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Castlevania Lords of Shadow 2 : Bite me more !



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ATTENTION, CE TEST CONTIENT D’INEVITABLES SPOILERS DU PREMIER OPUS

Belmont est donc devenu Dracula après son combat contre le Prince des Ténèbres. Depuis, il est en proie à une interminable mélancolie, à la souffrance de la solitude et du poids de sa damnation.

C’est compter sans Zobek qui a des projets pour lui, lesquels doivent lui permettre de retrouver sa famille. Et bien entendu, comme tout joueur du premier opus le sait, on peut faire confiance à Zobek…

Première étape, se mettre dans le bain, ce qu’un tutorial permet via un petit flashback qui aura en plus le mérite de permettre à celui qui découvre ce « reboot » de savoir un peu ce qu’il se passe.

Pourvu de dents et de griffes, ayant remplacé son arme par un fouet de sang, le moins que l’on puisse dire c’est que notre héros est clairement passé du côté obscur de la Force, au moins du point de vue des méthodes employées. Plus de jauges de lumière et de ténèbres, mais une épée et des griffes qui remplissent à peu près le même office. En somme, on ne peut pas dire que le gameplay ait furieusement évolué, même si les détracteurs apprécieront que l’on puisse supprimer purement et simplement les QTE. Mais un retrait n’est pas une évolution.

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De fait, le système reste riche et complet comme celui du premier, mais indiscutablement, un peu de fraîcheur eût été la bienvenue. On continue à esquiver, se défendre et frapper comme un démon, pour accumuler de la puissance et récolter davantage d’âmes sur les dépouilles des ennemis vaincus. Ceci d’autant plus que cela remplit aussi les barres d’activation des armes, et les griffes ont au moins la (légère) nouveauté de permettre de briser les défenses des ennemis, ce qui est parfois tout simplement indispensable.

Heureusement, notre gaillard ne manque pas de solutions : dagues de sang, glace, métamorphose (dont une qui se pose là en matière de grobillisme), Dracula est très fort. Trop fort.

Disons-le tout net : LoS 2 est trop facile. Le bestiaire est plaisant, les boss sont plus qu’élégants, mais Dracula les traverse avec une facilité déconcertante, au moins jusqu’en difficile… Et c’est d’autant plus dommage que les énigmes ont subi elles aussi un nivellement par le bas…

Du coup, la seule réelle nouveauté ce sont des phases à la Splinter Cell de la grande époque. Le problème, c’est que dans un jeu qui n’est pas stricto sensu un jeu d’infiltration, le résultat est évidemment décevant parce que très parcellaire…

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Sur le plan technique, en revanche, le jeu ne déçoit pas : sans avoir réellement progressé depuis le premier et notamment du point de vue de l’aliasing, il a en revanche corrigé toutes les errances de son glorieux aîné liées à la gestion de la caméra, et autant on s’habitue à l’aliasing, autant une caméra docile est un plus indéniable pour tout allergique aux caméras moisis…

Et puis, quand même, l’ensemble est artistiquement sublime. On vit, vraiment, le duel qui anime Dracula, entre celui qu’il a été, celui qu’il est, et celui qu’il refuse d’être. L’époque a changé, mais par différentes astuces on reviendra aux décors des aventures originelles, le tout permettant via une écriture assez fine de partager les espoirs de rédemption des Belmont. Et que dire, à cet égard, de la bande-son, un véritable régal, appuyé en plus par les doubleurs du premier opus, à savoir Robert Carlyle et Patrick Stewart, deux artistes au talent incontestable et qui transpire à chaque phrase de dialogue. Un régal, tout simplement.

Tout cela sert avec justesse un scénario assez brillant, riche en péripéties, et qu’on ne lâchera qu’une fois le jeu fini et bien fini.

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