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Awesomenauts : c’est pareil, mais ça n’a rien à voir



Certains d’entre vous connaissent sans doute déjà Defense of the Ancients, un mod pour Warcraft 3 devenu jeu à part entière, lui-même et son principal concurrent League of Legends étant depuis des fleurons à part entière des cybersports en plus d’être de bons jeux, accrocheurs et à la courbe de progression importante.

Pour ceux qui ne connaitraient pas, il faut imaginer une vue à la Warcraft III, donc de la pseudo 3D en vue de dessus. Chaque joueur part de sa base avec un héros, sachant que chaque base accueille un certain nombre de héros tous joué par un joueur différent. Les jeux se jouent donc en équipe contre équipe. Chaque héros a ses caractéristiques, qui encaissant le gros des dégâts, qui attaquant à distance, qui lançants des sorts affaiblissants (debuffs), qui des sorts fortifiants (buffs, du coup), etc. Tandis que des hordes de péon partent d’une base vers l’autre, assurant le rôle de chair à canon, les héros vont aller tuer quelques mobs adverses ou des mobs du secteur, chercher du matériel, gagner quelques niveaux, puis s’atteler à la tâche finale : détruire la base adverse et/ou tuer les héros adverses pour empêcher ceux-ci d’en faire autant.

Sur le papier, le principe est plutôt simple, mais dans la pratique on imagine bien que ce genre de jeu requiert de l’expérience, quelque compétence, du travail en équipe, en somme qu’il faut jouer longtemps pour devenir un joueur convenable et que même à ce stade la route reste longue.

Toute cette introduction et toujours pas un mot pour Awesomenauts? C’est parce qu’Awesomenauts est de la même famille que ses glorieux aînés, mais qu’il n’a à beaucoup d’égards rien à voir avec eux.

D’abord, la vue devient une vue de jeux de plate-forme, et si l’on ajoute les graphismes extrêmement flashys et les personnages terriblement mignons et comiques, on est tout à coup transporté dans un MegaMan New Age.

Que l’on joue en solo (pour s’entraîner avec des bots) ou en ligne, le déroulement est le même : trois héros sont largués dans chaque base et doivent détruire la base adverse.

Concrètement, tout d’abord, on tombe en fusée sur le champ de bataille, et la chute est l’occasion, en manoeuvrant l’astronef, de récupérer quelques Solars, la monnaie du jeu. Une fois atterri, on peut partir à l’assaut de la base adverse, non sans s’arrêter au distributeur où l’on pourra, contre quelques solars sonnants et trébuchants, acheter des compétences ou des bonus. Il est à noter, d’ailleurs, que les compétences disponibles au distributeur sont choisies par le joueur au moment du choix de son avatar, qu’ainsi chacun aura un template qui lui est plus ou moins propre, et que de plus certaines compétences ne se débloquent qu’avec l’expérience accumulée, ce qui permet de progresser doucement en se familiarisant avec son personnage, mais veut dire aussi que vous ne pourrez prétendre maîtriser un personnage qu’autour du niveau 20…

Chaque niveau, et hélas il n’y en a que trois (fort bien pensées néanmoins), se compose de deux chemins et d’une zone intermédiaire. Chaque chemin est protégé par deux tourelles, infranchissables tant qu’elles ne sont pas détruites, et étant donnés les dommages infligés, il vaudra mieux se servir des bots envoyés mécaniquement par votre base pour servir de quantité négligeable! La zone intermédiaire, elle, contient des creepers, petites créateurs qui représentent des solars facilement gagnés.

Car finalement, tout revient aux solars. La preuve : si vous venez à mourir, vous perdrez une poignée de pièces, mais surtout vos adversaires recevront un petit pactole. Il conviendra donc d’être prudent, les kamikazes représentant doublement un handicap pour leur équipe… Pour éviter cela, le plus simple est souvent de se mettre à l’abri et de se téléporter vers sa base pour se soigner et dépenser les solars durement acquis.

Par ailleurs, tous les 100 solars gagnés, le personnage gagne un niveau, qui n’a d’autre niveau que d’indiquer le nombre de secondes qu’il vous faudra patienter avant une résurrection (un clonage, en l’occurence) le cas échéant.

Les personnages sont au nombre de 8, bientôt 9, et sont tous très différents. Ainsi, le pistolero pourra envoyer des taureaux, le samouraï pourra créer des leurres et attirer les ennemis avec sa langue de caméléon (et il parle français!), le robot sera lent  mais résistant et dévastateur, etc. On peut ajouter que chacun a un saut amélioré différent, ce qui rend chaque gameplay vraiment unique, élément très appréciable.

On l’a vu, également, à travers les éléments évoqués, le jeu joue beaucoup la carte de la dérision : les personnages, très dessins animés, sont souvent comiques, l’ambiance sonore et les animations renforçant le côté ludique de l’ensemble. Ainsi, lorsque le français accomplit des exploits, on peut entendre une parodie de Gainsbourg absolument sublime.

Par ailleurs, l’univers change un peu. Sans que le scénario ait un quelconque intérêt (des compagnies minières embauchent des mercenaires), cet environnement futuriste change un peu des univers médiévaux-fantastiques qu’on nous ressasse à l’envi.

Cerise sur le gâteau, le jeu ne coûte que 10 euros, sans avoir besoin de repasser par la caisse à l’exception de quelques DLC à venir, et permet à trois potes de jouer sur la même machine, à condition sur PC d’avoir des manettes.

Ce jeu, clairement, est une petite merveille. Mais, bien évidemment, tout n’est pas rose.

Ainsi, il existe un léger déséquilibre, à l’heure actuelle, entre les personnages. Rien de détestable, mais pour ne pas le nommer un Froggy G bien joué est un véritable monstre. Encore faut-il « bien le jouer ». De plus, des développeurs attentifs sont toujours sur la brèche pour corriger ce genre de souci. Ainsi, Léon et Lonestar sont-ils déjà passés par la case « nerf » (réduction de la puissance d’un personnage).

D’autre part, le système de matchmaking est encore un peu déficient, ce qui conduit parfois à tomber sur des joueurs de très haut niveau en étant un néophyte. On prendra du plaisir quand même, heureusement, et il vaut mieux, du reste, chaque forfait en cours de partie conduisant à une perte d’expérience sur la prochaine carte… C’est un peu dommage, car cela revient à pénaliser le joueur alors que finalement il subit une errance des développeurs, et si le système est très bienvenu pour sanctionner les ragequitteurs, il est un peu désagréable pour le joueur « innocent » (mais un joueur est-il vraiment innocent?).

Testé sur PC