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Les jeux de société : Ces années là…



La mode, en particulier dans les postes de télévision, est à la nostalgie: années 80, 90, même années 2000, tout est bon pour chatouiller la fibre du « c’était mieux avant » chère au chanteur des cailloux et des chemins. Et il faut bien admettre que tout, nous nous sommes laissés aller au moins une fois à une phrase toute faite de type « la musique de l’époque c’était quand même autre chose » ou « qu’est-ce que nos dessins animés étaient mieux » en écoutant le générique de Goldorak. Et d’ailleurs c’était vrai, vous n’allez pas m’échanger cinq bidons de Totally Spies contre un bidon des Chevaliers du Zodiaque, non mais. 

Ces Années-là, réédition d’un vétéran du jeu de société issu de l’esprit fertile de Richard Borg (Mémoire 44, entre autres, c’est lui), est un jeu qui surfe typiquement sur cette vague. Le jeu est en effet fort simple: les joueurs se répartissent en équipe selon leur bon vouloir. Ensuite, chacun son tour, les joueurs vont prendre une carte dans la pioche, choisir un chiffre entre 1 et 5 et lire l’entrée de la carte correspondante. On tombera alors sur un événement, une chanson, un film, un fait historique ou autre. Ce pourra être « le mur de Berlin tombe », « Eddie Murphy enfile pour la troisième fois le costume du Flic de Beverly Hills » ou encore « UB40 signe son plus grand succès avec Red Red Wine » par exemple. Et des propositions de ce genre, il y en a plusieurs centaines.

Chaque équipe dispose, disposés devant lui, de 4 plateaux, un par décennie, de 70 à 2000. Chaque plateau propose toutes les années de la décennie. En plus, les joueurs ont 7 jetons, chacun désignant une marge d’erreur: deux de trois ans, deux de deux ans, deux de un an, et un de zéro. Ils placeront un jeton sur une année, et leur proposition en découlera: ainsi, en plaçant le jeton 2 sur 1984, cela inclut deux ans avant et deux ans après, soit une période allant de 1982 à 1986.

Une équipe remporte la partie lorsqu’elle a utilisé tous ses jetons.

Le jeu n’est pas compliqué, il est très fédérateur, et surtout il a une vocation de révélateur de madeleine de Proust incroyable: à l’évocation de certaines chansons, de certains films ou autres, on a des souvenirs, des images, de bons moments, l’envie de redécouvrir des livres ou des œuvres qu’on avait oublié. Bons moments en perspective, d’échange entre les générations et les gens: c’est toujours sympathique de voir le doyen de la table vous raconter tel ou tel événement que vous n’avez pas connu, ou de parler d’un film qui subitement revient à l’esprit de tout le monde, et c’est peut-être là la plus grande réussite de ce jeu charmant.