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GH : Warriors of Rock, en manque de souffle



GH : Warriors of Rock, en manque de souffle

Alors que les derniers mois de 2010 approchent à grands pas, force est de constater que l’année écoulée n’a pas forcément été très intéressante pour le marché des jeux musicaux. Les éditeurs s’en sont pourtant donné à coeur joie, en particulier Activision, avec tout d’abord Guitar Hero : Metallica, puis Guitar Hero 5, Guitar Hero : Smash Hits, Band Hero, Guitar Hero : Van Halen et même DJ Hero. Malheureusement, le public n’a pas véritablement suivi et semble s’être un peu lassé de ce genre de titres. Aux grands maux, les grands remèdes, la série des Guitar Hero n’affiche cette année qu’un seul nouvel opus, intitulé Warriors of Rock, qui se veut être un retour aux racines de la série. Malheureusement, même si la playlist est globalement de qualité, la difficulté très variable et le manque d’accessibilité empêchent le titre de vraiment décoller. Décryptage.

Une véritable histoire

Guitar Hero : Warriors of Rock est sans aucun doute l’épisode de la série qui met le plus l’accent sur l’aspect narratif. Le scénario du jeu dépeint le combat épique entre un héros du rock possédant une guitare légendaire en forme de hache et un démon mécanique gigantesque qui sème la terreur sur le monde. Malheureusement, le héros est vaincu par le démon, il se retrouve enfermé dans une statue de pierre, et sa hache disparait dans les abîmes. Guitar Hero : Warriors of Rock place alors le joueur dans la peau d’un des personnages de la série qui doit renouer avec sa véritable identité musicale afin de pouvoir affronter le démon. De manière concrète, chaque personnage possède une capacité unique qui peut se révéler très utile (Casey Lynch peut par exemple utiliser un bouclier pour éviter de perdre le multiplicateur en cas de fausse note, Lars Umlaut peut quand à lui monter son multiplicateur jusqu’à 5x au lieu du classique 4x…).

La quête est divisée en plusieurs sections qui permettent d’incarner les différents personnages concernés, chacun possédant une liste de titres différente. La progression du joueur dans Guitar Hero : Warriors of Rock marque un retour en arrière par rapport aux précédents titres de la série, dans lesquels les chansons étaient débloquées par le nombre d’étoiles acquises par le joueur dans n’importe quel mode de jeu. Ici, il est nécessaire de transformer les différents personnages pour pouvoir progresser, ce qui requiert un certain nombre d’étoiles dans la playlist de chacun d’entre eux. Malheureusement, le nombre d’étoiles nécessaires varie d’un personnage à l’autre, et les capacités des personnages ont beaucoup d’effet sur le nombre d’étoiles que le joueur peut récupérer sur chaque chanson.

Un max d’étoiles

C’est ici que le jeu marque sa différence avec les précédents opus de la série. Le principe des 5 étoiles par chanson est de l’histoire ancienne, les capacités des personnages permettant d’en acquérir parfois beaucoup plus. Qu’il s’agisse de gagner un bonus de Star Power par série de 10 notes, ou de voir l’effet du Star Power démultiplié (3x au lieu de 2x), le nombre d’étoiles obtenu par chanson sera compris entre 7 et 10 la plupart du temps. Malheureusement, la playlist est très disparate en termes de style, de difficulté et bien entendu de fun. Alors que les autres titres de la série autorisaient le joueur à construire sa progression de manière personnalisée, en fonction de ses goûts, Warriors of Rock impose une quête beaucoup plus rigide et parfois frustrante.

Cela est principalement du au choix des chansons. Alors que Neversoft avait promis de longue date un titre célébrant le rock et le métal, en réalité, la playlist de Warriors of Rock est peut être la plus inégale jamais construite pour un titre de la série. Bien entendu, il y a de nombreux titres qui sortent du lot, comme « Children of the Grave » de Black Sabbath et « Holy Wars » de Megadeth, et d’autres plutôt funs à jouer comme « Losing my Religion » de R.E.M. ou « Fascination Street » de The Cure. Mais il y a également beaucoup de chansons qui semblent débarquer de n’importe où, comme « Bleed It Out » de Linkin Park ou « How You Remind Me » de Nickelback, qui sont des titres peut être plus commerciaux.

Un mélange hétéroclite

Il y a aussi un bon nombre de titres rock classiques qui sortent de la lignée plus hardcore de Warriors of Rock, ou des titres piano qui n’ont pas grand chose à faire dans un jeu comme Guitar Hero, même si la chanson en elle-même est de grande qualité comme « Bohemian Rhapsody » de Queen. D’autant que l’histoire en elle-même est assez banale. Les commentaires et la narration de Philippe Manoeuvre sont forcés et souvent maladroits, seul le design des personnages, notamment dans leur version transformée, est assez réussi. Côté modes de jeu, le titre d’Activision propose les classiques mais toujours efficaces Partie Rapide + (avec différents défis à accomplir sur chaque chanson) et Party Mode (parfait en soirée).

Au final, Guitar Hero : Warriors or Rock pêche par une playlist trop disparate pour convaincre véritablement, et une difficulté globalement trop élevée qui empêche les nouveaux venus de véritablement profiter du titre. Seuls les habitués de la série trouveront leur bonheur dans cet opus assez relevé qui propose quand même un contenu conséquent avec 90 titres et de nombreux défis à relever, pour tous les instruments disponibles. Guitar Hero : Warriors of Rock reste au-dessus d’un Guitar Hero : Van Halen, mais montre que la série commence véritablement à s’essouffler. Le groupe ferait bien de faire une pause avant de continuer sa tournée.