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God of War : Chains of Olympus, Dieu sur PSP !



God of War : Chains of Olympus, Dieu sur PSP !

Les studios Ready at Dawn sont arrivés sur la scène vidéoludique en 2006 avec le titre Daxter, une version portable de la série des Jak & Daxter, qui a vu depuis quelques années la sortie de plusieurs épisodes sur PlayStation 2. Le jeu était visuellement très impressionnant pour l’époque et proposait une animation fluide et un design des plus réussit. Mélange d’action et de plateformes plutôt fun, Daxter avait su marquer de bien belle manière l’arrivée du développeur sur la portable de Sony. Au vu de la réussite de cette première tentative, il était tout à fait normal d’attendre beaucoup du deuxième portage PS2/PSP réalisé par Ready at Dawn, portage qui s’intitule God of War : Chains of Olympus. Réaliser le spin-off d’une série est une chose, mais s’attaquer au règne de Kratos en est une autre. La série des God of War sur PS2 fait en effet partie des indispensables de la console et a été acclamée par les fans du monde entier. Le challenge à relever n’était donc pas du même niveau mais les développeurs ont su brillamment relever le défi. Le fantôme de Sparte arrive sur PSP, et comme d’habitude, cela risque d’être sanglant.

Kratos et Helios

Le scénario de Chains of Olympus se place avant celui de l’épisode original. Kratos a déjà fait un pacte avec Ares et doit payer pendant longtemps encore sa dette en exécutant les demandes des Dieux de l’Olympe, qui lui promettent en échange de le libérer de ses cauchemars sanglants. Le jeu démarre dans la ville d’Attica, où Kratos aide les habitants à repousser les forces de l’envahisseur Perse (ceux qui ont pu essayer l’UMD de démo connaissent déjà ces premiers instants de jeu). Après avoir poursuivi le Basilisk des Perses dans la cité (poursuite qui se termine par un combat épique dans la plus pure tradition de la série), Kratos se retrouve dans un tout autre univers. Il ne serait pas intéressant d’en dévoiler trop ici, d’autant que l’histoire est assez mystérieuse jusqu’à la fin du jeu. Malgré tout, ce scénario s’inscrit parfaitement dans la lignée de la série et se révèle particulièrement intéressant, car il développe encore un peu plus la personnalité de Kratos et fait référence aux deux épisodes sortis sur PS2 ainsi qu’au prochain God of War 3.

Au-delà des graphismes somptueux, les joueurs remarqueront immédiatement le travail réalisé par les développeurs de Ready at Dawn pour pouvoir conserver l’ensemble des mouvements et des coups de Kratos. Sans faire de comparaison exhaustive entre les deux versions, il apparaît que les mouvements de Kratos sont les mêmes dans Chains of Olympus que dans God of War 2. Les commandes répondent au doigt et à l’oeil et reprennent parfaitement ce qui a été réalisé dans les versions consoles de salon. Les fans de la série retrouveront immédiatement leurs combos préférés, ce qui est réellement plaisant, et permet aux joueurs de se sentir tout de suite pris dans l’aventure. Même si la PSP ne possède pas de boutons L2 et R2 ou de deuxième stick analogique, les contrôles implémentés dans Chains of Olympus fonctionnent particulièrement bien. Plutôt que d’utiliser la croix directionnelle pour changer de magie, il faut maintenant utiliser la gâchette droite et l’un des boutons standard. Cette méthode permet au joueur de ne pas gaspiller de la magie inutilement et de passer plus facilement d’une magie à une autre.

Comme sur PS2

De même, l’absence de second stick analogique a conduit les développeurs à choisir les boutons L et R pour l’esquive, ce qui au final est plutôt un bon choix. Le joueur n’a en effet pas besoin de déplacer son doigt du stick vers les boutons, ce qui fonctionne vraiment bien. Globalement, les changements effectués au niveau des contrôles pour s’adapter aux différences de hardware sont donc bien pensés et permettent de palier de manière parfaite à l’absence de boutons supplémentaires. Comme dans les autres titres de la série, les joueurs passeront la plupart du temps à combattre les ennemis présents. Les développeurs de Ready at Dawn n’ont pas vraiment fait évoluer la recette, ce qui est peut-être la seule petite déception qu’il est possible de noter. Il faudra donc la plupart du temps progresser dans des environnements grandioses pour se retrouver de temps à autres prisonniers d’une salle où apparaissent différents ennemis. L’expérience est globalement assez linéaire, avec seulement quelques coffres bonus cachés à droite ou à gauche, et il aurait été intéressant de trouver un peu de nouveauté en terme de contenu.

Les ennemis sont également tirés pour la plupart des précédents volets, seules leurs techniques ont parfois été changées. Malgré tout, chaque type d’ennemis possède des caractéristiques propres et va obliger le joueur à adopter une tactique différente permettant de s’adapter aux attaques ou aux défenses de l’adversaire. Et même si la formule est globalement la même, les développeurs de Ready at Dawn ont réussi à conserver l’habituelle montée en puissance au fur et à mesure de la progression dans le jeu. Le final est assez grandiose et les environnements traversés proposent toujours des arènes intéressantes pour combattre, se déplacer ou résoudre quelques puzzles. Comme dans les autres God of War, la plupart des puzzles ne sont pas très difficiles ou trop gigantesques mais ils procurent quand même une certaine satisfaction car le joueur n’est pas du tout accompagné dans leur résolution. Il faudra parfois à peine plus qu’un simple coup d’oeil pour trouver la solution mais les puzzles ont au moins le mérite de faire varier le rythme de l’aventure. Les magies et les armes supplémentaires sont également de la partie et sont quasiment toutes inédites, au moins de nom. Certaines sont assez similaires en terme d’effets (notamment la magie Helios qui permet d’envoyer des boules d’énergie à distance) mais Kratos dispose maintenant de deux nouvelles magies et surtout d’une arme supplémentaire particulièrement intéressante. Sans rentrer dans des détails qui gâcheraient le plaisir de la surprise, ces nouveautés montrent que les développeurs ont travaillé de manière à proposer un titre qui a véritablement sa place au sein de la série. Avec une durée de vie plus que respectable (5 heures dans le mode de difficulté normal), Chains of Olympus propose un contenu digne des précédents volets sortis sur console de salon et non sur la portable de Sony.

Attention les yeux

Même si le premier titre de Ready at Dawn, Daxter, était déjà plutôt bon de ce point de vue au moment de sa sortie, God of War : Chains of Olympus est tout simplement le plus beau jeu sorti sur PSP à ce jour. La quasi totalité des éléments graphiques sont au même niveau que ce que les joueurs peuvent trouver sur PS2, que ce soit l’animation, les environnements, ou même les textures qui sont tout simplement impressionnantes. Le soin apporté au design des décors est assez exceptionnel pour un jeu portable, les environnements sont grandioses et toujours immenses comme c’était le cas dans les autres God of War. La seule remarque qu’il est possible de faire à propos de la réalisation concerne le faible nombre d’animations lorsque Kratos attrape un ennemi pour le tuer.

Mais ce qui est peut-être encore plus impressionnant, c’est le fait qu’en dépit de visuels exceptionnels, le jeu n’affiche pas de temps de chargement. Une fois la partie lancée, l’action n’est jamais stoppée par des temps d’attente qui sont bien trop souvent présents sur des titres PSP. Le travail réalisé sur cet aspect est un énorme avantage pour Chains of Olympus. Côté son, le jeu propose une qualité équivalente à celle des graphismes, avec une bande son qui semble venue de la PS2. Les thèmes sont toujours aussi réussis et permettent de plonger complètement le joueur une aventure captivante. Comme c’était le cas dans les précédents épisodes, Chains of Olympus propose un certain nombre de bonus à débloquer. Le challenge de Hades remplace le challenge des Dieux mais le principe est le même. Les cinq épreuves proposées permettront à ceux qui réussiront à les finir d’obtenir divers bonus comme des artworks, des vidéos de making of ou un costume supplémentaire pour Kratos. Le jeu propose quatre niveaux de difficulté (le dernier étant à débloquer), ce qui permet au titre d’afficher une très bonne durée de vie pour ceux qui voudraient recommencer une deuxième fois l’aventure. Bien entendu, de nouveaux bonus seront obtenus par les rares capables de terminer le mode de difficulté intitulé God.

Le mot de la fin

Au final, God of War : Chains of Olympus s’avère être un titre assez exceptionnel pour la console portable de Sony. S’inscrivant parfaitement dans la continuité des deux précédents épisodes, le titre de Ready at Dawn offre autant de phases d’action intenses que les titres sortis sur console de salon. Avec une réalisation qui en fait le plus beau jeu de la PSP à l’heure actuelle, Chains of Olympus s’impose comme un indispensable et fait aussi bien que ses illustres aînés. Tous les fans de la série et les joueurs qui ne redoutent pas d’avoir un peu de sang sur les mains se doivent d’acheter cet excellent titre.


Initialement publié le 28.03.08