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Saints Row IV : je ne sais pas ce qu’ils prennent, mais j’en veux !



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Saints Row IV est un jeu fou. Totalement. Pour situer, les opus précédents vous mettaient dans la peau d’un chef de gang, les Saints, qui voulaient prendre le contrôle de la ville. Pour ce faire, aucune arme n’était assez folle, et il n’était pas exclu d’attaquer une banque avec des lance-roquettes et un gang déguisé en lapin. N’importe quoi, comme une espèce de délire sans fin sous acide. Et pourtant, rien ne nous avait préparé à ça.

Au début de Saints Row IV, votre héros sauve le monde dans une séquence digne d’un film de Chuck Norris. Le peuple américain, reconnaissant, le propulse à la maison blanche, qui devient séance tenante une boîte à partouze doublée d’une salle de shoot de premier plan. Ainsi, au détour d’un couloir, un conseiller nous proposera d’éradiquer au choix une maladie horrible ou la faim dans le monde, juste avant qu’un autre ne nous propose une petite partie fine. Classe.

Saints Row IV ne s’encombre en aucune manière de classe, de finesse ou autre. Tout est d’une exquise vulgarité et souvent d’un mauvais goût achevé, mais la grande différence par rapport à GTA c’est que c’est totalement assumé, là où Rockstar essaie d’enduire son jeu du vernis malhonnête d’un fond qui n’existe pas.

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Toujours est-il que c’est le moment que choisissent une race extraterrestre hostile pour s’emparer de la Terre et capturer tous les humains valables pour les placer dans une espèce de Matrice. L’arrivée du Président dans la Matrice est d’ailleurs une scène proprement hallucinante et en même temps très drôle. Le Président finit par découvrir le pot aux roses (ou plutôt on le lui explique, votre héros étant un abruti de première) et s’extrait de la Matrice vers un vaisseau qui servira de hub mais aussi de club de rencontres pour lui (ne jamais rien faire sérieusement est un art à part entière chez Volition). Problème : pour vaincre les aliens (qui ne rigolent pas comme le prouve l’une des cinématiques du jeu), il faut les affronter de l’intérieur, donc en perturbant la Matrice. Et ça, c’est votre spécialité.

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Char d’assaut, canon laser, moto volante, beatbox gun qui fait danser les ennemis, la liste des âneries du jeu est interminable. Votre héros, qu’il soit un gorille musculeux ou une frêle jeune femme qui se ballade en dessous chics grâce à un éditeur de personnages assez performant, est une machine à détruire, ceci d’autant plus que dans la Matrice, votre héros va finir par avoir des super pouvoirs : sauter plus haut, planer, frapper comme un sourd, lancer de l’énergie ou autre. Du coup, voilà la dernière barrière qui vole en éclat : avec les super pouvoirs, il n’y a plus aucune limite au chaos que l’on peut créer dans le jeu. Même si l’ensemble est forcément un peu répétitif, si la technique n’atteint pas celle du cador du genre et si le scénario fleure bon les années 80 (mais vous me direz alors ce que fleure celui de GTA V), on ne peut qu’avoir le sourire face à un jeu aussi déliberement généreux dans la bêtise et dans le plaisir, comme si Prototype avait subitement décidé de jouer avec ses matières. On peut aussi rappeler que le moteur graphique n’a donc pas changé (ouch) et que la ville est la même que celle du III avec toujours des rues quasi désertes (re-ouch), mais qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.

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Testé sur PC. Attention, on nous signale des ralentissements sur consoles.