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Warriors All-Stars : Le cross-over pour les fans



Chacun pour soi

Faire un liant d’histoire pour justifier un cross-over entre plusieurs licences d’un même studio n’est pas chose facile, la plupart du temps le résultat ne donne qu’un faux-semblant de prétexte, comme une lutte acharnée pour défendre un camp ou un autre. Mais ce système permet aussi de varier les points de vue de chaque protagoniste (avec pour cela un bon roster) « jurant souvent allégeance » à un « monarque différent » permettant ainsi une multitude de rejouabilités grâce à de nombreuses fins différentes. Et dans Warriors All-Stars, celles-ci dépendent aussi bien du personnage sélectionné en début de partie que des choix effectués en cours du jeu.

L’histoire prend ainsi place dans un mystérieux monde où le dernier souverain (Roi) est décédé, laissant avec lui le monde en péril. Le pouvoir qui était sien lui permettait de maintenir la « source » à flot, qui elle-même permettait à toutes les terres alentour d’arborer vies et couleurs, des paysages luxuriants en somme. Sans le Roi, la source s’est tarie, et les trois héritiers du monarque (ayant des liens de parenté différents entre eux : Tamaki, Shiki et Setsuna) ont suivi une ancienne prophétie, c’est-à-dire invoqué « des héros » ayant le pouvoir de régénérer cette source. Mais chacun de leur côté, ces trois héritiers veulent monter sur le trône, prétextant aux différents héros qui leur font face que les autres héritiers ont d’obscurs desseins.

Le roster pour les connaisseurs

Warriors All-Stars est un Musou, on a donc l’habitude avec Omega Force de voir ses jeux de baston à grande échelle, le dernier en date étant Samuraï Warriors – Spirit of Sanada (que nous avions testé) sorti au mois de mai, et le prochain titre du genre à sortir sera Fire Emblem Warriors sur 3DS et Switch le mois prochain (20 octobre).

On commence donc par le traditionnel roster de personnages qui ici regroupe bon nombre de licences de Koei Tecmo avec une trentaine de personnages à incarner dont trois inédits (les « héritiers »). On est certes bien loin d’un roster de Samurai Warriors atteignant plus d’une centaine de personnages au bas mot, mais cela fait toujours plaisir de retrouver ses héros préférés qui ont chacun leurs attaques respectives et fidèles à leur jeu d’origine ainsi que leur palette graphique. On peut ainsi avoir le loisir d’incarner Ryu Hayabusa et Ayane tous deux issus de Ninja Gaiden et Dead or Alive, Arnice découverte dans Nights of Azure, Williams Adams (Nioh) qu’on ne présente plus, ou encore Sophie Nueunmuller et Plactha venant tout droit de la série Atelier… Les autres héros que l’on peut incarner étant respectivement issus de Dynasty Warriors, Samuraï Warriors, Toukiden, Opoona, Dead or Alive, Deception, Rio, Haruka – Beyond the Stream of Time, et Samurai Cats.

Les bases des enchaînements en terrain connu

Si les bases du Musou sont toujours présentes (tout comme la redondance inhérente au genre) avec pour objectif de capturer des bases, vaincre différents ennemis, généraux, héros d’un autre camp, et autres objectifs annexes supplémentaires, le gameplay de base lui, lié aux bourrinages de touches, combinaisons d’attaques, attaques Musou et Garde (qui diffèrent en fonction du personnage) se voient étoffées par des expérimentations d’Omega Force depuis plusieurs Musou, offrant ici de nouvelles composantes.

La première, nous l’avons déjà évoquée, il s’agit des attaques de nos protagonistes qui suivent à la lettre les mouvements qu’ils ont dans leur série originale, et on peut dire que c’est jouissif de retrouver ces différents enchaînements plus ou moins spectaculaires selon le personnage que l’on contrôle.

Ainsi par exemple, si on prend Arnice, on retrouve ses mécaniques de Nights of Azure, ses servants, son épée et ses pouvoirs de demi-démon (transformation), au contraire si l’on est fan de Kasumi (Dead or Alive), on retrouve ses légendaires coups de poings/pieds,… le summum étant que si l’on est fan de plusieurs licences comme c’est notre cas, on peut varier les personnages pour un maximum de plaisir, même si certains combattants se révèlent plus forts que d’autres. Qui peut égaler Ryu Hayabusa par exemple ?

Qui plus est, les environnements (qui ont certes toujours cet aspect labyrinthique/couloir « vide ») se  révèlent plus attrayants en injectant des lieux, ennemis et musiques connus venant des franchises Atelier, Ninja Gaiden,…

Des features de combats bienvenues

Avant chaque bataille, il faut sélectionner des compagnons de route, car oui, on ne fait pas l’aventure seul(e) mais accompagné(e) de personnages qui sont contrôlés par l’IA, et malheureusement comme pour Samuraï Warriors – Spirit of Sanada, il n’y a pas de mode coop, que ce soit en mode local ou en ligne, le soft ne proposant qu’un mode histoire. Mais revenons à ces compagnons qui en plus de combattre à nos côtés, servent à de nouvelles composantes, et qui dit composantes dit nouvelles attaques.

Citons ainsi une nouvelle attaque (sympathique au visuel), le Musou Rush, disponible après avoir massacré un certain nombre d’ennemis. Concrètement, une fois le Musou Rush activé, on possède une vingtaine de secondes pour décimer le maximum d’une horde d’ennemis infinis, avec les encouragements de nos alliés aux abords de l’écran. Si l’on fait suffisamment le spectacle, on peut glaner des secondes de rush supplémentaire. A la fin de ce chrono, non seulement notre personnage et nos alliés vont attaquer les ennemis présents, mais en plus on va glaner des bonus, de l’expérience pour nos personnages, des cartes et des matériaux qui seront comptabilisés à la fin de la mission.

Nos compagnons ne sont pas là que pour nous encourager ou se battre, ils sont aussi là pour nous aider grâce à des attaques spéciales (consommant une jauge spécifique) fort utile et unique par personnage. Par exemple le personnage de soutien lance une attaque dévastatrice à notre demande, nous soigne, ou encore joue sur le hasard pour augmenter nos caractéristiques. Bien sûr, rien n’est jamais gratuit et chacune de ces attaques ne sera de nouveau disponible qu’après recharge (laps de temps d’attente). Autant dire qu’il faudra être méfiant et ne pas faire d’utilisation précipitée dans les hautes difficultés.

Mais est-ce mieux de s’octroyer un boost de défense ou d’appeler un allié à la rescousse ? Cruel dilemme, parce que l’un et l’autre peuvent être véritablement très utiles. Mais le dilemme ne s’arrête pas là, puisqu’un facteur est à prendre en considération, une nouvelle feature fort plaisante qui nous permet ni plus ni moins d’incarner un autre héros pendant un certain temps. Concrètement, au lieu de faire une attaque à notre demande, on choisit via une touche du pad d’incarner provisoirement un autre combattant. Pendant ce temps-là, le personnage principal reste sur le terrain, mais il est lié par une lumière avec notre second personnage (celui/celle que l’on a choisi d’incarner).

Cette lumière qui relie les deux combattants permet en quelque sorte de « dupliquer » nos attaques, autrement dit si l’on fait plusieurs attaques faibles suivies d’une violente (ou différentes combinaisons), le personnage lié fait la même combinaison de coups (à sa manière) en même temps. Mais si l’on vous dit que cette feature permet d’avoir jusqu’à cinq combattants « reliés en ligne » sur le terrain, c’est plus intéressant d’autant que nos attaques sont également dupliquées mais cette fois par cinq ! Et autant dire que le spectacle visuel est au rendez-vous.

A la fin de chaque combat, un tableau des scores représentant notre efficacité nous récompense par de l’expérience, des liens « affinités » qui se renforcent petit à petit entre les membres de l’équipe (cela permet de débloquer des scènes spéciales, des compétences entre guerriers, des objets,…), des matériaux et des cartes.

Le « retour » du Sanctuaire

Entre deux missions d’histoire, il est possible via une carte du monde de sélectionner un choix de mission
assez large, certaines étant accentuées sur le gain d’expérience, l’or, le recrutement de nouveaux personnages, de quêtes annexes scénarisées ou d’histoire bien sûr. Mais attention, chacune de ces missions sélectionnables peut aussi avoir une contrainte à respecter, comme un haut Level conseillé, ou le fait que certains personnages ne puissent pas participer à des missions particulières. Alors si l’on veut se mettre à niveau, on peut aussi bien réaliser des missions annexes proches du Level de nos combattants, ou se renforcer car cette carte du monde recèle aussi un Sanctuaire (base) que l’on peut comparer au village Sanada (Samuraï Warriors – Spirit of Sanada) en terme de contenu.

Ainsi dans ce Sanctuaire, on a accès à plusieurs services de base, comme l’auberge et la taverne servant aux discussions et scènes bonus entre personnages (déblocables en fonction de l’affinité), un quartier général pour accepter des missions annexes (récupérer des matériaux,…). Et même mettre ses héros à niveau dans l’arène en déboursant une certaine somme d’argent, ce qui est utile quand l’un des membres est à la ramasse en terme de Level par rapport aux autres.

Pour autant, ce système a une limite bienvenue, puisque sans elle cela aurait créé un trop grand déséquilibre entre combattants. En résumé, on ne peut donc pas augmenter « en masse » le Level du meilleur guerrier si celui-ci a un trop grand écart de Level avec le dernier (plus faible) combattant.

Pour finir, on a aussi accès à l’indispensable partie d’équipement, ici représenté par des cartes de héros que l’on acquiert à la fin des combats. Pour faire simple, il est possible d’équiper une seule carte par personnage pour acquérir des effets passifs, ou bien de crafter ladite carte.

On peut donc aussi bien crafter des cartes entre elles, les détruire pour récupérer des matériaux, matériaux qui peuvent être par la suite combinés avec des cartes afin d’acquérir de nouveaux bonus passifs plus intéressants. Ce système de craft est ainsi différent de ce que l’on connaît sur l’aspect mais reste toujours aussi efficace.

Un mélange diamétralement opposé

Licences provenant de différents univers allant du « réaliste au manga », Omega Force a décidé de ne pas toucher à l’identité visuelle des saga originales pour les rendre « uniformes » sous un même moteur. Ce parti pris au rendu diamétralement opposé peut aussi bien satisfaire que faire pester les joueurs tant chaque style graphique à sa propre patte visuelle. En effet, voir Hayabusa près de Sophie peut sonner faux. Pourtant ce mix improbable fera sans doute mouche auprès des fans des différentes licences.

A noter que le titre est exclusivement en anglais avec voix japonaises.

Testé sur une version PS4