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Ghost In The Shell : Deux avis, sinon rien !



Un futur proche. Plus que proche. Un futur où la société moderne est composée d’humains, mais également de robots. Et surtout d’humains modifiés cybernétiquement. Amélioration d’un foie pour davantage supporter les soirées arrosées, remplacement d’yeux détruits par une explosion, … Si chez tous ces êtres, l’enveloppe d’origine demeure, ça n’est pas le cas du « Major ». Cette femme, visiblement rescapée d’un attentat, est la seule à posséder un corps totalement artificiel, exception faite de son ghost. Grâce aux capacités conférées par cette nouvelle enveloppe, le Major est devenue l’un des agents les plus efficaces d’une unité spéciale du gouvernement chargée de la lutte anti-terroriste : la section 9.

Suite à l’assassinat de l’un des membres de la société Hanka (spécialisée dans la robotique) par une geisha robotisée lors d’un dîner d’affaires, une menace d’un nouveau genre émerge, capable de pirater et de contrôler les esprits. L’enquête est confiée à la section 9. Une enquête qui va permettre au Major de lever le voile sur ses propres origines.

L’avis de Julie

Comme un écho au film d’animation dorénavant culte de Mamoru Oshii, la version live de Ghost In The Shell débute par un générique montrant la transformation de Motoko Kusanagi en cyborg. Plan par plan, le film live reprend cette séquence. Tout comme il reprend celle du saut dans le vide, du combat dans l’eau, ou encore de la plongée sous-marine. L’hommage est bel et bien rendu. De l’anime de 1995, le film de Rupert Sanders reprend également l’ambiance. Avec une action ni trop, ni trop peu présente et laissant le champ libre à une certaine lenteur, il s’inspire de son style contemplatif. Sans toutefois l’égaler.

Les références aux films précédents s’arrêtent là. Rapidement, ce Ghost In The Shell s’en détache, avec une intrigue différente. Et assez simpliste. Mais le plus dommageable est la quasi absence de l’aspect philosophique qui avait fait le succès du chef d’oeuvre d’Oshii. Exit toutes les interrogations du Major sur ce qui fait ou non d’elle un être humain. Sur la frontière entre le corps et l’esprit. Et place à de simples questionnements sur son passé dont elle a quelques réminiscences. Il y avait matière pourtant. En s’appuyant sur l’anime. Mais également sur le casting. Les (trop) rares moments où Scarlett Johansson est en proie au doute et à la tristesse au sujet de ses origines auraient sans doute trouvé une résonance encore plus belle avec cette réflexion philosophique malheureusement occultée.

Du film live – l’hommage mis à part – il restera surtout une esthétique à couper le souffle (que la 3D sert sans dénaturer), tant sur les scènes d’action d’une parfaite maîtrise que sur l’aspect plus contemplatif (les plans sur la ville et ses enluminures, la nage en eaux profondes avec les méduses, la plongée dans les réseaux, …). Difficile de ne pas en prendre plein la vue. Et c’est déjà pas mal.

L’avis de Tof

On l’attendait au virage, c’est sûr. Ne tournons pas autour du pot, le film est sympa. On prend plaisir à entrer dans le monde live de Ghost In The Shell.

Côté scénario, ils ont décidé d’aborder une partie peu connue de la vie du Major : sa jeunesse, ses origines. Les puristes pourront râler un peu car cela n’est pas forcément raccord avec ce qui a déjà pu être annoncé dans les anime. Mais après tout pourquoi pas. Et puis pour ceux qui se posaient la question, le film n’est pas une adaptation de l’anime en live, non il propose une histoire à part qui va donc éclairer Motoko sur ses origines. Ce que l’on peut regretter, c’est l’absence d’une certaine profondeur dans le propos. Exit les réflexions philosophiques des anime, ici on effleure les choses, un peu trop je trouve. Quid des questions existentielles sur le ghost ? Il n’en demeure pas moins que l’univers est bien retranscrit, que les personnages sont fidèles à ce que l’on sait d’eux.

Visuellement le film est très beau. Les effets sont réussis, franchement, et l’action nous tient en haleine régulièrement sans jamais étouffer le film. Les connaisseurs reconnaîtront certaines scènes empruntées à l’anime et au manga, l’hommage est bien là et on aime ça. Mais encore une fois, on aurait aimé un peu plus d’introspection.