- Article publié sur MaXoE.com -


Red Dead Redemption, le Far West s’invite sur consoles



Chevaucher seul en direction des falaises de Plainview, s’extasier devant les mirages qui apparaissent sur les terres brûlées de Nuevo Paraiso, observer les corbeaux fendre le ciel bleu qui surplombe New Austin ou regarder vers l’horizon et les forêts enneigées de West Elizabeth, voilà ce qu’il est possible de faire dans le monde ouvert de Red Dead Redemption, un terrain de jeu qui figure indéniablement parmi les plus impressionnants vus à ce jour. Le nouveau titre de RockStar propose véritablement une aventure inédite dans le Far West américain, une expérience que les joueurs ne sont pas prêts d’oublier.

A la conquête de l’Ouest

L’immensité de l’univers de Red Dead Redemption est en effet plus qu’épique, et tout comme Liberty City se révélait être la vraie star de Grand Theft Auto IV, c’est la grandeur de l’Ouest sauvage qui est le véritable joyau de ce titre. Il existe une réelle richesse dans les environnements proposés, qui sont fréquemment d’une beauté à couper le souffle et qui font également preuve d’une réelle diversité. Depuis Thieves Landing, la planque des brigands et des hors-la-loi, jusqu’à McFarlane’s Ranch, l’histoire de la conquête de l’Ouest est racontée aussi bien par les lieux visités que par les personnages qui leur donnent vie.

Le scénario de Red Dead Redemption s’articule autour du conflit culturel et social entre l’obsolescence de l’Ouest ancien et l’émergence d’une nouvelle Amérique. Représentant l’Amérique du début du 20ème siècle, le nouveau titre de RockStar utilise ce contraste au sein même de l’expérience de jeu proposée. Armadillo, est par exemple une ville typique de l’Ouest avec son saloon qui est régulièrement le théâtre de combats entre cowboys alcoolisés et ses ruelles qui abritent nombre de prostituées. Son opposée, Blackwater, est une ville dans laquelle les joueurs peuvent voir les premières automobiles parcourir des rues pavées et où un gouvernement appelé Le Bureau dirige les opérations. C’est également ici que le héros John Marston fait ses premiers pas, se retrouvant malgré lui pris dans la tourmente pour rétablir l’ordre chez les hors-la-loi.


Travaillant sous la contrainte pour le Bureau, John Marston doit mettre la main sur de vieilles connaissances et régler d’anciens différents dans une histoire qui s’étend sur une vingtaine d’heures au minimum. Le héros de Red Dead Redemption est un symbole de l’Ouest ancien, comme les cicatrices qu’il arbore sur son visage peuvent le prouver, et il appuyé par un casting qui s’impose comme l’un des plus réussis par RockStar ces dernières années. Le joueur croisera en effet des groupes de brigands, d’alliés ou d’étrangers toujours prêts à sortir quelques lignes de dialogues très satiriques qui permettront de s’immerger complètement dans l’ambiance Far West du titre (même si les animations faciales ne sont malheureusement pas du même niveau de qualité que les dialogues).

Western Spaghetti

L’objectif de Marston n’est malheureusement, pas très original, et fait véritablement écho aux motivations de Niko Bellic dans GTA IV. Bien entendu, ce n’est pas la seule chose que le cowboy partage avec le fameux immigrant de l’Europe de l’Est. Le gameplay qui consiste à courir, tirer et se mettre à l’abri fait son retour et affiche quelques améliorations subtiles par rapport à celui proposé en 2008 dans GTA IV. La barre de vie se recharge maintenant automatiquement et la plus grande nouveauté réside sans doute dans l’ajout d’un mode Sang Froid, qui permet de ralentir le temps pendant quelques instants afin que le joueur puisse marquer les ennemis avant de les abattre en tirant plus vite que son ombre. Cet ajout permet une progression plus en douceur de la difficulté autorisant ainsi un accès plus simple au nouveau monde ouvert de RockStar.

Pour répondre aux premières critiques qui avaient été formulées à l’égard de GTA IV, le jeu propose maintenant une plus grande variété de missions. Alors que certaines sont toujours centrées sur des phases de tir, l’aventure de Marston le dirige vers des tâches qui différent véritablement du reste du jeu, et qui s’apparentent davantage à la vie rurale de l’Ouest américain. Capturer des chevaux sauvages, diriger les troupeaux vers les pâturages, chasser les corbeaux ou les coyotes qui s’approchent un peu trop près, telles sont les activités auxquelles John Marston devra se plier pour progresser. Cela ne semble pas forcément très passionnant au premier abord, mais cela permet d’apporter une réelle variété dans le gameplay et permet un meilleur développement de l’histoire au fur et à mesure de la progression du joueur.

Au delà de son scénario, le point fort de Red Dead Redemption est bien entendu son monde ouvert qui, dans son style propre, est aussi impressionnant que la métropole virtuelle de GTA IV. Les ranchs, fermes et villes sont perdues au sein d’un terrain de jeu immense et pourtant loin d’être vide, vu que le joueur rencontrera régulièrement des bêtes sauvages ou des brigands qui souhaitent le dépouiller de ses biens, en utilisant de pauvres types comme appât. Aller d’un point A à un point B de la carte obligera donc régulièrement le joueur à gérer ces rencontres aléatoires et à choisir s’il veut devenir un héros ou s’il préfère profiter du malheur des autres. La vie sauvage, très présente dans Red Dead Redemption, permettra également au joueur de mettre à profit ses trajets en chassant ou en capturant quelques spécimens.

Poor lonesome cowboy

Les missions annexes ou les activités facultatives sont également très nombreuses. Le joueur pourra par exemple apporter de l’aide à des étrangers pour réaliser leur quête, passer quelques heures dans les saloons à jouer au poker, au blackjack ou au poker menteur. D’autres jeux sont également présents comme le lancer de fer à cheval ou le jeu du couteau. Les villes peuvent être attaquées, et plus tard dans le jeu, l’un des nombreux forts de l’Ouest peut même être pris d’assaut de manière aléatoire. La façon dont le joueur aborde ces évènements influera sur son honneur et sur sa réputation, ce qui pourra faire de John Marston une légende vivante de l’Ouest. Si le joueur fait le bien autour de lui, il recevra par exemple des réductions dans les magasins. S’il devient mauvais, le joueur pourra être recherché par le Marshall et éventuellement être mis derrière les barreaux.

Le mode solo de Red Dead Redemption est évidemment un triomphe mais force est de constater que RockStar a également su tirer les leçons des précédents volets pour proposer une expérience multijoueurs à priori très bien ficelée. En plus des modes standards (Match à Mort et Capture de Drapeau), le jeu propose un mode Exploration Libre permettant à 16 joueurs de parcourir l’ensemble de la carte du jeu pour encore plus de fun, avec possibilité d’effectuer des raids sur des villes, d’attaquer des trains, etc. Le temps dira si le mode multi de Red Dead Redemption sera un véritable succès, mais en tout cas, il a les atouts pour réussir. D’autant que RockStar semble vouloir proposer régulièrement du contenu supplémentaire. De quoi attirer un grand nombre de joueurs.

Au final, Red Dead Redemption s’avère être un excellent titre qui propose bien davantage que ce que certains avaient vite résumé sous l’appellation « GTA IV au Far West ». Le titre de RockStar est en effet plus que la simple reprise d’une formule testée et approuvée, il s’agit de la retranscription très inspirée d’un univers peu présent dans le monde du jeu vidéo mais qui mérite pourtant sa place. Avec un monde ouvert qui donne un véritable sentiment de liberté et qui propose une réelle variété à la fois au niveau des graphismes et au niveau du gameplay, Red Dead Redemption est une expérience unique qui risque de s’imposer comme l’une des meilleures de cette année 2010. Un indispensable pour tous les fans de Western et tous les amateurs du genre.


Initialement publié le 31.05.10.