Qu’il est bon d’être méchant ! Beaucoup de jeux se sont basés sur ce principe pour produire des titres atypiques, souvent amusants, et qui il faut bien le reconnaître font appel à ce que nous avons de plus vil, beaucoup plus honnêtement que ne le fait par exemple un GTA V qui cache, sous un semblant de fond, un jeu pour flatter les plus bas instincts. Mais passons.

Or donc ce Deception est un jeu de petit coquin. Le concept n’a pas évolué depuis le premier opus il y a près de 20 ans : enchainer les pièges et tuer les héros.

A cette fin, vous êtes la fille du Diable, rien que ça, nommée Laegrinna, qui cherche à libérer son père du sceau qui l’empêche de gouverner le monde. Quitte à jouer le méchant, autant jouer du A-list. Pour vous aider sur le chemin de la dépravation, vous aurez trois mentors, trois jeunes femmes incarnant le sadisme, l’humiliation et l’élégance. Cherchez l’intrus. Chacune d’entre elles symbolise un type de mécanique pour couper en pièces les héros, ce que vous allez faire au long de chapitres dont le contenu ne variera guère…

Or donc, votre objectif est simple : vous allez organiser des chaînes de pièges pour tuer les aventuriers assez hardis pour s’aventurer sur vos terres. Tremplins, trappes, chausse-trappes, pics, les solutions ne manquent pas, et évidemment plus la solution est recherchée plus la récompense est grande. On se prend vite à créer ainsi des montagnes russes de pièges, et le plaisir sadique est au rendez-vous.

Evidemment, les choses ne sont pas si simples: certains ennemis peuvent sauter, faire un pas de côté, sont immunisés à tel ou tel piège, et ainsi de suite. Le gros souci, c’est qu’ils sont bêtes à manger du foin par picotins entiers, et que sans spoiler vous trouverez sans peine la manière simple et efficace pour les berner… Du coup, finalement, le jeu devient une sorte de Theme Park sur la manière de faire le kill le plus original possible, ce qui n’est pas désagréable en soi mais retire une bonne partie de l’idée originelle…

Comme nous l’avons dit, les pièges sont de différentes catégories, et si vous parvenez à enchaîner des pièges de même type, vous parviendrez à des coefficients multiplicateurs délirants, ceci pouvant encore être « aggravé » par divers objectifs secondaires attribué par vos trois alliées. Le tout conduit évidemment à l’acquisition de pièges toujours plus puissants, et toujours assez amusants dans leur mise en scène.

Option intéressante sans être exceptionnelle, la possibilité d’emprisonner vos adversaires met un peu de sel dans les poursuites, puisqu’évidemment un prisonnier est fait pour être exploité…

Le concept est amusant, certes, mais vous l’avez deviné, il est aussi terriblement lassant. A moins d’avoir une patience remarquable ou d’accrocher totalement au concept, quand le seul enjeu consiste à accumuler les points en faisant toujours un peu la même chose, le jeu finit rapidement par tourner en rond et donc lasser. C’est dommage, mais le principe en lui-même n’offre pas assez de variété pour échapper à cet écueil. C’est pourquoi on pourrait vous recommander de ne savourer le jeu qu’à petites doses de temps en temps : après tout, ce qui vaut comme excuse pour plusieurs jeux peut bien valoir pour celui-ci.

Le problème, c’est qu’en plus, la technique est vraiment très faible… Sans avoir l’impression de revenir devant la PSX, le jeu est indigne des canons de la Vita : la caméra est très mal pensée, les animations raides et ratées, les textures baveuses et plutôt moches, bref, l’ensemble fleure bon le début des années 2000 ou en tous cas les débuts de la PS2…

Pour couronner le tout, les pièges en eux-même ne sont pas exempts de défauts : ils se déclenchent parfois bizarrement, ou ne se déclenchent pas, ce qui peut s’avérer très problématique et très énervant… Quant aux niveaux en eux-même, ils sont chaotiques et pas franchement créatifs…

Enfin, l’interface n’a pas vraiment évolué depuis la PSX, et n’est pas vraiment un modèle du genre…

Qui plus est, ajoutons qu’en plus d’être répétitif, le jeu n’offre pas un contenu fameux : les pièges tournent en rond, le système aussi, et les modes optionnels ne rajoutent en réalité pas grand chose…