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Dragon Quest Heroes : Le Crépuscule de l’Arbre du Monde



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dragon-quest-heroes jaquetteArbéra a besoin de vous !

Si vous avez eu le bon goût de lire le récent test de Samurai Warriors 4, vous savez parfaitement ce qu’est un jeu Musou. Il s’agit en fait d’un beat’em all « massif » vous permettant d’affronter non pas quelques adversaires successifs mais de véritables hordes composées de dizaines d’assaillants qui envahissent l’écran, suscitant chez le joueur un vague sentiment de solitude assorti d’un furieux désir de rentrer dans le tas. Là où la série des Dynasty Warriors ou des Samurai Warriors vous proposent d’évoluer dans un contexte plus ou moins historique, Dragon Quest Heroes vous projette dans l’univers d’Arbéra pour retrouver tous les personnages principaux de la licence dans une une longue campagne scénarisée. Le Royaume vit une période de paix dont nous savons que celles-ci sont toujours éphémères. Mais au début de l’intrigue, humains et monstres de tous poils ou écailles vivent en parfaite symbiose. Evidemment, un obscur mago décide que cet univers de bisounours n’a que trop duré et décide de transformer tout le bestiaire du royaume en créatures sauvages et particulièrement belliqueuses. C’est à vous qu’incombe de protéger d’Arbéra en repoussant les attaques aux quatre coins du Royaume.

 

Un casting royal

Au début du jeu, vous avez le choix entre deux personnages principaux. Le jeune garde Lucéus courageux mais un poil bavard et narcissique, et la jolie Aurora qui préfère largement l’attaque frontale et audacieuse aux plans savamment élaborés de son allié. L’interaction entre les deux héros est d’ailleurs assez savoureuse par son second degré clairement affiché. Mais au fil de la campagne, vous pourrez « piocher » à tout moment dans une copieuse galerie de héros aux attributions particulières. C’est d’ailleurs l’un des plus gros atouts de ce jeu qui assure avec brio le fan service. L’univers du célèbre RPG est respecté dans les moindres détails et l’on retrouvera avec plaisir les innombrables figures charismatiques issues de l’esprit fertile du grand Akira Toriyama. Le character design est vraiment magnifique pour peu que l’on soit sensible à l’esprit manga. D’un autre côté, pour jeter votre dévolu sur un tel titre comment pourrait-il en être autrement ?

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Un Gameplay alchimique

Le Gameplay de ce Dragon Quest Heroes répond aux lois du genre sans en être esclave. Il s’agit d’un jeu de combat massif qui privilégie traditionnellement le fun à la technicité. Et il apparaît rapidement que les studios Koei ont poussé très loin cette logique en simplifiant au maximum les commandes. Sans doute même un peu trop ! Deux touches pour les différents coups que l’on peut associer pour sortir les deux combos spéciales… Il faut tout de même rajouter à cela la possibilité de se « concentrer », c’est-à-dire de se mettre dans une sorte de mode « fureur » appelé « Haute Tension », une fois la jauge spécifique au taquet. A partir de là, vous infligez plus de dégâts et il est même possible de sortir le mega coup qui écrase tout, jolie cinématique à l’appui. Le challenge n’est pas forcément très relevé et ce, même pour des Boss assez impressionnants qui prennent le tiers de l’écran… Mais cela reste toujours fun, défoulant et bien évidemment un peu répétitif, musou oblige. A noter que l’action reste parfaitement fluide en toutes circonstances…

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Mais le véritable « plus » de Dragon Quest Heroes réside essentiellement dans ses origines. Je m’explique… Par bien des aspects, le titre emprunte certains « gimmicks » des RPG. Par exemple, avant chaque mission, il vous faudra constituer une équipe équilibrée en fonction des différentes compétences et du challenge proposé : un leader et trois compagnons. On ne va évidemment pas se prendre la tête à examiner des statistiques touffues mais un minimum de cohérence s’impose. Il est également possible de passer de l’un de vos équipiers à l’autre en fonction de la situation et surtout de l’état de santé des différents protagonistes. D’autant que les multiples personnages proposent une palette de coups très différenciés, des guerriers évoluant plus naturellement à distance de leurs adversaires, d’autres préférant le contact rapproché.

Autre petite trouvaille bien sympathique, il est également possible d’utiliser des sorts d’envoûtement afin de prendre le contrôle de certains ennemis ou pour être plus exact de leur assigner différentes tâches. En effet, les monstres peuvent être transformés en « gardiens » chargés de défendre une zone ce qui s’avère bien pratique pour certaines missions qui vous obligent à protéger des NPC ou des points particuliers de la map. D’autres, au contraire, vous suivront où que vous alliez pour vous épauler dans votre entreprise destructrice.

Au final, les développeurs ont su échapper à l’élaboration d’un simple Dynasty Warriors-like : le jeu n’est pas une skin estampillée Dragon Quest mais un titre doté d’une vraie identité.

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Tais-toi donc et frappe !

Mais tout n’est pas rose au Royaume d’Arbera et Dragon Quest Heroes souffre à mon sens d’un défaut majeur, à savoir un manque de rythme et de nervosité imposé en particulier par de multiples cut-scenes et des bulles de dialogue que l’on s’attend davantage à retrouver dans un pur RPG. L’aventure est assez bavarde et si l’on peut louer le désir de proposer un scénario, tout ceci finit par parasiter une expérience qui se veut, ne l’oublions pas, nerveuse et défoulante. Dans le même ordre d’idée, il est dommage d’être obligé avant chaque mission de passer par le « market » pour upgrader ses compétences ou acheter des armes sachant que l’on ne désirera pas procéder systématiquement à de tels ajustements. Cela ne semble qu’un détail mais ces interruptions incessantes font que l’on sera rapidement tenté de les zapper à chaque fois et de reléguer la trame scénaristique au placard. 

Testé sur une version PS4