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Gardiens de la Terre du Milieu : MOBAlance la purée!



MOBA, kezako? C’est l’acronyme de Multiplayer Online Battle Arena, soit Arène de Bataille Multijoueur Online. Vous allez nous dire, et vous aurez raison : techniquement, un CoD ou un Battlefield est une arène. Certes, mais vous n’arrangez pas du tout ma démonstration. Le MOBA est un genre à part, créé avec Defense of the Ancients, mode extrêmement populaire de Warcraft III, et dont le nouveau héraut se nomme League of Legends depuis quelques années. Le principe en est simple : sur une map, deux bases sont disposés à l’opposé l’une de l’autre. Entre les deux, divers chemins. De chacune va jaillir, à intervalles réguliers, des cohortes de combattant, qui avanceront, comme des Lemmings, vers la base adverse pour la détruire ou détruire les tourelles de défense qu’ils croiseront en chemin. Vous, le joueur, incarnez un héros qui va viser le même objectif, mais avec des moyens bien supérieurs et, il faut bien le dire, en se servant de la piétaille comme chair à canons. Vous serez, évidemment, au moins au début, un bourreau pour les unités adverses, et à peu près le seul à pouvoir triompher de vos homologues adverses.

La mythologie du Seigneur des Anneaux se prête fort bien à l’exercice, avec la masse de héros de légende qu’elle contient. On peut d’ailleurs saluer un premier effort louables des développeurs qui sont sortis du champ tout tracé des films pour aller chercher quelques héros moins connus. Ainsi, au casting, aux côtés de Legolas, Gandalf ou Sauron (il faudra d’ailleurs m’expliquer comment il est possible de triompher des deux derniers qui sont théoriquement des demis-dieux), on trouvera Arathorn, père d’Aragorn, Ori le bibliothécaire, Ouglouck, etc. Un casting riche et développé que Warner Bros annonce déjà vouloir développer dans un futur proche.

Pour pouvoir être jouable sur console, les développeurs ont exploité tous les boutons de la manette. Il est vrai que jusqu’alors beaucoup pensaient le format difficilement adaptable à la console, mais il faut dire que de ce point de vue là le jeu est assez réussi, en dehors du fait que l’on ne peut pas cliquer sur la minimap pour repérer les points chauds : il faut se déplacer au jugé.

On se déplace donc avec le stick gauche, on attaque avec la gâchette droite, et on lance des aptitudes en maintenant l’un des quatre boutons du pad. Comme vous vous en doutez, les aptitudes sont des pouvoirs spéciaux avec un temps de rechargement variable, qu’il s’agisse de soigner votre entourage, de faire des dégâts de masse, ralentir l’adversaire, bref, tous les classiques du genre sont là : buff, dégâts, AoE, etc.

A cet effet, ce sont pas moins de cinq types de héros que vous pourrez utiliser, tous déclinés en plusieurs personnages très différents les uns des autres. Ainsi, on aura le tacticien, spécialiste de la gestion des foules adverses, le défenseur qui peut encaisser et soigner, l’attaquant dévolu aux dégâts massifs, le guerrier qui va se jeter dans la masse et infliger de lourds dégâts de contacts en plus de quelques effets, et enfin l’enchanteur qui aura à sa disposition des sorts de soins, de dégâts ou autres. Chacun a ses résistances, ses caractéristiques, et surtout un niveau de difficulté qui permettra aux débutants de ne pas commencer par un personnage trop délicat à manier comme Gollum.

Durant le combat, votre combattant gagnera des niveaux jusqu’au niveau 14, et à chaque niveau pourra augmenter la puissance de l’un de ses sorts (mais jamais le même deux fois de suite, ce qui est un choix étrange).

A partir du niveau 6, vous pourrez aussi customiser les garnisons de vos armées et choisir ainsi les unités produites, mais aussi les tourelles de défense. Vous avez aussi la liberté d’aller collecter de l’expérience en tuant des PNJ, des créatures neutres présentes sur la carte.

A mesure que vous jouerez et remporterez des victoires, que ce soit contre des bots ou en ligne, vous accumulerez de l’or et de l’expérience. L’expérience vous permet de débloquer des sets de compétence, la possibilité de porter des potions, et de porter davantage de ceintures et de commandes.

La ceinture est une trouvaille formidable du jeu : votre personnage porte une ceinture qui, pour peu que vous y disposiez les bijoux adéquats, débloquera des bonus au fur et à mesure de la bataille.

Les commandes, elles, sont des aptitudes beaucoup plus violentes (mais aussi plus longues à recharger), et vous pourrez en avoir de plus en plus à mesure que vous gagnez des niveaux.

Enfin, l’or que vous accumulez vous servira à acheter des bijoux, des reliques pour compléter votre ceinture, des potions, mais aussi et surtout de nouveaux gardiens, à un prix assez attractif. Il est donc possible de jouer dans de bonnes conditions sans se ruiner en micro-transactions. On regrettera simplement que les appariements, en multijoueurs, ne tiennent pas davantage compte de l’argent accumulé par chaque joueur ou de son expérience, ce qui fait que l’on peut tomber sur un monstre à la ceinture complète qui joue un gardien que vous n’avez pas et qui est blindé de potions et de commandes… Dommage.

Puisque nous en sommes aux regrets, un choix de gameplay est curieux : lorsque vous mourrez, il vous faut un certain temps pour revenir. A chaque mort, ce temps augmente. Du coup, plus on perd, plus on tarde à revenir, et cela tend à creuser la domination de ceux qui triomphent en début de partie. Mal pensé, car la logique aurait voulu, comme dans Awesomenauts, que le temps passé à attendre sa résurrection soit lié au niveau du personnage, ce qui au contraire rééquilibre le jeu.

Le jeu n’est évidemment pas très fourni en modes de jeu, mais on aurait apprécié davantage de possibilité, car ici, lorsque l’on veut créer une partie, il s’agit essentiellement de choisir une map et le nombre de chemins entre les deux bases. Bien mais un peu léger.

Enfin, sur le plan technique, le jeu n’est pas désagréable à regarder, sans ralentissement même dans les grosses mêlées, mais on pourra légitimement déplorer que l’action soit parfois si confuse, et qu’on ne sache pas toujours très bien sur qui on cogne…