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The Legend Of Zelda Breath Of The Wild : le retour de la légende



Une longue absence

Allez on plonge dans le monde en question. Et il n’y a pas de tour de chauffe, vous accédez tout de suite à un sanctuaire poussé en cela par un vieil homme un peu mystérieux. C’est quoi un sanctuaire ? Une sorte de mini-donjon vous proposant de résoudre divers puzzles. Nous reviendrons là-dessus un peu plus loin dans notre test. Quelques énigmes plus tard donc, vous voilà  de retour près du vieil homme qui s’avère être le père de Zelda, le roi, rien que ça. Il vous explique alors que suite à la dernière attaque de Ganon, vous dormez à poings fermés. Parler de coma serait peut-être plus judicieux sauf si on considère que 100 ans de sieste c’est normal. Le monde a donc bien changé : les ruines sont omniprésentes et les créatures maléfiques sont légion. Zelda est enfermée dans le château d’Hyrule qui est lui-même cerné par les forces et l’esprit de Ganon. Vous n’avez pas le choix : il va falloir récupérer la magie des divinités d’antan avant de vous attaquer au grand méchant. 

Moins de donjons plus de sanctuaires

Vous connaissez la série sûrement. En tout cas vous savez que le mode de jeu a toujours été le même. Vous démarrez avec pas grand chose et on vous dirige vers différentes zones pour aller discuter avec les autochtones mais aussi pour chercher des objets fantastiques planqués au fond du dernier coffre d’un donjon. Ce donjon retors est bourré d’énigmes bien foutues et de monstres pugnaces dirigés par un boss de fin qui ne fait pas rire. Récompense suprême, vous récoltez soit un nouvel objet (ou une nouvelle arme), soit un artefact magique. Dans le premier cas, ce sera le sésame pour une nouvelle zone, dans le deuxième il s’ajoutera à votre collection destinée à raviver je ne sais quelle force magique bienveillante. Voilà un résumé de la saga ! Je les ai tous faits et franchement j’adore Zelda. C’est un mélange savoureux d’énigmes, de combats et d’exploration. Du coup, quelle ne fut pas ma surprise de constater un chamboulement d’envergure sur les fondations même de la série. 

Au premier rang des changements : le monde est totalement ouvert. Plus de blocage dépendant d’un objet que l’on aurait encore pas. Bon certes, quelques zones nécessitent tout de même de se préparer mais le monde s’ouvre à vous, presque sans limites. Et là c’est le panard complet. On va des déserts chauds aux montagnes enneigées en passant par les vertes plaines. Du coup, on passe un temps fou à explorer, à découvrir de nouveaux lieux, à admirer les paysages magnifiquement réussis. On aurait pu craindre un monde dépeuplé sur une carte de ce type (bien plus grande que celle de Skyrim pour vous donner un ordre d’idée) mais il n’en est rien. On fait des rencontres inopinées, des marchands cheminent ici ou là, des villages se dévoilent à vous et les monstres ont établi des campements un peu partout. 

Autre nouveauté, il y a moins de donjons véritables. Il y en a tout de même et ils restent des moments privilégiés dans l’aventure et ce d’autant plus qu’ils sont diablement bien conçus. Parfaitement Zeldaesques. Mais ils sont secondés par les sanctuaires, au nombre de 100 tout de même dans ce monde. Ceux-ci sont des sortes de mini-donjons proposant au choix des puzzles ou des affrontements contre des boss intermédiaires. Une fois le sanctuaire terminé, non seulement vous gagnez une récompense vous permettant, si vous en accumulez assez, d’augmenter le nombre de coeurs de vie ou le niveau de votre endurance (nous reviendrons sur cette notion un peu plus tard). Mieux encore, le sanctuaire devient alors un lieu de téléportation, pratique pour cette dimension de carte. Du coup, vous allez parcourir le monde, repérer des sanctuaires (grâce à un ingénieux radar) et vous creuser la tête sur leurs énigmes. Enigmes bien foutues s’il en est. Il faut dire que, contrairement aux anciens opus, on vous donne immédiatement les outils permettant de résoudre toutes les énigmes : un pouvoir d’immobilisation des objets, un autre permettant de soulever les pièces métalliques, des bombes infinies ou encore le pouvoir de la glace. De ce fait, dès le début, les énigmes vous obligent à bien réfléchir et à utiliser parfois tous ces pouvoirs. On adore. 

Enfin et ce n’est pas la moindre des nouveautés, il y a la possibilité de cuisiner. Oui vous avez bien lu, du craft dans Zelda. Ramassez toutes sortes d’ingrédients et mélangez les pour obtenir des potions ou … des choses complètement ratées ! 

Se battre mais aussi se faufiler

Les monstres sont là oui. Et ils sont plutôt bien là. On retrouve les soldats de base évidemment, mais il y a aussi les gros, ceux qu’il convient d’éviter parfois. Vous n’êtes pas dans un Dark Soul non et pourtant certaines bestioles peuvent vous annihiler d’un seul coup de massue. Il va falloir soigner votre équipement et vos potions et surtout manier le bouclier et les esquives avec à-propos. Link peut toujours locker l’ennemi, brandir son bouclier, faire une esquive latérale ou arrière. Il peut aussi accélérer. Les combats deviennent très tactiques dans cet opus, si vous y allez comme un bourrin vous repartirez les pieds devant. Et cette stratégie repose aussi sur votre armement et votre équipement. Voilà une teinte RPG inespérée car vous devrez ramasser les armes sur les cadavres de vos ennemis. Celles-ci ont un indice de puissance et surtout une durée de vie limitée. Il faut donc constamment renouveler le stock. On aime beaucoup. Du côté de l’équipement, à trouver dans des coffres ou à acheter chez des marchands, il faudra vous équiper à tous les niveaux du corps, comme dans un vrai RPG. Les armures peuvent avoir des spécificités comme la résistance au froid, au chaud, aux impacts, … Alors certes ce n’est pas un Elder Scrolls mais c’est suffisant pour vous obliger à faire preuve de tactique. Et puis quel plaisir de récupérer toutes ces armes, surtout qu’il y a de tout sur le champ de bataille : arc (avec des flèches normales, de feu, de glace, …), des Boomerangs, des épées, des lances, … 

Signe de cet aspect RPG, désormais les rubis se font plus rares dans la nature, il faudra essentiellement les obtenir en revenant tous les objets récoltés sur le terrain.

Mais comme je le disais plus haut, le combat n’est pas tout. Pour un certain nombre de situations, il faudra jouer velours. Dans ce Zelda, on peut s’accroupir pour passer en faisant le moins de bruit possible, il y a même une jauge de bruit à votre disposition. Passez derrière un ennemi pour le surprendre et vous pourrez l’occire en un seul coup. Voilà donc l’infiltration qui s’invite chez Zelda. 

Du côté RPG aussi, il faudra choisir avec soin ses types d’attaques en fonction des ennemis, le feu pour certains, la glace pour d’autres. Et puis prenez garde à gérer les changements de température car le froid et le chaud extrêmes vous font perdre de l’énergie. 

Prenez de la hauteur

Autre nouveauté, Link peut désormais grimper un peu n’importe où. Le jeu devient vertical. On ressent, du coup, une belle impression de liberté. Attention cependant car c’est fatiguant tout cela, il faut donc surveiller votre jauge d’endurance qui se vide petit à petit lors des grimpettes mais aussi quand vous nagez par exemple. Une fois en haut utilisez votre para-voile pour redescendre et admirer le magnifique paysage qui s’offre à vous. 

Sincèrement, cette nouveauté change beaucoup de choses car l’impression de liberté est totale. C’est encore renforcé par un Link qui peut désormais sauter comme bon lui semble. 

Plein de choses à faire 

On pourrait passer des heures à vous parler de ce titre. Les quêtes principales et annexes vont vous tenir en haleine pendant des heures. Ainsi, il y a, par exemple, les tours qui permettent de dévoiler la carte du monde. A la manière d’un Ezio, vous devrez les escalader pour synchroniser votre carte. Ce qui est intéressant, ce sont les épreuves qui vous attendent autour de celles-ci. Chacune représente un challenge à part entière. 

Evidemment, il y a les villages avec ses habitants et leurs multiples quêtes. A vous d’aller chercher divers objets, d’aller occire une bande de méchants ennemis, … Bref, des activités à n’en plus finir ! 

Une autre qualité du jeu, c’est le système des interactions avec le monde. Les végétaux s’inclinent sur votre passage, vous pouvez couper les arbres pour en faire des fagots de bois ou encore balancer des bombes sur des roches pour en extraire du minerai. Mais mieux encore, si vous tirez une flèche sur un ennemi et que vous le ratez, vous retrouverez la flèche à l’endroit que vous avez visé. Les objets sont ainsi persistants et cela renforce clairement l’immersion du titre. Ils ont vraiment insisté sur cet aspect réaliste et on adore ça. 

Beau ? oui ! 

Alors oui, certaines textures bavent un peu, probablement l’héritage de la Wii U. Mais franchement, le monde est magnifique en tous points. L’horizon est beau à couper le souffle, les effets de lumière sont féériques et les animations sont très réussies. Le jeu souffrait de quelques chutes de frame-rate mais une récente mise à jour a bien amélioré les choses. L’ambiance sonore est au rendez-vous aussi avec, pour la première fois, des voix en vrai sur certaines séquences. 

Côté maniabilité tout est au millimètre. Les gyroscopes sont parfaits pour viser et Link répond à vos sollicitations sans sourciller. Et puis l’interface de gestion de l’inventaire est plutôt efficace.

Il y a aussi des Amiibo pour le jeu. Je pense notamment à Link loup qui permet de faire apparaître un loup pour combattre à vos côtés. Génial non ? 

Zelda a changé oui mais il garde son esprit, son âme. Je pourrais vous en raconter encore beaucoup mais le plaisir est aussi dans la découverte. Et là il y a de quoi faire ! Voilà ce test en témoigne, c’est une tuerie. Zelda revient plus fort que jamais et il est le magnifique fer de lance de la Switch (et un bel ajout à la ludothèque de la Wii U). On y passe des heures sans jamais les compter avec des surprises qui se renouvellent en permanence. Bref on s’amuse, on se passionne, on joue !

Testé sur une version Switch