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Killer is dead : Vous reprendrez bien un peu de Sûda?

NOTE DE MaXoE
6
VOTE DES LECTEURS
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Bon, une fois n'est pas coutume, commençons ce test par un mea culpa. Comme vous le savez, ou pas, MaXoE est un site indépendant (oui, je le souligne, ce n'est jamais inutile) ce qui veut dire que nous ne devons rien à qui que ce soit, ni hagiographie ni bon papier. Ce qui signifie aussi que nous avons tous des activités annexes comme par exemple, au hasard, gagner nos vies. Aussi, le temps que nous prenons pour vous faire partager nos impressions est du temps propre et chacun sait bien que le temps est toujours la denrée la plus rare... Pourquoi je vous dis ça en ce mois de novembre dernier ? Et bien pour vous présenter mes plates excuses : Killer is Dead est sorti depuis un moment déjà, et nous ne le chroniquons que maintenant. La raison en est principalement une actualité chargée en cette rentrée, lors de laquelle les blockbusters se sont succédés à un train d'enfer, mais il n'empêche que ces quelques lignes permettent avec humilité de s'excuser auprès des lecteurs que vous êtes (merci à tous) mais aussi des éditeurs qui jouent le jeu en nous envoyant les leurs. C'est le "prix à payer" pour des articles totalement impartiaux.

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En voilà une intro bien sérieuse pour parler d’un jeu déjanté ! Car Sûda Goïchi, aussi appelé Sûda 51, est tout de même ce que l’on appelle un doux dingue. Seulement, depuis quelques temps, il est devenu un doux dingue qui se répète un peu. Il fait partie de ces auteurs qui ont toujours pensé que le fond primait sur la forme (à l’inverse d’un Marc Lévy chez qui la forme égale le fond dans la médiocrité). Ainsi donc, il offre toujours des œuvres hallucinées, avec une identité artistique et conceptuelle très forte. Il suffit pour cela de penser, par exemple, à Killer 7, No More Heroes ou dans une moindre mesure à Lollipop Chainsaw et Shadow of the Damned. Seulement, même en entrant progressivement dans des courants plus mainstream, il n’a jamais prêté plus d’attention que de raison au gameplay. Or, malgré tout, le jeu est le média de l’interaction par excellence, et cette interaction passe mécaniquement par le gameplay. Nous lui avons pardonné ses maniabilités approximatives et pénibles une fois, deux fois, trois fois, mais le voir s’acharner à ce point a un je-ne-sais-quoi d’agaçant. Ceci d’autant plus que le gaillard, ou en tous cas son studio, ont prouvé qu’ils pouvaient produire des gameplays exemplaires dans un registre aussi périlleux que le shoot’em up, avec l’exceptionnel Sine Mora, que je vous somme d’obtenir séance tenante. Rien n’y fait, les jeux de Sûda 51 font partie, comme le prodigieux Deadly Premonition, de ces jeux dont le contenant est sacrifié au profit du contenu. Le problème, c’est que là où Deadly Premonition propose un scénario exceptionnel, les productions de Grasshopper brille rarement par cet aspect, compensé en général par un délire permanent et une vraie quête créatrice.

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Donc, le 51, il m’agace. Mais il n’empêche que pour agaçant qu’il est, le bonhomme a quand même une vision, une espèce de sens de l’art moderne en jeu vidéo. On parle ici, tout de même, de celui qui nous a offert Sun and Rain, certainement l’une des démarches les plus sincères et artistiques que l’on ait vue dans le monde vidéoludique… Et Killer is Dead ne fait pas exception, même si hélas, le léger manque de souffle aperçu dans les derniers titres de l’auteur est encore une fois bien présent.

Vous voilà donc dans les mocassins vernis de Mondo, tueur à gages de son état au charisme incroyable. Oui, 51 a toujours eu une fascination étrange pour les tueurs à gages, c’est un monomaniaque. Mondo a pour fonction d’éradiquer, pour une agence plus ou moins secrète, les Wires, des créatures qui cohabitent avec les Transformers sur la face cachée de la Lune et viennent à l’occasion casser du terrien. Pourquoi ? On ne le saura pas vraiment. Mais l’occasion est belle pour Sûda de se lâcher sur le chara design, qui va du très inspiré au complétement débile. En fait, 51 se moque tellement de cela qu’il vous explique, à mots à peine voilés, que vous êtes dans un gros jeu de bourrin et que le scénario, finalement… Or, ce reniement n’est pas si évident qu’il semble le supposer. Les fans, dont je fais partie, ont toujours pardonné des scénarios hésitants, et sa tendance naturelle au grand bazar. Mais en l’état, on n’a même pas de trame un tant soit peu valable, et même si ses jeux précédents tournaient aussi au bordel de masse, il y avait tout de même une forme de cohérence à l’ensemble. Lollipop Chainsaw, par exemple, ne brillait pas par son scénario, mais au moins on avait une toile de fond acceptable pour plaquer dessus tous les délires de l’auteur.

De même; comme annoncé plus haut, la partie technique du jeu alterne le pire et le meilleur. Nous reviendrons sur le gameplay, mais en revanche l’univers visuel proposé est accrocheur et puissant, preuve s’il en est qu’il n’est pas besoin de bécanes next gen pour avoir des identités visuelles accrocheuses…

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Du coup, il devient d’autant plus regrettable d’avoir en face de soi un beat’em all basique, avec des niveaux en ligne droite entrecoupés de phases dites « gigolos » d’un goût plus que douteux. Les niveaux sont visuellement attractifs, et pour peu que l’on accroche à la folie de 51 on se laissera volontiers porter, mais l’ensemble, ludiquement, est au bord de l’indigence… Bugs de collision, caméra énervante, on a parfois l’impression qu’au mieux Sûda n’apprendra jamais de ses erreurs, et qu’au pire il s’en fout complétement.

Et pour couronner le tout, le jeu est difficile sans le faire exprès. J’entends par là que la maniabilité est tellement pourrie, notamment au début, que l’on se retrouve en difficulté simplement parce que la caméra est aux fraises ou parce que Mondo est trop mou. Heureusement, les choses vont mieux une fois des nouvelles compétences acquises, mais le début du jeu vous donnera souvent envie de manger votre manette à lentes bouchées.

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NOTE MaXoE
6
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Du Sûda 51 dans le texte. Barré, voire trop (parfois, on en est même saoulé), visuel, mais plombé par un gameplay beaucoup trop hésitant et grevé de défauts que l'on pourra trouver rédhibitoire. C'est dommage, car à mesure que l'on avance dans le jeu on en profite de plus en plus, mais rares sont ceux qui toléreront les écueils proposés par le jeu. En ce qui me concerne, la note finale reflète sans doute en partie la sympathie que m'inspire le bonhomme, mais ne vous y trompez pas : ce n'est pas avec ce jeu-là que vous deviendrez fan de 51 si vous ne l'étiez pas déjà...
ON A AIMÉ !
- Esthétisant, comme on dit dans Télérama
- Déjanté
ON A MOINS AIMÉ...
- Maniabilité moisie, encore.
- Des bugs, encore.
Killer is Dead
Editeur : Deep Silver
Développeur : Grasshopper Manufacture Inc
Genre : Action
Support(s) : PS3, Xbox360
Nombre de Joueur(s) : 1
Sortie France : 30/08/2013

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