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Les jeux de société : Dossier ForSats, première partie



Petite innovation cette semaine : nous allons vous parler d’un jeu non pas sorti mais à paraître. C’est un jeu de rôles futuriste, dans un cadre très particulier, créé par une équipe de bordelais rôlistes depuis des temps immémoriaux. Cette semaine, dans la première partie, nous allons voir une présentation du jeu, son univers, ses thématiques. La semaine prochaine, nous verrons le rôle de chacun dans la création d’un jeu de ce genre. Enfin, dans deux semaines, nous conclurons avec une interview de l’équipe du jeu. Mais sans plus attendre, voici le texte de présentation que la petite équipe a produit pour son oeuvre.

D6 Galaxies : ForSats est un ambitieux supplément pour le jeu D6G signé Cédric B. et développé par le Studio 09.

 Le nouvel opus de la gamme est élaboré par une équipe bordelaise constituée de deux auteurs, Laurent Séré et Frédéric Thévenin, associés à deux illustrateurs, Erwan Broudin et Jean-Marc Emy. Sa mise en orbite est prévue à la toute fin du mois de novembre 2012. Format A5, 250 pages noir et blanc émaillées de nombreuses illustrations, PDF en couleur en revanche.

Cet ouvrage ne contient pas seulement des aides de jeu pour D6G (notamment sur la loi pénale et ses applications dans les Constellations), il va bien plus loin, en proposant d’incarner des personnages atypiques dans ce futur déchiré par une terrible guerre civile.

La Fédération, qui pensait rapidement soumettre les Corporations, peine à parvenir à son but. La conscription a été décrétée. Des fils et filles de Constellants tombent et tombent encore sur le champ de bataille, ce qui érode la solidité des institutions et leur crédibilité. Dans un souci d’équité sociale, mais aussi pour apaiser les tensions, les conseillers ont décidé de réformer le système carcéral fédéral : les prisons ont toutes été converties en bagnes galactiques. Désormais, les détenus doivent eux aussi payer leur écot à l’effort de guerre. Soit ils acceptent d’y participer activement, soit leurs conditions de détention sont durcies et la durée de leur peine est éventuellement rallongée.

L’état-major de l’armée fédérale a aussi perçu tout le potentiel présenté par certains bagnards qui, du fait de leur parcours criminel, présentent les qualités attendues d’un combattant. C’est ainsi qu’il a décidé de lancer un projet expérimental d’emploi opérationnel de détenus dans le conflit. Il s’agit notamment de les utiliser pour conduire des missions qui présentent un caractère de risque notable, afin d’épargner l’existence de soldats réguliers. En contrepartie, ces recrues très particulières bénéficient de remises de peine et de divers aménagements qui améliorent leur quotidien. Tous les candidats à ce programme sont affectés dans un BaGal spécifique, un satellite surnommé StatOm (pour Station Oméga, le point le plus éloigné du cœur du territoire fédéral, Station Alpha) et dont les profondeurs sont percées de mines où travaillent les détenus. Les conditions de (sur)vie y sont particulièrement difficiles, tant du fait de la présence de la lie de la société que de celui d’un environnement particulièrement hostile. Les bagnards sont qualifiés de ForSats, contraction de « foreurs de satellite ». Ceux qui sont retenus par l’armée intègrent d’ailleurs une unité de combat éponyme, dont la devise résume la doctrine d’emploi : « La victoire, ma liberté ».

Les ForSats sont organisés en groupe de combat comptant des détenus recevant un entraînement militaire condensé et adapté à leur profil. La majorité des recrues présentent un réel potentiel préexistant. Ils ont tous leur place dans l’unité au sein de laquelle ils sont affectés et où ils occupent une spécialité (Reco, Feu, Choc, Médic, Génie, Com), d’autant que les officiers recruteurs ne sélectionnent pas de pattes cassées. Des vies cabossées oui par contre… Une fois formés, tant à combattre en groupe opérationnel qu’à employer leur cuirasse mobile de combat ARES et à manipuler leur fusil d’assaut sécurisé PANDORE, ils sont déployés sur le terrain, sous l’égide d’un gradé qui les commande à distance. Tous font l’objet de l’implantation d’une nanopuce susceptible de les tuer quasiment instantanément. Si leur mentor est en position de leur fournir une aide tactique appréciable (instructions, informations, soutien logistique), il est aussi celui qui peut décider de leur élimination immédiate en cas d’insubordination flagrante ou de tentative d’évasion. Outre affronter des risques objectifs, être un ForSat c’est aussi adhérer à un esprit, à une doctrine de groupe : on est récompensés ensemble pour les succès obtenus et sanctionnés collectivement pour tout le reste.

L’ouvrage propose un système alternatif de création de personnage. Il s’agit de tenir compte d’un parcours qui a conduit l’intéressé derrière les barreaux. Il exploite aussi, par une simple mécanique de jeu, ce qui constitue la raison d’avancer du ForSat : la poursuite d’une vengeance, la quête de rédemption, le désir d’évasion, etc. S’affranchissant de tout manichéisme, l’objectif du supplément est d’offrir à incarner des criminels, pour la plupart endurcis, qui sont soumis à des choix cornéliens parmi lesquels figurent des loyautés susceptibles d’être contradictoires (vis-à-vis de ses compagnons, de sa famille criminelle, de la hiérarchie militaire), voire des antagonismes avec lesquels il est nécessaire de composer, jusqu’à un certain point…

Tiraillés entre leurs turpitudes, la nécessité de se conformer à la discipline militaire et la perspective d’un avenir différent de celui promis par le BaGal, les personnages sont à l’un des carrefours décisifs de leur existence. Feront-ils les bons choix ? Décideront-ils de faire passer leur intérêt personnel avant tout le reste ? Consentiront-ils au sacrifice ultime pour une société qui les a privés de liberté ? Tueront-ils sans état d’âme pour ne pas l’être eux-mêmes ? D6 Galaxies : ForSats offrira à répondre à ces questions dans une campagne de longue haleine qui proposera de mettre en scène jusqu’à six personnages, que ce soient des prétirés au background détaillé comme des détenus créés pour l’occasion au diapason de l’inspiration des joueurs.

Cap sur les étoiles, et sur ceux qui vivent dans leur ombre.

 

A la semaine prochaine pour un nouveau numéro de notre édition spéciale !