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Sakura Wars : un reboot fleurit !



Sakura Wars (ou Sakura Taisen) ayant vu le jour au cours de l’année 1996 sur Saturn, est une licence très prisée de nos amis japonais. Cette franchise développée généralement par Red Entertainement et Overworks (affilié à Sega), a rencontré un certain succès grâce à son ambiance, son univers et ses mécaniques de jeu. La préférence allant principalement à la combinaison TRPG des premiers volets mais aussi aux phases de Visual Novel/Drague. Sur la vingtaine d’épisodes sortis incluant les spin-off, seul l’un d’entre eux a franchi les frontières Américaines et Européennes en dehors de l’archipel nippon : Sakura Wars ~So Long, My Love~. Épisode sorti respectivement en 2005 en Amérique et en 2010 chez nous. Mais la série est également cross-media avec son lot d’OAV, d’anime, objets dérivés (OSTs, figurines,…). Pour la sortie sur notre territoire de ce dernier soft Sakura Wars (« 2020 »), Sega a implémenté des sous-titres français pour la première fois dans la licence, de quoi élargir potentiellement son public.

(Re)Partir de zéro

L’histoire prend place dans un univers steampunk fictif de l’ère Taishô (qui au passage, s’est réellement déroulée de 1912 à 1926), plus particulièrement dans un Tokyo impérial des années 1940. Il y a une dizaine d’années, une catastrophe a causé la perte de la force de défense globale de la capitale sobrement nommée la troupe impériale de Tokyo. Ils œuvraient depuis le Grand Théâtre impérial mais après ce combat contre les démons, ils n’en sont pas revenus. C’est la troupe de Shanghaï qui a assuré la sécurité de Tokyo depuis lors. Puis le temps est passé et le Grand Théâtre Impérial est désormais devenu le foyer de la nouvelle Brigade des Fleurs.

Mais cette nouvelle équipe comporte des recrues considérablement inaptes, en fait elles cherchent simplement à redonner de l’espoir aux habitants de Tokyo grâce à leurs talents d’artistes inexistants. Seulement le théâtre a lentement sombré dans le déclin et il est désormais menacé de fermeture.

Au cours de la 29e année de l’ère Taishô, pour aider cette équipe Seijuro Kyamiyama, provenant de la Marine, a été réaffecté sur place. Rapidement il devient le capitaine de cette équipe et il a fort à faire entre restaurer la gloire du théâtre et de la troupe impériale. Plusieurs défis difficiles l’attendent : protéger les habitants de Tokyo des démons à l’aide de Mécha, remettre le théâtre sur pied en améliorant notamment le jeu d’actrices de ses équipières, ce qui ne devrait pas être difficile, et participer aux Olympiades interbrigades sinon la Brigade des Fleurs risque d’être dissoute.

Qu’on se le dise, les amateurs(trices) des précédents volets seront ravis de découvrir des références aux personnages bien connus comme Sumire Kanzaki ainsi qu’une trame principale se déroulant une douzaine d’années après le cinquième opus. En tant que reboot, Sega a fait en sorte que cette histoire inédite soit assez simple et sympathique pour être appréciée de tous, aficionados de la série comme néophytes.

Car contrairement à plupart des VNs disponibles, rares sont ceux disponibles dans la langue de Molière, et le succès de Judgment ayant certainement aidé, Sega permet de découvrir cet opus dans de bonnes conditions, et ce même pour les non-anglophones. La traduction française (uniquement sous-titrée) n’est alors absolument pas étrangère à cet agréable aspect de lecture et d’interactions. Et durant les nombreuses heures passées sur le soft en la compagnie de la Brigade des Fleurs, ce n’est absolument pas négligeable.

Et même si certains personnages manquent de développement sur leur passé (Sakura étant une exception), ces protagonistes féminins deviennent attachants de par leur caractère, malgré les clichés évidents du genre : Claris en amatrice de livres, Sakura rêveuse, etc… Malgré cela, on apprécie l’alliance entre l’humour, la dramaturgie et le romantisme, les dialogues sont bien écrits et plusieurs situations font sourire, de plus les rivaux sont aussi charismatiques. Cependant, le fait que certains passages ne soient pas doublés (voix japonaises) casse un peu l’immersion surtout lors d’important passage, un comble pour un VNs dont l’ambiance dépend de sa partie narrative doublée pour nous immerger. Dernière précision, on préfère vous prévenir : la partie Visual Novel du titre de Sega est présente à 80 %, avec de nombreux dialogues donc si vous êtes allergique à cela, il est préférable de passer votre chemin.

Une partie VN avec le système LIPS et un jeu de cartes

Le gameplay se scinde en deux grandes parties : de nombreuses phases de dialogues façon Visual Novel possédant des séquences en anime et des affrontements d’Action en temps réel ; d’ailleurs ces derniers sont clairement en retrait et manquent de difficulté.

Dans la première partie de gameplay (VN donc), il est possible d’explorer librement et majoritairement le Grand Théâtre Impérial ainsi que des ruelles extérieures. On peut y trouver des cartes à collectionner représentant divers personnages importants, discuter avec des PNJs, jouer à un jeu de cartes, le Koi-Koi utilisant les règles du Hanafuda et pouvant devenir vite addictif si l’on adhère. Pour finir, on peut également bavarder avec ses coéquipières, cela en tant qu’événements annexes ou pour faire avancer le scénario.

Selon les dialogues, le système LIPS s’enclenche. Pour faire simple, lors de conversations il faut choisir l’une des réponses possibles et ce durant un laps de temps prédéfini, ou alors jouer l’indifférence en ne répondant pas. Lors de ces phases, il y a également la possibilité de varier l’intensité de sa réponse pour divers résultats. En fonction des choix effectués, la relation entre Seijuro et ses équipières s’améliore ou se dégrade, et évidemment une bonne entente reste largement un plus pour qu’il puisse se rapprocher de sa dulcinée, ou avoir une répercussion en combat.

Lors de ces différents choix, certaines répliques assurent des moments de malaise et de gêne qui prêtent à sourire mais aussi des conversations plus sérieuses. Si l’on peut faire de Seijuro un vrai gentleman pour faire plaisir à ces dames, répondre de manière « coquine » amène des situations assez inconfortables et plus improbables pour le jeune homme. Néanmoins, on regrette que nos choix n’aient pas de conséquences réelles sur la partie narrative de la trame principale.

Une partie action beaucoup trop simple et facile

La seconde partie de Sakura Wars concerne les combats, et le fait que les développeurs aint abandonné la stratégie des Tactical-RPG ne plaide pas en sa faveur. Présenté comme un Action-RPG, où l’on rappelle que la narration est prédominante, les affrontements représentent les 20 % restants de l’aventure et ne sont pas des ARPG mais plutôt un condensé à la Dynasty Warriors (les Beat’em All à grande échelle)

À bord d’un Mecha attaquant au corps-à-corps ou à distance selon son choix de protagoniste, on peut effectuer une attaque rapide, une violente et les combiner pour réaliser des combos. Il est également possible d’effectuer des sauts pour passer quelques passages de plate-forme très simples, on peut aussi utiliser un dash pour se mouvoir plus vite. On dispose également d’une esquive, si celle-ci est réalisée parfaitement elle permet de ralentir le temps quelques instants à l’instar d’un Bayonetta. Et enfin l’utilisation d’une attaque spéciale munie de beaux effets dès lors qu’une jauge associée est pleine.

Mais le fait est que malgré toutes les bonnes intentions et l’ajout d’options de confort dans la mise à jour Day One avec la possibilité de recentrer la caméra, d’effectuer un lock, de sauvegarder manuellement ou encore d’utiliser d’autres mappings, le danger ne nous guette jamais. Non seulement la palette d’attaques reste limitée, mais en plus on récupère trop régulièrement des quantités de PV et de points pour sa jauge d’attaque spéciale. Résultat les combats manquent cruellement de difficulté, plus de profondeur aurait été nécessaire pour mieux nous accrocher.

 

Une belle patte artistique et sonore

On en vient à présent à la partie artistique, graphique de Sakura Wars. Bien entendu, on ne fera pas de comparaison avec les anciens volets. Pour cette version PS4, c’est le moteur de Sonic Forces, le Hedgehog Engine 2 qui est à l’honneur, le mélange entre le Tokyo des années 40 avec l’attirail steampunk a été modélisé avec un grand soin. Il y a fort à parier que vous apprécierez comme nous le travail artistique de Tite Kubo (auteur de Bleach) en chara-designer. Les personnages sont expressifs, exagérés au possible, et le rendu anime/manga de type Cel-Shading fait mouche. Autre point, les séquences en anime sont très réussies et le fait de se sentir face à un dessin animé interactif est très présent.

Concernant l’enrobage sonore, les doublages sont en japonais tout en étant relativement bien travaillés. Pour se répéter une nouvelle fois, on regrette que certaines scènes ne profitent pas de voix en se contentant de textes bruts. Heureusement, ceux-ci ont été traduits dans un français de bonne facture. Mais en plus des voix dans ce genre d’expérience, la musique est aussi un point clé servant à l’immersion. Ayant autrefois œuvré sur la série Sakura Taisen, le nom de Kohei Tanaka ne peut qu’être connu par les amateurs(trices) de l’équipage au chapeau de paille, certaines sonorités faisant clairement penser à One Piece. On découvre donc des musiques orchestrales de qualité qui siéent parfaitement aux moments rencontrés.

Testé sur PS4 Pro