Car la caractéristique première de la série des Ninja Gaiden, c’est une difficulté atroce, frustrante au possible, qui vous laissera pantelant une fois le jeu terminé tellement, et le mot est faible, vous en aurez BAVE ! Mais il s’en trouve, parmi les joueurs, qui adorent que chaque victoire soit épique, se mérite ardemment, et ceux-là vont être servis…

Puisque c’est un passage obligé, parlons un peu du scénario : Ryo Hayabusa entre en guerre contre le Clan de L’Araignée Noire et ses serviteurs démoniaques, qui entendent faire déferler l’enfer sur terre. Comme c’est original. Et Ryo, adepte de la diplomatie s’il en est, affûte ses katanas et s’en va découper du plouc en tranches.

Le tout requerra évidemment de traverser les 14 niveaux de la version de base, qui sont en fait de grands couloirs bourrés de défis plus musclés les uns que les autres. Attention, néanmoins, car les niveaux de base du jeu originel (avant la version sigma donc) ont été modifiés, pour piéger les connaisseurs. Un bête portage alors ? Et non ! Car vous aurez aussi droit, d’abord, à des boss suplémentaires, coriaces comme il se doit, de ceux qui vous donnent envie de jeter la Vita à travers la pièce. D’autre part, vous retrouverez aussi les trois niveaux supplémentaires de la version Sigma, chacun se jouant avec une héroïne différente. Amusant, parce que changeant un peu, mais pas fondamental. Les plus… attentifs pourront se délecter des formes avantageuses de la gynécée, et on en vient parfois à se demander si certains personnages féminins ne sont pas là dans ce seul but…

En tous cas, le jeu ne manque donc pas de contenu, auquel il faut rajouter des sortes d’arène à traverser en équipe avec l’IA. A noter d’ailleurs que l’IA a un comportement assez convenable, et c’est tant mieux, car certaines arènes font passer le jeu solo pour une promenade en campagne…

Enfin, pour ceux qui auraient survécu, le jeu offre un mode Course Ninja, qui consiste à parcourir cinq niveaux le plus vite possible… Une course au temps et aux points proprement hallucinante qui achèvera vos mains déjà mises à rude épreuve… Raide et sévère comme une institutrice est-allemande, même si on pourra regretter une absence de classement…

Quelques mots, pour finir, sur la technique : on a une qualité équivalente à la PS3, ce qui n’est pas rien… mais rien de mieux. Aussi, si les personnages sont fins et bien animés, les décors sont pauvres, vides et désolés, ce qui est un peu dommage tant certaines zones auraient profité d’un peu plus d’exubérance. En même temps, on ne peut pas dire que vous aurez vraiment le temps de profiter du message. En revanche, vous aurez tout loisir de « profiter » de ralentissements, de temps en temps, notamment lorsque vous aurez à affronter de gros boss… On s’y fait, mais c’est dommage. Il faudra qu’un jour Tecmo Koei retravaille les moteurs de ces jeux…

Vous êtes masochiste ? Ou méritocrate du jeu vidéo, c’est-à-dire que pour vous le plaisir ludique se mérite ? Vous êtes un fou des Ninja Gaiden ? Vous voulez avoir envie de vous arracher les cheveux mais vous y atteler, encore et encore ? Alors ce jeu est indiscutablement pour vous. Pour les autres, en revanche, réfléchissez-bien : à moins que vous n’ayez déjà rêvé qu’on vous marque au fer rouge, il y aura beaucoup d’autres jeux davantage dans vos cordes…