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Aliens Colonial Marines : dans l’espace. C’est là qu’il doit finir.



Car nous n’allons pas aller par quatre chemins : Aliens Colonial Marines est un mauvais jeu.

Dès le début, on a les yeux qui piquent : pixellisation, modélisation des visages austère, textures simplistes… Même le doublage est loin, très loin, d’être réjouissant.

Ainsi donc, nos sémillants Marines reçoivent le message de détresse de Hicks qui les appelle sur le vaisseau à la dérive d’Aliens (donc le deuxième). On oubliera qu’il est déjà parti, à ce moment là, vers la prison du 3, mais on en est plus là. De même, vous serez amené plus tard à visiter une colonie qui s’est fait vaporiser durant le film. Autant le dire aussi, les développeurs n’ont pas un grand respect de la licence.

Cinématiques hors d’âge, narration hachée où manquent littéralement des pans d’explications… ce qui aurait pu être un fantasme ambulant pour gamers fans de la franchise devient rapidement pénible.

D’autant que le jeu, en lui-même, est pauvre et mal réalisé : si le nombre limité d’armes tient à l’univers du jeu (on est chez les Marines, donc peu de chances de croiser un BFG ou un Shrinker), les décors sont exagérément austères, le level design lamentable (il faut vraiment le faire exprès pour ne pas trouver les items « cachés »), l’action est scriptée au possible, et pour couronner le tout les combats sont mous : les aliens ont des patterns de mouvements trop simplistes, et le jeu devient vite un jeu de chasse au pigeon d’argile. Ne vous inquiétez pas trop pour l’acide, même si vous faites exploser un alien au corps à corps vous ne mourrez pas dans d’atroces souffrances… De même, gardez un œil sur votre jauge de santé, car à peu près rien ne vous indique que vous êtes en train de vous faire tabasser, à part une barre rouge si transparente qu’on la loupe un coup sur deux.

Après les six malheureuses heures de la campagne, il reste le multi… certes on peut incarner les aliens, mais les tares restent les mêmes. Et ce n’est pas parce que l’on peut débloquer des améliorations que l’on aura envie de s’acharner.

Quand on voit que derrière le jeu se cache Gearbox Softwares, on s’interroge : comment l’auteur de Borderlands a-t-il pu créer ça ? D’autant que le patron du studio annonçait un jeu révolutionnaire. Seulement, depuis la sortie du jeu, son discours a changé : le jeu étant développé par 4 studios, il a accusé les autres joueurs d’avoir saboté le produit final…

En fait, le problème global du jeu est assez simple : son développement a commencé en 2006… pour ne sortir qu’aujourd’hui. Et ce genre de development hell n’est jamais bon pour un jeu, l’exemple récent de Duke Nukem Forever a été très éloquent à ce sujet… Cela étant, même s’il était sorti en 2006 il aurait été daté… Ce jeu aurait été très acceptable… il y a 10 ans. Mais le temps a passé, le FPS a évolué, et quelques tentatives de faire plonger le joueur dans l’ambiance d’Aliens ne suffise pas à sauver celui-ci de la perdition.

Testé sur PC