockage suffisant, nous avons deux possibilités : soit laisser un PNJ modifier nos emplacements en fonction de nos préférences de jeu, comme être axé sur l’attaque, soit gérer nous-mêmes nos emplacements, au risque de court-circuiter notre androïde.

Evidemment, le plus intéressant est de gérer sa puce de fonctionnalité soi-même. D’un design très sommaire, cette carte mère peut accueillir bon nombre d’informations : de base, il y a quasiment tous les éléments du HUD, on peut y ajouter des éléments d’attaque, de défense, de piratage, ou encore de la régénération de santé automatique. Le nombre de puces est incroyablement grand, et c’est là que le choix peut devenir très cornélien puisque l’on peut vraiment changer tout ce que l’on veut, on peut même les combiner entre elles pour booster leurs caractéristiques et ainsi prendre moins de place.

La mini-map vous gêne et vous avez besoin d’une minuscule place pour activer une puce augmentant les PV de 10% ? Pas de problème, il suffit de retirer la puce qui active la mini-map, ce qui fait que vous n’aurez évidemment plus accès à cette map, mais en contrepartie vous aurez la place nécessaire pour activer la puce augmentant les PV.  Vous avez envie de faire une séance d’xp intense, mais vous ne connaissez pas la zone idéale parce que les machines ne donnent pas cette information d’xp ? Rien de plus simple, il suffit d’acheter une puce qui indique le nombre d’xp que laisse chaque machine, de l’activer sur votre carte mère et de là vous pouvez en déduire le meilleur spot d’xp. L’idée est tout bonnement géniale, on fait des essais, on bidouille, on trifouille, on choisit ce que l’on veut, quand on veut !

Différence entre combat et exploration

Comme nous venons de le voir, le gameplay de NieR Automata est vraiment le summum, mais qu’en est-il du point de vue visuel ? A vrai dire le bilan est assez mitigé. Pendant les phases d’action, il n’y a aucun temps mort, c’est vraiment fluide avec de belles explosions. Mais à côté de cela pendant l’exploration, on retrouve quelques textures baveuses, de l’aliasing et certains micro-lags. Comme pendant une cinématique où l’écran s’est figé, mais les voix ont continué à se faire entendre, puis la cinématique a repris avec une désynchronisation labiale. On attend un patch pour venir corriger ses petits problèmes qui ne gênent en rien la progression, fort heureusement.

Aux commandes de l’Ost, on retrouve Keiichi Okabe, déjà à l’oeuvre sur le premier NieR. Si l’on retrouve quelques morceaux du premier opus, celui-ci nous délivre également de nouveaux thèmes chantés, un plaisir pour les oreilles !

Testé sur une version PS4