Sorti en 2008 sur PlayStation 3, Valkyria Chronicles premier du nom figure encore aujourd’hui parmi les meilleurs titres de la console de salon de Sony, grâce une formule très originale qui mélange des éléments de RPG et de shoot à la troisième personne, mais aussi des cinématiques animées et un gameplay très stratégique. Si beaucoup sont malheureusement passés à côté de ce petit bijou de SEGA, l’éditeur propose aujourd’hui une séance de rattrapage avec l’arrivée de Valkyria Chronicles II, une suite exclusivement réservée à la console portable de Sony, qui si elle semble un peu moins spectaculaire que l’original, n’en reste pas moins excellente.
Le scénario de Valkyria Chronicles II se déroule deux ans après les évènements du premier volet. Que ceux qui auraient manqué l’aventure du premier opus se rassurent, il n’est pas nécessaire d’avoir fini Valkyria Chronicles pour profiter de cette suite. La duchesse de Gallia s’est révélée être une Darcsen (une race aux cheveux sombres qui est vue comme inférieure par beaucoup), ce qui a malheureusement causé l’explosion du pays. Certains habitants lui restent fidèles, d’autres se sont organisé pour renverser le pouvoir et ont provoqué une guerre civile. Alors que l’armée de Gallia est elle-même divisée, les cadets de l’Académie Militaire de Lanseal sont chargés de remettre un peu d’ordre dans tout ça.
C’est là que le joueur intervient en la personne d’Avan Hardins, un jeune élève militaire de 17 ans. Même s’il n’a jamais vraiment été attiré par la carrière militaire, Avan s’est engagé dans l’armée à la suite de la disparition mystérieuse de son frère lors d’une mission secrète. Alors que le premier volet pouvait être très sérieux dans l’approche de certains sujets comme la guerre ou le racisme, cette suite est un peu plus enjouée. Il y a bien sûr des moments tendres et d’autres sérieux, mais quand Avan rentre en scène, il est balancé dans la classe G, là où les mauvais élèves de l’Académie sont placés. Personne ne croit en eux, ils ne peuvent pas se supporter, et c’est souvent la pagaille.
L’histoire est au final assez classique. Les derniers de la classe qui se mettent à travailler ensemble pour remporter la bataille est un sujet déjà abordé à de nombreuses reprises. La personnalité d’Avan est également assez particulière, il n’écoute pas, ne fait pas attention aux autres, et il malheureusement assez difficile de se mettre entièrement dans la peau du personnage. Malgré tout, l’aventure proposée par Valkyria Chronicles II est vite prenante, et c’est véritablement au joueur de choisir s’il souhaite s’y investir plus ou mois. Après chaque mission, le joueur est en effet renvoyé à l’Académie où il peut choisir la prochaine mission ou vérifier les stats des personnages, mais également profiter de conversations facultatives avec d’autres membres (marquées par des points d’exclamations jaunes). Ces conversations permettent de renforcer les liens entre personnages et offrent des bonus de combat.
A quelques occasions, ces conversations sont remplacées par des cinématiques, mais la plupart du temps, il s’agit simplement de texte à l’écran. Dommage que les voix des personnages, plutôt bien réalisées, ne soient pas plus présentes. La musique est également de grande qualité, mais elle aussi est assez peu utilisée. Le style graphique de Valkyria Chronicles II reprend avec succès celui de son prédécesseur et les dessins en aquarelle sont tout simplement magnifiques, même sur l’écran de la portable de Sony.
Côté gameplay, la clé du succès sur le champ de bataille réside bien entendu par la maîtrise des différents compétences et techniques des membres de l’équipe. Ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de tester le premier volet ne vont pas être déçu car l’excellent gameplay à mi-chemin entre stratégie et shoot à la troisième personne est de retour avec quelques subtilités supplémentaires. Le joueur reçoit ses objectifs en salle de briefing, choisit ensuite ses troupes et se retrouve sur une carte en 2D avec la position des membres de son escouade et des différents ennemis visibles. En choisissant l’un de ses personnages (éclaireurs, soldats, ingénieurs, techniciens…) la vue passe à la troisième personne et il faut alors déplacer l’unité en question, éventuellement tirer, se mettre à couvert, le tout dans la limite des points de commandement disponibles.
Cela semble facile à première vue, mais les choses deviennent rapidement compliquées. Si les premières missions consistent à se débarrasser des éclaireurs adverses, arrivé à près de 40 heures de jeu (ce qui est nécessaire pour voir la fin de l’histoire), il est également important de faire attention aux conditions météo, d’utiliser les tranchées, de détruire des générateurs de bouclier avant de pouvoir frapper les ennemis les plus massifs qui n’ont besoin que de trois coups pour tuer une unité. Il y aussi des ordres à donner, des tanks à diriger, et bien plus encore.
Le gameplay est bien entendu l’atout principal de Valkyria Chronicles II, et ce n’est pas les quelques défauts mineurs du jeu qui viennent changer la donne (l’affichage problématique des points de commandement, et les zones de capture de drapeau un peu aléatoires). Le fait de pouvoir construire une escouade selon ses désirs est une chose véritablement satisfaisante. Après chaque mission réussie, le joueur reçoit des points d’expérience, des ressources et de l’argent qui servent à améliorer les personnages, les armes ou les véhicules à disposition. Chaque joueur peut ainsi choisir sa façon d’aborder les choses et se spécialiser dans l’utilisation de certaines classes de personnages, ce qui offre beaucoup de possibilités et une profondeur de jeu très appréciable.
Bien entendu, le jeu n’est pas parfait. Le dosage de la difficulté n’est pas toujours optimum et le joueur se retrouvera parfois confronté à un mur qu’il ne pourra franchir qu’après plusieurs essais, même si globalement, cette suite est légèrement moins ardue que l’original. En général, il suffit de réaliser quelques missions annexes, d’augmenter un peu ses personnages et de revenir avec une nouvelle stratégie pour que les choses se passent mieux. Le nombre de missions liées au scénario principal est déjà relativement important mais il est toujours possible de faire des missions bonus, qui se débloquent lors des conversations avec les différents personnages, voir d’acheter des missions supplémentaires. Avec un système de grade attribué à la fin de chaque mission, le joueur sera également tenté de recommencer certaines missions pour améliorer son score et obtenir plus de récompenses. Avec tous ces éléments, la durée de vie du titre est excellente.
D’autant plus que le jeu propose également un mode multijoueurs. En connexion ad-hoc, Valkyria Chronicles II permet à des joueurs de s’allier ou de s’affronter dans des batailles stratégiques dignes des échecs. La partie coopération est sans doute la plus intéressante, avec un maximum de quatre joueurs qui s’entraident pour réaliser une mission ensemble. Les joueurs se déplacent simultanément sur la carte donc il nécessaire de communiquer sa stratégie pour ne pas se retrouver en mauvaise posture. L’entraide offre ici de nouvelles possibilités tactiques qu’il est toujours intéressant d’explorer.
Au final, Valkyria Chronicles II se révèle être un excellent titre. A la fois fun et prenante, stratégique et profonde, cette suite fait aussi bien que son prédécesseur et devrait satisfaire tous les fans du genre, mais également ceux qui auraient malheureusement manqué l’occasion de profiter de cette série. Un nouveau petit bijou qui redonne des couleurs à la portable de Sony.