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Retour sur Mortal Kombat X : il en reste une tranche, je vous le mets quand même ?



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Mortal Kombat X, c’est toujours la même chose, mais ça n’a rien à voir. Bien sûr, les impératifs de la série demeurent, avec des fatalities toujours plus immondes pour achever l’adversaire, les attaques X-Ray qui tueraient en théorie n’importe quel humain normalement constitué mais ne font ici office que de super-coup, et on récupère les décors interactifs, devenus la marque de fabrique de Netherealm depuis le trop méconnu Injustice (seul jeu vidéo à ma connaissance à avoir donné naissance à un arc scénaristique de comics, mais je parle sous le contrôle de l’ami Tof).

Déjà, MKX a un scénario. Prenez une pause, relisez cette petite phrase, soyez perplexes et continuons. Mortal Kombat a toujours affiché, et même revendiqué, un gout prononcé pour la série Z, mais dans celui-ci le mode Histoire propose, pour une fois, un scénario un peu travaillé, notamment quant à l’écriture des personnages. Le sort de la Terre est toujours en jeu, mais on croise dans cette guerre plusieurs factions, chacune avec ses motivations, ses méthodes, ses traîtres. Par exemple, Kotal Kahn, héritier de Shaoh du même nom, est un despote presque éclairé. Sub Zero est tout sauf un senseï lisse. Mais celui qui a le plus évolué pour devenir intéressant est sans doute Raiden, mais nous ne trahirons rien. Bref, si l’histoire autrefois nous faisait bien marrer, ici elle se suit sans déplaisir. Oh, bien sûr, nos kombattants se bourrent dedans pour un oui pour un non, mais l’effort pour rendre le tout viable est très réel.

Et du coup, ce mode Histoire est une vraie réussite ! Non seulement il fait évidemment office de tutoriel géant, mais il vous permettra de jouer presque tous les persos avec un niveau d’exigence raisonnable.

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Car là où, en revanche, Mortal Kombat a BEAUCOUP évolué, c’est sur le gameplay. Les bases restent les mêmes, mais le jeu est devenu beaucoup plus technique, beaucoup plus précis, et chaque personnage disposant de trois avatars/formes/styles vraiment différents (même si quelques coups subsistent entre les versions), apprendre à tous les maîtriser relèvera de la gageure. De ce fait, certains personnages ont disparu, remplacé par des styles d’autres personnages, mais cela ne change pas grand chose au plaisir de jeu, les vieux de la vieille étant bel et bien là. Vieux de la vieille, c’est peu de le dire, car dans MKX vous jouerez les héros traditionnels (enfin ce qu’il en reste), et surtout les descendants ou héritiers de ces héros, augurant d’une pérennité de la licence et peut-être d’évolutions majeures à venir. Voilà en tous cas un univers qui se met en place et on peut même penser que Netherealm songe peut-être à faire du cross-media, ce qui serait fort bienvenu avec les comics notamment.

L’autre traduction de ces styles, c’est qu’ils sont sublimés par l’allure générale du jeu : les décors sont superbes, mais ce sont surtout les personnages qui sont bluffants. Dans leur accoutrement, mais aussi et surtout dans leurs postures, chacun est clairement identifiable.Vraiment, l’impression visuelle est très spectaculaire, et contribue au plaisir bien réel du jeu.

Du coup, le roster de 24 personnages est largement suffisant, et vous permettra de dédaigner avec un ricanement mesquin la politique de DLC du jeu, largement abusive (terme élégant pour parler d’un relatif foutage de gueule).

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Et les nouveaux personnages apportent de réelles nouveautés : Erron avec ses flingues, D’vorah avec ses mandibules, chacun a son identité. Et comme je le disais précédemment, entre deux styles, un personnage peut varier du tout au tout, passant par exemple d’un perso terriblement offensif à un personnage de contrôle (comme Ermac) ou d’un mur infranchissable à une machine à bourrer (comme Sub-Zero). Mortal Kombat se réinvente et innove, pour un plaisir vraiment nouveau.

Au niveau des modes de jeu, il y a aussi de quoi rigoler. Le Test Your Luck est connu, et permet de vivre des combats avec des stipulations parfois improbables. En revanche, on pourra regretter un grain de folie présent dans le 9 qui manque un peu dans les stipulations ici… Et si les bonnes vieilles tours sont toujours là, certaines varient à intervalles réguliers, et récompensent le joueur selon son classement. Le tout est à rapprocher du mode « guerre des factions » dans lequel chaque joueur en ligne représente sa faction et lui rapporte des points en accomplissant des défis, des matchs à handicap, etc. A la fin de chaque semaine, la faction gagnante remporte des lots spéciaux et ses membres disposent de fatalités cachées. Vous avez saisi le souci ? Une fois qu’une faction domine, tout le monde la rejoint, problème qu’avait déjà The Crew et qu’hélas Netherealm n’a pas corrigé… On pourrait pourtant imaginer des gains partiellement indexés sur les effectifs de chaque faction, mais bon.

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Mais le coeur du jeu, c’est le Online, avec de quoi se bourrer dedans dans la joie, avec notamment un mode King of The Hill fort amusant, dans lequel il s’agit de déloger le tenant du titre pour ensuite tenir le plus longtemps possible. Hélas, un léger déséquilibre du roster et quelques techniques un peu trop violentes ont tendance à fausser un peu la donne, mais un bon joueur qui se donne le temps de s’entrainer pourra toujours s’en sortir. Mortal Kombat est devenu plus exigeant, plus technique… plus respectable. Et même un amateur averti de jeu de baston peut désormais y trouver largement de quoi s’amuser sans trouver cela trop simple, tout comme le bourrin qui veut juste répandre du viscère.

MKX est aussi le plus nerveux de la série, et l’un des plus intraitables. Je vous garantis que l’IA la plus forte du jeu peut vous coller, à la moindre ouverture, une rouste dont vous vous souviendrez. Mortal Kombat a toujours été un jeu de contre, mais ici plus que jamais il faudra être précis et réactif… Pour couronner le tout, les dashs sont maintenant limités par votre endurance, et les plus perfectionnistes pourront afficher, en permanence, sur l’écran, leurs combos préférés. Du plaisir en barre.

Mais du coup, on parle des pros, mais quid du joueur du dimanche?

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D’abord, l’IA est remarquablement modulable, un modèle du genre. Qui plus est, il m’a semblé qu’elle était parfois en mesure de s’aligner sur moi à mesure que je « progressais », ce qui est assez troublant et relève sans doute de l’hallucination, mais dans le doute je vous en fais quand même part. Avant de reprendre ma thérapie.

Enfin, cerise sur le gâteau, la Krypte. Présent depuis quelques volets, ce mode est sans doute l’un des points forts du jeu. Il s’agit ici d’un mini-jeu d’exploration très bien pensé, en vue à la première personne façon Grimrock. Le joueur va devoir fouiller dans un ancien cimetière et au-delà, pour débloquer de nouvelles zones, de nouveaux boni, mais il devra aussi livrer des mini-combats (en QTE rassurez-vous) pour récupérer quelques devises. Du dungeon crawler light, mais addictif au possible ! Et le jeu en vaut la chandelle, puisque la devise accumulée vous permettra de piller sans vergogne les tombes disposées ici ou là pour y trouver des skins, des fatalités, etc. Du coup on se demande comment un jeu peut gâter ses joueurs « à l’ancienne » de la sorte en leur faisant GAGNER, GRATUITEMENT, des boni, et comment il peut avoir à côté de cela une politique de DLC aussi…. Bref, relisez supra.

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Testé sur Xbox One