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Yoku’s Island Express : l’Hybride Aventure/Flipper qui clack !



Les vrais amateurs de flippers le crieront haut et fort : « un jeu vidéo pinball ne procurera jamais les sensations d’un vrai flipper », et sur ce point, ils auront totalement raison, sauf que le titre que nous testons aujourd’hui n’est pas un simple jeu de flipper. Développé par Villa Gorilla, Yoku’s Island Express est le premier titre de ce jeune studio suédois créé en 2013 par Jens Andersson et Mattias Snygg, (Linus Larsson ayant rejoint l’équipe en 2014), des vétérans du jeu vidéo. Avant la création de ce studio, ils ont travaillé sur plusieurs jeux : The Darkness, Ruckus Rumble, The Chronicles of Riddick – Assault of Dark Athena,… Pour ce premier titre labellisé Villa Gorilla, on peut le dire, le mélange des genres est une belle réussite, avec un scénario sans prise de tête.

Le facteur n’est pas passé, il passera…

Beaucoup de peuples côtoient les différents environnements de l’île de Mokumana. L’endroit semble paradisiaque grâce à la bénédiction d’un « Ancien » (ou divin animal), celle de Mokuma. Mais cela n’a malheureusement pas toujours été ainsi.

Le précédent facteur partant, il fallait bien un remplaçant pour livrer tout le courrier en retard, et c’est naturellement le petit scarabée Yoku (un coléoptère) débarquant sur l’île de Mokumana qui va reprendre le flambeau en tant que nouveau postier. Si sa tâche consiste effectivement à trouver le bureau de poste pour commencer son travail, arrivant au village, il est aussitôt chargé de délivrer trois lettres aux différents leaders de l’île, les seuls pouvant soigner Mokuma qui vient de subir une grave blessure par le « Déicide ».

Un mélange réussi 

Le titre de Villa Gorilla se présente sous la forme d’un jeu d’aventure en monde ouvert, alliant des éléments de plates-formes, beaucoup de flippers, ainsi qu’une dose de Metroidvania dans l’exploration où l’on acquiert de nouvelles capacités. On peut déjà dire que l’alliance de ces trois phases complémentaires est maîtrisée.

Dans la première phase, on explore les environnements (plages tropicales, montagnes enneigées, déserts,…) au gré de nos envies et en toute liberté. On livre ainsi le courrier aux habitants dans leur boîte aux lettres, on découvre toutes sortes de secrets, on se fait de nouveaux contacts, ce qui peut même entraîner l’activation de quêtes annexes, et on récupère des collectibles ainsi que des fruits (servant de monnaie locale).

Le monde ouvert de Yoku’s Island Express est très agréable à parcourir, même si au début, on a tendance à se perdre dans ces nombreux embranchements que les environnements possèdent, ce qui amène inévitablement à refaire les mêmes trajets en allers/retours lors de quêtes. Heureusement, après avoir progressé suffisamment dans la quête principale, un système de fast-travel est présent pour se rendre plus rapidement dans l’environnement propice.

L’attrait principal du titre réside dans la seconde phase, qui n’est autre que celle du flipper. Yoku est en effet constamment relié avec la « bille » qu’il trimballe, celle-là même qui lui permet de se perdre dans les méandres des environnements.

Là encore le Level Design est assez ingénieux, les différents tableaux sont bien pensés, mettant en scène des tables tout en longueur, tout en largeur, ou sur plusieurs niveaux. Mais qui dit flipper, dit aussi flips (autrement dit les leviers), il y en a trois sortes, les bleus qui s’activent avec la gâchette LT, les oranges dont l’activation s’effectue avec RT, et les doubles couleurs activables avec n’importe laquelle des deux gâchettes.

Par contre ne cherchez pas une fonction de « tilt », c’est-à-dire le petit à-coup présent sur de nombreux flippers, dans Yoku’s Island Express, il n’y en a tout simplement pas, mais à la place, on peut déplacer le bousier dès lors qu’il a « pied-à-terre », ce qui peut être pratique si on souhaite le placer manuellement à l’extrémité des flips.

Dans ces plateaux, on a également tout ce qui caractérise un flipper, avec un lance-bille (représenté par un levier), des bumpers, des slingshots, des rampes, des cibles, des trous, plusieurs flips supplémentaires, ainsi que l’accès à divers objectifs (récupérer des morceaux « d’artefacts » pour ouvrir une « porte » par exemple, ou encore détruire des cristaux), en plus de récupérer divers fruits. En jouant, on peut donc facilement faire des amortis ou bien des fourchettes lorsque cela est possible (les flips étant très espacés sur certains tableaux). Au final, c’est fun et fluide, mais on regrette fortement que les moments multiballs soient aussi rares, tout comme les phases de boss dans ces mêmes tableaux !

Si l’on doit tiquer sur certains points, c’est en premier lieu sur le fait de ne pas ressentir le véritable feeling d’un flipper, et ce quelle que soit la puissance que l’on jauge sur les flips, à la place on doit se contenter de jouer sur la patience, et même si l’on sait où l’on doit aller, il faut s’y reprendre à plusieurs fois, à cause de ce mauvais feeling… Mais par contre, si vous regardez l’emplacement de la bille sur les flips (à l’extrémité, au milieu,…), là vous devriez passer sans trop de problèmes, autrement dit, il faut jouer sur le visuel pour progresser, dommage !

La dernière phase, c’est la partie Metroidvania, vous savez ces jeux qui vous empêchent de passer et vous oblige à faire un énorme aller/retour simplement parce que vous n’avez pas la fonction de double saut ou l’attaque spécifique pour traverser ? Et bien ici, on reprend ce concept, avec de nouvelles capacités servant aussi bien dans la progression de l’aventure principale que pour l’exploration.

Très rapidement on a accès à un sifflet servant aussi bien à réveiller les habitants, qu’à détruire certains éléments comme des cristaux, des jarres,… ou encore à un aspirolimace, qui comme son nom l’indique permet d’aspirer une limace, mais pas n’importe laquelle, c’est une limace explosive !

Elle sert principalement à « déboucher » un chemin (aussi bien sur les tableaux qu’en dehors) grâce à son explosion, mais elle a également une autre fonction que nous allons vous laisser découvrir. De même, les fruits que l’on récupère, en plus de servir de monnaie locale permettant d’acheter des « aides », permettent de débloquer des flips bloqués, là encore il s’agit d’un moyen de découvrir de nouveaux environnements, et également des secrets.

Une peinture vivante

Certaines fois, le rendu graphique d’un jeu vidéo donne une sensation « magique », c’est le cas notamment avec Yoku’s Island Express. Peint entièrement à la main, on sent le travail apporté sur les moindres détails des décors, le mélange des couleurs avec les animations des différents éléments créent un ensemble non seulement vivant, mais aussi très agréable pour la rétine.

Concernant l’OST, elle est assez cohérente avec les environnements, chacun d’entre eux ayant son propre thème. Néanmoins, on aurait aimé un son différent apportant plus de peps lors des séquences flippers, un peu comme le thème sonore de l’alpiligne.

Testé sur Xbox One X