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Dead Island Definitive Edition : du paradis à l’enfer



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Il y a vraiment des fins de soirées qui se goupillent mal. Au lieu de se réveiller avec une simple gueule de bois après une fiesta trop arrosée, vous vous réveillez au beau milieu d’une véritable apocalypse pandémique. C’est le résumé objectif de votre situation au tout début de Dead Island : vous incarnez un vacancier passant du bon temps dans le complexe hôtelier de Banoï, une île dévolue au tourisme de masse. Malheureusement, en une seule nuit, tout vire au cauchemar : la quasi totalité des résidents de l’hôtel voire de l’île s’est transformée en zombies et le reste de la population cherche désespérément un moyen de survivre ou de rejoindre le continent. Dead Island s’apparente donc à une vaste mission de survie au beau milieu de surfeurs sanguinolents et de top models désireuses de vous sauter dessus. Mais pas pour les raisons que vous espériez… Il faut dire que vous êtes assez unique en votre genre car, contre toute attente, vous semblez immunisé contre cette épidémie, ce qui ne vous empêche pas en revanche de succomber aux morsures de vos multiples assaillants. Les survivants de l’île se rapprocheront donc rapidement de vous afin d’exploiter votre potentiel et de vous confier de nombreuses tâches dans le seul but est de s’extirper définitivement de cet enfer.

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Un « bac à sable » très sanglant

Dead Island a beau être sorti en 2003, le jeu exploitait déjà la logique du « bac à sable ». En fait, Dead Island propose un peu la même logique que les derniers Far Cry. Après avoir choisi l’un des quatre personnages disponibles et assortis de compétences spécifiques, vous vous lancerez dans une campagne principale divisée en plusieurs chapitres. Mais l’expérience de jeu sera également « gonflée » par de nombreuses missions annexes que vous serez libre de remplir ou non. Sur une carte de l’île qui se dévoilera progressivement apparaissent ainsi des icônes signalant des PNJ qui vous demanderont de retrouver une personne particulière ou d’acheminer tel ou tel type de matériel. Ne le cachons pas, ces missions, extrêmement nombreuses finissent par devenir particulièrement redondantes. Pour autant, il est très utile d’en remplir un certain nombre, ne serait-ce que pour acquérir des points d’expérience qui vous permettront d’upgrader vos personnages dans différents domaines via une arborescence de développement devenue aujourd’hui un gimmick incontournable du jeu vidéo.

Quant aux missions principales, celles-ci sont un poil plus diversifiées et vous permettent par ailleurs de découvrir différentes zones de l’île comme le complexe hôtelier initial mais aussi une ville dans laquelle l’église est devenue un ultime refuge ou une jungle et ses anciens bunkers de la guerre du Pacifique pouvant offrir un point de repli en cas d’urgence. Ce sera pour vous l’occasion de sillonner ce vaste terrain de jeu, à pied ou au volant d’un véhicule abandonné. De fait, les environnements sont  assez variés et vous pourrez ainsi évoluer dans des égouts, des usines, ou même les méandres d’un commissariat ou d’une prison insulaire sur le modèle d’Alcatraz. Et pas simplement sur des plages de sable fin ou des bungalows surplombant de superbes lagons…

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Foire aux monstres

Mais tout ceci ne doit pas nous faire oublier que nous sommes ici face à un véritable jeu de survival impliquant matraquages, explosions de faciès et démembrements par armes coupantes et contondantes. Dans Dead Island, l’action est vraiment ininterrompue et ne laisse guère de place au sentiment de malaise, d’angoisse et d’attente. En fait, le joueur n’a guère le temps de se poser de questions et doit constamment repousser de véritables hordes de zombies à l’aide d’un arsenal très diversifié : cela va du pistolet automatique au marteau de chantier ! Il est parfois même possible de s’emparer d’un objet en apparence anodin et de le détourner de sa fonction initiale. Eh oui, on peut exploser du zombie à l’aide d’un porte-manteau et plutôt efficacement d’ailleurs.

Mais prenons le temps d’évoquer le comportement de vos assaillants. Celui-ci est en fait assez intéressant puisque leurs attitudes sont relativement différentes selon la catégorie à laquelle ils appartiennent. Il existe par exemple de bonnes grosses brutes particulièrement lentes mais disposant d’un grand nombre de PV et dont les ripostes vous projetteront immédiatement à terre. D’autres, moins puissants, sont en revanche beaucoup plus véloces et n’hésiteront pas à se ruer sur vous en grappes. Il s’agit alors de ne pas paniquer et de tenter de les mettre à terre avant de les achever. Pour cela, rien ne vaut un bon gros coup de tatane qui suffira la plupart du temps à les déséquilibrer. Il ne restera plus qu’à utiliser une arme pour les neutraliser définitivement. Plus facile à dire qu’à faire tant le nombre des assaillants joue le plus souvent en votre défaveur. Il ne faut donc pas repousser l’option de la fuite ou de l’évitement surtout si vous ne disposez pas de kit de secours en réserve.

Pour parachever cette évocation du bestiaire, il faut également mentionner quatre zombies spéciaux dont je ne dévoilerai pas le pattern d’attaque afin de ne pas gâcher la surprise. Et à l’instar d’un Walking Dead, les morts-vivants ne constituent pas le seul danger puisque la situation sur cette île favorise les comportements les plus agressifs et les plus immoraux de la part d’un certain nombre de survivants. Comme vous pouvez le constater, vous aurez donc largement de quoi vous défouler et engranger des dollars.

ELECTRICITE

L’argent collecté sur les cadavres ou découvert dans de multiples caches peut s’échanger dans des ateliers afin d’améliorer votre arsenal ou le réparer. Pour cela il faudra également être en possession d’un certain nombre d’ingrédients : difficile par exemple de fabriquer une arme électrifiée sans batteries… Des schémas de confection, assez rares il faut l’avouer, vous permettent en outre de créer de nouvelles armes particulièrement dévastatrices. Le crafting est donc omniprésent et participe pour beaucoup au plaisir de l’aventure. En revanche, on ne peut pas dire que le scénario soit d’un très haut niveau. Mais en toute franchise, je ne connais pas beaucoup de séries ou de films exploitant ce thème qui m’aient ébloui par leur malice. Tout ceci se laisse agréablement appréhender comme une bonne série Z ce qui était probablement le but des développeurs. Une bonne grosse séance de castagne sans prise de tête. Sur ce point, la mission est clairement remplie.

Remaster ou simple intégrale ?

Mais quid de cette édition définitive sur next gen et plus particulièrement sur PS4 ? Et bien il faut admettre que nous sommes là face à un lifting particulièrement « subtil ». Certes la gestion des lumières est un peu plus dynamique grâce à des filtres plus performants, et tous les graphismes ont été globalement lissés et affinés dans des proportions vaguement perceptibles. En gros, il faut avouer que c’est un peu plus joli. Mais on est très très loin des standards des gros jeux actuels. Plus gênant, la rapidité d’affichage est parfois capricieuse, surtout lorsque vous évoluez au volant d’un véhicule. Il est alors étonnant de voir des zombies apparaître comme par magie un peu au-delà sur la route. Au final, c’est surtout au niveau du contenu que réside le grand atout de cette édition puisque celle-ci regroupe toutes les extensions connues à ce jour dont le stand alone Riptdide. Et ce, pour un prix particulièrement serré.