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XCom : Enemy Unknown – but good game spotted!



 

Attention, mesdames et messieurs, chers lecteurs, poussez les meubles et les fauteuils, faites de la place, car voici venir ni plus ni moins que LE jeu de l’année 2012. A égalité avec l’exceptionnel Mark of the Ninja, le nouveau produit de 2K et surtout de Firaxis est incontestablement la plus belle réussite de l’année : XCOM est un jeu hors normes.

Je sais, je sais, commencer un article par sa conclusion, c’est un peu dommage. Notez bien que j’aurais pu faire l’économie d’un article en mettant simplement 10/10, en affirmant « ce jeu est génial » et en y retournant séance tenante. Pourtant, le lecteur curieux que vous êtes va sans doute maintenant vouloir savoir en quoi ce jeu est exceptionnel, et c’est ce nous nous faisons fort de vous démontrer.

Un peu d’histoire, pour commencer. Il y a 20 ans, la série XCom s’appelait UFO, et s’était immédiatement imposée comme une référence du jeu de stratégie tactique au tour par tour. A l’heure où Dune imposait le STR tel que nous le connaissons, une branche parallèle apparaissait donc, avec de nouveaux codes. Dans les grandes lignes, d’ailleurs, la saga n’a pas beaucoup évolué : d’un système de points d’action, le jeu a évolué vers un concept dans lequel, de base, chaque personnage de l’escouade contrôlé par le joueur a une action de déplacement facultative, et une action supplémentaire pour combattre, agir, ou se mouvoir à nouveau.

Depuis, et malgré que les suites d’UFO aient été de qualité très inégale, un socle de fans n’a jamais quitté la série, attendant le jeu qui reviendrait aux fondamentaux tout en modernisant la formule.

Et ce jour est arrivé ! Avec Xcom : Enemy Unknown, Firexis a fait un travail remarquable, parvenant à moderniser à merveille une formule exceptionnelle au départ.

Le plasmique c’est fantastique!

E.T. DYNAMITE MAISON !

Dans un futur proche, un étrange incident frappe la Terre. Un engin mystérieux s’est écrasé sur son sol. Une escouade tactique spécialisée est dépêchée sur place, mais rien ne se passe comme prévu. Les aliens sont là, ils sont puissants, bien équipés… mais les humains sont réactifs. Et la force de frappe des humains, c’est vous, la XCom, une agence internationale financée par une espèce de G20 de défense planétaire, qui regroupe des soldats de toutes nationalités.

Le hub, le point névralgique de toute la campagne, sera donc votre base, dont vous choisirez l’emplacement au départ. Selon le continent choisi, vous aurez accès à  différents boni : par exemple, l’Europe fournira des scientifiques de premier plan, les USA de meilleurs avions, etc. Et ce choix n’est pas anodin : tout au long du jeu, vous allez devoir choisir des axes de progression : plus de scientifiques, pour développer plus vite de nouvelles technologies ? Plus d’ingénieurs, pour les manufacturer plus vite ? De meilleurs avions ? De meilleurs moyens de détection ? Cette gestion, fine et intéressante, sera au cœur du jeu, et offre au titre une rejouabilité intéressante. Construisez-vous des avions ? Vous intercepterez souvent les ovnis, mais ce que vous récupérerez à bord sera long à exploiter si vous manquez de scientifiques, et long à produire pour vos propres troupes sans ingénieur. Et n’oubliez pas, non plus, de gérer les apports en énergie de votre base, ainsi que son recrutement, et les caractéristiques de vos soldats, et… n’en jetez plus, le jeu est d’une telle richesse que toute liste serait exhaustive.

Par ailleurs, nous l’avons dit, la XCom est financé par des nations. C’est là qu’intervient l’un des autres axes principaux du jeu. Vous aurez, à peu près tout le temps, une quête principale à accomplir. Elle exigera en général quelques prérequis qui vous retiendront un moment. Mais à mesure que le temps passe, les assauts extraterrestres se multiplient, en général à plusieurs endroits à la fois. Enlèvements, attaques, leurs objectifs sont variés. Si vous choisissez d’aider un lieu, son indice de panique baissera, mais celui des autres lieux non retenus augmentera. Or, un pays à l’indice de panique trop élevé quittera purement et simplement le conseil XCom, et vous perdrez alors des boni potentiels et surtout de précieux fonds ! D’ailleurs, si 8 pays quittent le Conseil, la partie est finie…

Ah, les armes laser, ce défi constant à la physique élémentaire…

De la même manière, pour en revenir à notre exemple précédent, si vous avez une bonne couverture aérienne, donc des satellites ou des avions bien équipés, vous pourrez intercepter les OVNI et vous n’aurez plus alors qu’à aller tuer les derniers survivants. Le gain en termes de panique s’en ressentira favorablement. Si tel n’est pas le cas, vous aurez à détruire un OVNI et son équipage au grand complet, d’où une difficulté accrue. Mais là où le serpent se mord la queue, c’est que si vous vous focalisez sur l’aérien, vous n’aurez pas les structures pour améliorer votre équipement au sol.

Tout choix doit donc être sagement réfléchi et muri, ce qui contribue à l’impression persistante que le temps joue contre nous, ce qui n’est du reste aucunement une vue de l’esprit. Libre à vous de choisir votre rythme, mais la multiplication des assauts vous rendra bientôt la tâche impossible. On pourrait regretter que les aliens semblent attendre sagement l’étape suivante, mais il faut bien admettre que si leur action se poursuivait imperturbablement, le jeu deviendrait horriblement difficile, à moins d’employer un New Game + à la Way of the Samurai…

Le niveau de difficulté est de toutes façons assez considérable, mais fort heureusement le tutoriel est très bien pensé et mis en place, très instructif.

Soyons clairs : la gestion de la base est déjà un jeu, en soi. Seulement, ces aliens, il faut bien leur rendre la monnaie de leur pièce !

JE METS LES PIEDS OU JE VEUX !

Aussi, quand vient l’heure des missions, vous dépêcherez une escouade, de quatre à six hommes. La base du jeu, nous l’avons dit, est simple : deux actions, la première étant un déplacement facultatif et la seconde un choix, le plus souvent attaquer. Bien entendu, selon les compétences de vos personnages, ce choix s’étoffera : lancer des roquettes, lancer un drone, soigner un camarade, faire du repérage tactique, un tir de couverture, une surveillance de zone, etc. Car, bien sûr, après chaque mission, vos personnages reçoivent de l’expérience qui se traduira parfois par le gain d’un grade et d’un point à dépenser dans le double arbre des talents. On pourra d’ailleurs un peu regretter que les arbres de talent soient un peu « évidents », en ce que chaque branche amène clairement à un archétype homogène, rendant le choix plus ou moins automatique.

Grâce aux outils de customisation, vous aussi, créez rapidement votre propre équipe de Power Rangers daltoniens!

En revanche, la variété des classes permet de calibrer son équipe au mieux : entre les sapeurs, qui peuvent soigner ou enfumer, les snipers, les commandos, les grenadiers, les possibilités sont multiples et on pourra toujours s’adapter.

En terme d’interface, elle est claire, très intuitive, et le moteur du jeu affiche de beaux résultats, avec une vue en 3D isométrique qui passe parfois en TPS pour s’immerger dans l’action. Gadget, mais très agréable.

Chaque mission aura un objectif simple, et il est très satisfaisant de voir l’IA adverse se comporter de manière rationnelle. Si elle doit éliminer un PNJ, elle progressera rapidement, mais si elle doit préserver un objectif, elle restera solidement retranchée. Ajoutons à cela qu’elle emploie, à l’occasion, quelques ruses assez inattendues. Ainsi, elle gère avec astuce l’épaisseur de votre couverture et n’hésitera pas à la détruire, vous offrant aux tirs vindicatifs de ses alliés, et je dois avouer que se faire prendre dans une méthode de chasse de Vélociraptor, ça vexe… Ca vexe, et ça fait mal, car le jeu est très létal. Un tir bien ajusté, un critique, et on perd son perso qu’on bichonne depuis des lustres. Bien sûr, selon le niveau de difficulté, vous pourrez toujours recharger la partie voire la mission, mais on ne peut que trop vous conseiller de jouer le jeu, prix à payer pour que le soft prenne tout son sel. Sinon, cela revient un peu à jouer au poker avec des jetons… Du reste, même les blessures ne sont pas sans conséquences : un soldat pourra ainsi être longtemps indisponible après une mission durant laquelle les aliens ont pris ses fesses pour un champ de tir.

De plus, certaines missions se doublent de difficultés supplémentaires. Ainsi, vous pouvez décider de neutraliser un ennemi plutôt que de le tuer. Ce sera beaucoup plus difficile, mais cela permettra un interrogatoire avant l’autopsie, et peut-être de nouvelles découvertes. De même, les armes les plus puissantes auront tendance à désintégrer leurs cibles… et leur matériel ! Et explorer l’épave d’un OVNI au lance-roquettes risque de rendre la récupération de données ou de ferraille un peu délicate… Pour couronner le tout, un soldat qui vient d’en prendre plein les dents, ou qui vient de voir son vieux copain se faire descendre, peut faire une crise de panique et tuer dans l’hystérie l’alien que vous aviez acculé pour le capturer… XCom, ce n’est pas vraiment un jeu pour les néophytes…

L’interface, bien qu’épurée, est extrêmement précise.

Les aliens, d’ailleurs, parlons-en : ils sont nombreux, et surtout ils sont très différents, obligeant le joueur à réagir rapidement. Entre le berserker, adepte du corps-à-corps et que l’on ne doit pas laisser venir nous chatouiller les côtes, les sosies de l’agent Smith qui crache du poison, les disques volants, etc, le bestiaire est plutôt élaboré, et si quelques ennemis de plus auraient été les bienvenus, nous sommes bien servis qualitativement.

Et tout cela nous retiendra combien de temps ? Un sacré moment ! Car à la différence d’un Diablo III dont les donjons ont une structure commune, Xcom présente des maps variées mais surtout réellement aléatoires, le déroulement d’une partie ne ressemblant que peu à la précédente. Une vraie réussite, là encore.

Et quand vous aurez fini le solo, faites donc une équipe d’aliens ou d’humains et venez tâter du multi qui, quoique moins réussi que le solo, et ce n’est pas un mal tant certains solos récents ne sont qu’une mauvaise excuse pour le multi, suivez mon regard, peut tout de même vous offrir de beaux moments tactiques. On regrettera toutefois, mais c’est inévitable, que patienter pendant le tour des autres joueurs soit un peu longuet…

XCom, hélas, n’est pas parfait. On note ainsi quelques bugs de collision, quelques légères incohérences heureusement vraiment très rares, et des soucis de gestion de la caméra lorsqu’il s’agit de jouer sur plusieurs niveaux verticaux. Par ailleurs, la base est un peu vide.

Par ailleurs, on ne peut pas dire que le scénario soit délirant, mais les rebondissements sont bien amenés, il se laisse suivre sans déplaisir, et rappelle un peu des films des années 80. Rien de transcendant, donc, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on s’amuse assez à suivre les pérégrinations de notre agence.