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Fire Emblem – Three Houses : Un des meilleurs TRPG de l’année !



Fire Emblem est une licence forte parue en 1990 qui compte une vingtaine d’épisodes en totalisant les softs uniquement sortis au Japon, les Remakes et Spin-Off. Tous, enfin presque tous sont des TRPG (Tactical-RPG) à l’exception de Tokyo Mirage Sessions #FE cross-over entre Fire Emblem et Atlus, et le Musô Fire Emblem Warriors. Chaque titre estampillé TRPG a tenté tour à tour de petites expériences afin d’essayer de surprendre la communauté et ne pas tomber dans la facilité de faire un copier-coller sans saveur.

Quatre fois plus de possibilités scénaristiques

Ce nouvel épisode intègre intelligemment un aspect Gestion dans son contexte scénaristique. En effet dans le monde en paix de Fodlan, divisé entre trois grandes maisons politiques, rien ne prédestinait Byleth (l’avatar masculin ou féminin prédéfini que l’on incarne), mercenaire de son état, à devenir professeur(e) dans le monastère de Garreg Mach.

Il faut dire que Byleth a suivi les enseignements de son père Jeralt, et que tous deux mènent une vie de mercenaires depuis fort longtemps. Seulement un jour, trois jeunes gens (Claude, Dimitri et Edelgard), élèves du monastère « Garreg Mach » (abritant l’Académie des officiers), ont été poursuivis par des bandits. Et c’est bien évidemment le duo père/fille (garçon) qui les a aidé à s’en débarrasser. De par ce concours de circonstances, les « héros » du moment (Byleth et son paternel) ont été conviés au monastère, tenu par l’Église de Seiros.

Ce lieu n’est pas un simple monastère puisque les nobles, les gens du peuple et les futurs chefs des trois maisons (et donc nations) y sont formés par des instructeurs. L’Archevêque Rhea a donc offert à Byleth un poste d’enseignant sans raison apparente. La première chose à faire maintenant est de choisir pour quel pays effectuer son enseignement : les Aigles de Jais, les Cerfs d’or ou les Lions de Saphir.

Ce choix cornélien exécuté en tout début de parcours permet de lancer l’un des quatre scénarios possibles dans ce Fire Emblem Three Houses. Oui vous avez bien lu, quatre, la rejouabilité est donc d’autant plus forte même si la première partie de l’aventure demeure très similaire. On notera tout de même des différences d’écriture entre les histoires de ces trois maisons. Si elles sont intéressantes, riches et disposant de rebondissements et d’enjeux politiques, s’inspirant sans doute de certaines séries à succès, certains passages restent toutefois malheureusement bâclés.

En outre, le principal intérêt vient également des relations que l’on tisse avec tous les élèves de l’Académie mais aussi les professeurs. On y découvre alors des personnages bien développés qui se dévoilent petit à petit comme étant attachants et bien plus approfondis que le laisse supposer leur caractère (ou l’aspect cliché). D’ailleurs certains dialogues offrent des choix de réponses pouvant modifier quelques détails. En plus de cela, on peut également se rendre à la bibliothèque pour en apprendre plus sur le Lore du jeu grâce à une documentation intéressante.

Un aspect Gestion très poussé sur la semaine…

Le monastère (Académie des Officiers), nouvelle résidence de vie de Byleth, sert de HUB relativement grand. Il recèle de nombreuses activités et lieux différents, en sus des élèves et autres professeurs avec lesquels il faudra nouer d’étroits liens afin d’avoir notamment une meilleure efficacité en combat.

Cet aspect assez proche de la Gestion prend la forme d’un Calendrier scolaire style Persona, il faut donc gérer chaque semaine au mieux pour un résultat supérieur.

Le début de la semaine est propice aux enseignements. Pour les moins adeptes, il est possible de laisser faire le mode automatique mais cela n’aboutira pas forcément aux résultats escomptés. En effet, de base chaque élève d’une classe a son domaine d’apprentissage de « prédilection ». Selon la leçon que l’on choisit, autrement dit la formation de l’armement, la classe étudie pour s’améliorer dans les secteurs sélectionnés. En plus, on peut également offrir des cours personnalisés à certains étudiants afin de les aider à atteindre une meilleure connaissance mais encore faut-il que la motivation suive.

Bien sûr, on est totalement libre de choisir le type d’enseignement, quitte à découvrir un don chez un élève dans un domaine qu’il n’apprécie pas particulièrement. L’équipe peut être complètement mixte, orientée sur des offensives à la hache par exemple, ou moduler à l’envi. Ces affinités d’armement servent ensuite au changement de classe de chaque étudiant (Épéiste, etc…) pendant le week-end ; plus la compatibilité est grande, meilleure sera la note à l’examen sans risque d’échouer.

…Et en week-end

D’ailleurs pendant le week-end, il est tout à fait envisageable d’aller s’entraîner à l’extérieur, aller en séminaire,… Cependant faire une visite du monastère en bonne et due forme (entre le réfectoire, les salles de classe, le marché ou encore la bibliothèque) est tout aussi important.

Sur ce terrain de jeu assez vaste (une fonction de téléportation se débloque au fur et à mesure), Byleth dispose d’un niveau d’instructeur que l’on peut faire évoluer en fonction des activités et des choix de réponses que l’on effectue. Ainsi en augmentant son rang de professeur, on peut prendre part à de multiples activités : prendre le déjeuner avec des élèves pour en augmenter leur motivation, pêcher, se rendre au marché pour acquérir/renforcer son équipement…

On peut aussi gérer la récolte dans la serre, discuter avec les étudiants dans l’optique de les conseiller, améliorer les relations avec eux, et pourquoi ne pas les recruter dans sa classe une fois les objectifs atteints (via affinité relationnelle et expérience d’armement), etc…

Le soft est vraiment consistant de ce côté, mais cela ne s’arrête pas là. Effectivement, en fonction des activités, il est possible pour Byleth de « prendre des cours » et donc de s’améliorer dans plusieurs domaines (magiques et armement). En outre, divers objets peuvent être trouvés dans le monastère, en plus de quêtes annexes.

On peut également faire passer des examens à ses élèves pour changer de classe (Paladin, etc…), il y a de nombreuses choses à faire. Vous l’aurez compris, gérer cette partie au mieux est primordial, d’autant qu’il s’agit là d’une composante relativement présente dans ce Fire Emblem. Au début, certains risquent même d’avoir un peu de mal à s’y faire.

Des combats enrichis

Cet aspect Gestion des plus agréables et intelligemment intégré sert logiquement pour les phases de combat, toujours sous forme de TRPG (Tactical-RPG) quadrillé au tour par tour. Le gameplay garde les bases déjà établies dans les épisodes Fire Emblem. Lors de son tour, on déplace ses unités de manière stratégique en se servant des terrains (forêt, etc…) afin de les protéger mais aussi de pouvoir attaquer sur une distance suffisante. Car oui, comme dans les softs précédents, il est possible de choisir une difficulté (une troisième a d’ailleurs été implémentée via une Maj) et son accessibilité entre des bataillons qui reviennent après les joutes ou qui meurent de façon définitive.

Bon, on doit dire que même avec les nouveautés et modifications installées, les difficultés de base (avec le mode Classique là où les unités ne reviennent pas) ne nous ont pas particulièrement posé de problèmes. Parmi les innovations de ce Fire Emblem, Intelligent Systems prône encore plus l’accessibilité grâce à la possibilité de voir en temps réel les cibles de nos opposants, ce qui permet de nous placer au mieux, quitte à mettre une unité plus forte au front de l’attaque en lieu et place d’une plus faible.

Apparu dans un précédent F.E. (Fire Emblem), on peut aussi utiliser la fonctionnalité pour pouvoir remonter dans le temps si cela s’avère nécessaire suite à un mauvais mouvement de notre part. De plus, on retrouve également le système d’usure de l’armement ainsi que le triangle d’armes qui est présent sous une autre forme.

En complément, le soft intègre une feature où l’unité peut être pourvue d’une escouade de guerriers, même si cela demeure similaire à ce que l’on connaît, ce sont les tactiques qui en résultent qui y sont nouvelles. On peut par exemple empêcher l’ennemi de riposter ou attaquer sur plusieurs mètres (cases). Les combats restent stratégiques au possible avec des options inédites relativement bienvenues. Il y aurait encore beaucoup à dire, mais on préfère vous laisser découvrir quelques surprises par vous-même.

Chara-Design soigné

En débarquant sur Nintendo Switch, ce Fire Emblem Three Houses franchi un pas. En effet, il est dernier titre arrivant sur console de salon depuis l’opus TRPG sorti sur Gamecube. Si le Chara-Design est soigné avec de jolies cinématiques et cutscenes, le reste du soft manque un peu de finesse sur quelques textures, on dénote également de l’aliasing dans le monastère, même si globalement cela reste correct. Pour la partie sonore, les musiques accompagnent bien l’ensemble et sont même plutôt entraînantes.