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Popcorn Avatar, entre déception et réussite



Bonjour à tous, et bienvenue dans notre rendez-vous Anime / Manga sur MaXoE > KISSA.  Nous aborderons à partir de cette semaine des mangas ou/et animés qui ont retenu notre attention mais qui, pour la plus grande majorité d’entre-eux, ont eu un scénario mal exploité qui ne leur a pas permis de continuer ; parfois à notre plus grand désespoir mais aussi parfois pour notre plus grande satisfaction. Nous commencerons cette longue série avec cette semaine un manga très peu connu des néophytes, j’ai nommé Popcorn Avatar.

Popcorn Avatar est un manga créé en 2009 par Hoshino Koichiro (星野倖一郎), aussi créateur de MÄR Omega,  Funafuto Fish Grapple ou encore Bondo ga kiru! Le manga terminera le 5 août prochain sur le site Club Sunday et publié par Shogakukan.

Un soir de pluie, Wada, un jeune garçon adolescent, se tient sur le bord d’un pont au-dessus d’une grande rivière –  il est déprimé et souhaite se suicider. Soudainement, une magnifique étrangère blonde nommée Lisa, apparaît mystérieusement. Qui est cette fille qui l’encourage ? Pourquoi est-elle habillée comme une cheerleader ? Wada n’est pas intéressé et essaye de l’ignorer, seulement Lisa le pousse du pont et lui dit : « Essaye de voler ! ». A sa plus grande surprise, il réussit. Ce pouvoir, d’où vient-il ?
Il semble qu’une guerre a lieu entre les dieux et les démons, et le sort a fait que le résultat de cette guerre dépend uniquement de Wada. Notre héros ne semble pas enchanté d’apprendre cela ; est-ce sa destinée ? Que choisira-t-il ? En plus, il découvrira le lendemain de sa rencontre avec Lisa, que cette dernière est une camarade de classe.

 

Et ça donne quoi ?

L’histoire est intéressante au commencement, le mangaka laisse espérer le lecteur à un shonen épique, il nous prend alors presque l’envie de rêver et de croire qu’aussi faible notre héros semble être, de nombreuses histoires vont faire de lui un héros attachant et redoutable. Seulement, cette envie nous est retirée sauvagement par un saccage scénaristique. Notre héros acquiert directement une partie de ses pouvoirs, et les utilise comme s’il les avait toujours eu.

Les noms des pouvoirs (par exemple Anira – Breath of wind), sont un peu simplistes, on ne sait pas pourquoi Wada a été choisi par Lisa, et aucune intrigue n’est développée autour de ce point, les ennemis s’enchainent et aucune psychologie n’est dégagée pour les rendre attachants… On a l’impression d’ennemis ‘poubelles’, tout juste bons à remplir l’histoire et à justifier les pages. Fort heureusement, les choses s’améliorent un peu par la suite, mais ce goût amer d’un ‘raté’ nous restera en bouche pendant tout le manga.

La sensation ressentit dans ce manga peut être mise en parallèle avec celle de MÄR Omega, qui je vous le rappelle, s’est voulu être un autre ‘arc’ de MÄR (Marchen Awaken Romence). La déception de rapidité dans l’enchainement d’évènements au niveau scénaristique est aussi déroutante et frustrante, on retrouve dans Popcorn Avatar toutes les tares génétiques que le public avait décelé dans MÄR Omega, ce qui est plutôt génant.

Tout n’est pas négatif dans ce dernier manga de Mr Koichiro, puisqu’une de ses grandes qualités se retrouve dans les dessins qui composent le manga. Le trait est fin et précis, la patte du mangaka se retrouve clairement et pour le plus grand plaisir de tous. Certains arriveront même à considérer les dessins comme l’essentiel de « l’œuvre », chose qui est compréhensible pour tout fan de shonen qui se respecte. Ce ne serait pas la première fois qu’un manga de ce même style soit apprécié principalement pour ses dessins,  c’est le cas du manga Freezing par exemple dont l’histoire n’a presque plus aucun sens au fur et à mesure des chapitres.

 

Les personnages

Wada : C’est un jeune perdu et solitaire, il souffre de son passé (il a été mis à l’écart par sa famille à cause d’un accident où il n’a pas réussi à aider sa sœur), de sa faiblesse et de son impuissance. Sa personnalité est très attachante, car elle est à la fois simple mais intelligente. Il se pose beaucoup de questions existentielles ce qui le rend naïf mais très humain. Comme dans de nombreux mangas, il est mis en avant que ses faiblesses le rendent plus fort à des moments parfois cruciaux, on sent comme un mélange de Sawada de Reborn, Luffy de One Piece ou encore du Dragon Ball Z, précurseurs de ce genre de personnalité dans un manga de combat.

Lisa : C’est la déesse qui vient à la rencontre de Wada pour faire « apparaître » ( ??) ses pouvoirs. Elle possède un caractère malicieux, vicieux et très orienté sur la provocation physique et mentale. Elle est très drôle et les garçons pourraient finir même parfois par devenir machos tellement son caractère est un stéréotype d’une fille manipulatrice. Elle n’en reste pas moins attachante, de par ses connaissances et ses formes voluptueuses.

Mafuyu : Il s’agit de la sœur de Wada, personnage au début très mystérieux, on se rend vite compte qu’elle sera une des pièces maîtresses du scénario de par l’élément motivateur qu’elle représente pour notre héros.

 

Conclusion

La critique aura été beaucoup moins exploratrice que ses précédents homologues de par la monotonie du scénario et un réel manque d’exploration des différents points intéressants à creuser dans Popcorn Avatar.

L’auteur ne semble pas avoir voulu mettre un point d’honneur sur le côté psychologique (pourtant indispensable à un shonen moderne), et s’est voulu plus simpliste et terre à terre avec des dessins soignés et de l’action perpétuelle. Ce choix ne nous a pas emballé et laisse le lecteur sur sa faim tout au long des chapitres ; on ressent dans l’aspect scénaristique le même problème rencontré que dans Psyren, à la différence que dans Popcorn Avatar il s’agit non plus d’une incompréhension due à un trop grand brainstorming, mais à une simplification massive qui pousse l’histoire à devenir parfois ridiculement sans rebondissement.