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Tekken Tag Tournament 2 : c’est dans les vieux pots…



 

La première chose qui frappe, dans ce Tekken, c’est effectivement l’effectif pléthorique qu’il propose : s’il n’y en a aucun nouveau, il y a tout de même plus de 50 personnages, et on peut applaudir l’idée de Namco de rendre disponibles gratuitement, progressivement, les personnages de son édition collector. On retrouve donc tous les personnages : un Heihachi rajeuni, Jun, Angel, Jack, Ogre (les boss sont évidemment de la partie), Eddy, bref, tout le monde a répondu présent pour sauver le soldat Tekken. De plus, les personnages sont bien modélisés. Si les corps sont toujours très voire trop massifs, les visages sont assez expressifs, ce qui n’est pas toujours le cas dans les jeux de ce type…

Les stages, eux, sont superbes. Riches de détails souvent très amusants, Tekken étant l’archétype du jeu sérieux qui ne se prend pas au sérieux, une bonne partie en est destructible, ouvrant de nouvelles zones et occasionnant souvent beaucoup de dégâts supplémentaires. Le rendu est superbe, malgré quelques petits accès d’aliasing, et l’ensemble est très fluide. De plus, comment ne pas louer le travail effectué sur l’animation ? De tous temps, cela a été un point fort de Tekken, mais dans celui-ci les coups sont bien portés, et même si l’on regrette le côté un peu raide des personnages entre deux coups, les combos sont très mobiles, très bien amenés et assez « réalistes » quand bien même le style de combat, lui, ne l’est pas toujours.

Le fond du jeu, d’ailleurs, ne change pas. Il y a toujours un bouton par membre, et un pour changer de personnages ou pour les actions en binôme. Le système est d’ailleurs bien pensé et fluide et apporte une vraie dimension stratégique aux affrontements.

Mais ce qui fait le sel de Tekken, plus que dans tout autre jeu en 3D, c’est la gestion de l’espace. La mobilité est l’une des clés du jeu, ce qui explique en partie la grande superficie des arènes de combat : se rendre maître de ses déplacements est le chemin le plus sûr vers le succès, et permet de bien tirer profit des spécificités de chaque personnage.

Quant aux combos, s’ils sont longs et souvent délicats à jouer, on prend vite le pli, une fois que l’on a en tête le schéma-type de Tekken : propulsion, enchainement, plaquage, propulsion, et ainsi de suite. Si les combos dégénérés de Tekken 6 qui pouvaient presque tuer en un seul passage l’adversaire ont disparu, certains restent particulièrement violents, et créent d’ailleurs, de ce fait, un petit sentiment d’injustice : les bases du jeu ne sont pas très complexes, un débutant peut donc vite sortir un gros combo… et dérouiller un vétéran. Bon, cela peut arriver dans tous les jeux, et un très bon joueur de Tekken battra un néophyte dans 99% des cas, mais cela donne l’impression désagréable d’un léger manque de profondeur du jeu. On pourra prendre cela pour du snobisme ou de la mauvaise foi d’un vétéran qui n’aime pas se faire battre par un nouveau-venu, mais cette impression revient de temps à autres et peut crisper.

Du coup, pour s’habituer, on applaudit frénétiquement l’arrivée d’un tutorial qui permettra d’apprendre les bases du jeu et de customiser son propre personnage. Scénarisé, burlesque, on y passe un bon moment… jusqu’à ce qu’on réalise qu’en fait il ne vous apportera rien de concret.

D’abord, certaines techniques n’y sont même pas mentionnées et il faudra lire le manuel et/ou quelques données sur le net pour tout connaître du jeu, mais la base du jeu, à savoir mobilité et enchainements de base, y sont très mal expliqués. Jouez-le évidemment, ce n’est pas perdu, mais ne vous y fiez pas pour évaluer le jeu, d’autant que certaines épreuves sont aussi ratées qu’inintéressantes (on pense à la course dans la cour d’une université…). Mais par exemple, avouons que l’explication concrète du système de Rage (notamment en matchs par équipe) aurait été un plus difficilement contestable…

En revanche, une fois que l’on a un peu d’entraînement, le contenu solo et multijoueur est absolument pantagruélique !

En dehors du mode arcade, classique et efficace, on trouve les classiques modes survie, contre la montre et tournois (entre amis), mais aussi et surtout un mode Fantôme qui simule un affrontement online et permet de progresser tout en gagnant de l’or (pour customiser les personnages) et des niveaux pour le jeu online. Très belle idée. De même, on retrouvera une bande originale customisable et une galerie pour regarder les vidéos du jeu, toujours aussi réussies et décalées.

Quant à l’entraînement, il est configurable, jusqu’à pouvoir apprendre à l’IA une batterie de coups à jouer, pouvoir placer les personnages… un travail de finition remarquable qui mérite un coup de chapeau.

En online, on retrouve des matchs classés ou non, avec un détail sympathique : on choisit son personnage avant de chercher un match (ce qui évite de s’adapter à son adversaire…) et l’écran d’attente est une espèce de séance d’échauffement pas indispensable mais originale.

La vraie nouveauté, en revanche, s’appelle la WTF comme World Tekken Federation (et pas autre chose, non non). Elle permet, d’une part, de classer les joueurs, mais aussi de créer des guildes qui peuvent mettre leurs fonds en commun. Le système de guilde est évidemment très émulant et défendre les couleurs d’une équipe créé un état d’esprit très sympathique. Namco a vraiment le respect du joueur, à la différence de Capcom.

Le jeu est donc très abouti, et les joutes très tactiques : par assauts successifs, on se défend, on contre-attaque, on esquive, on riposte, on attend, on bouge, on prépare son assaut… Vraiment très dynamique, dans un registre très différent de Dead or Alive 5 par exemple.

Seul problème, finalement : est-ce qu’il est tant novateur ? Le WTF, au-delà de son sigle débile, est une belle idée. L’assaut Tag, consistant à un enchainement en l’air, est sympa mais anecdotique. Le mode Fantôme est intéressant. Mais tout cela ne rajoute ni n’enlève pas grand-chose à l’édifice Tekken, et le simple fait de n’avoir AUCUN nouveau perso a quand même de quoi agacer. Il manque même Gon, le petit dinosaure qui avait fait craquer les fans il y a plus de dix ans (et vous pouvez nous croire, on a tout fait pour essayer de le débloquer).

 

Testé sur une version XBOX