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La fusion nucléaire bientôt une réalité en Allemagne



Fusion1Non, ce n’est pas une image sortie du carnet de croquis de Katsuhiro Otomo, l’auteur d’Akira. C’est un générateur de fusion nucléaire.

La fusion nucléaire, c’est un peu le Saint Graal de l’énergie. Cela consiste à assembler deux noyaux atomiques pour former un élément plus lourd. Ce procédé, à l’œuvre dans le soleil et dans les étoiles, devrait permettre une fois maitrisé de produire une énergie plus propre et plus sure que le nucléaire (en théorie).

En Allemagne, un générateur à fusion nouvelle génération devrait bientôt être construit. Son petit nom : Wendelstein 7-AS. Les plans du réacteur illustrant cet article, tout droit sortis d’Akira (regardez les autres images ci-dessous !), pourraient permettre de maitriser cette énergie miracle.

Fusion2

Le problème de la fusion (à ne pas confondre avec la fission, voir l’encadré) c’est qu’il faut chauffer un gaz à 100 millions de degrés, soit sept fois la température du soleil.

Ce gaz devient un plasma d’électrons et d’ions qu’on fait tourner dans un circuit à l’allure d’anneau de Moebius. Une fois lancés à grande vitesse, les ions se rentrent dedans et paf : ils fusionnent et forment un nouvel élément.

L’énergie générée est gigantesque, supérieure à celle (colossale également) nécessaire à l’initiation du procédé.

Les réacteurs actuels (comme ITER dans le sud de la France), tentent de retenir le plasma devenu incontrôlable grâce à des champs magnétiques. Mais aucune solution efficace n’existe encore. Le plasma finit toujours d’une manière ou d’une autre par endommager le réacteur.

On passe finalement plus de temps à réparer le réacteur, qu’à produire de l’énergie…

Wendelstein 7-AS est théoriquement insensible aux pannes qui coûtent le plus cher aux réacteurs actuels. Pour cela des bobines externes, visibles sur les plans, produisent un champ magnétique puissant à l’intérieur du générateur pour retenir le plasma en fusion. Ces bobines sont insensibles aux variations internes du plasma.

Certains supposent que si cela fonctionne, le projet faisant suite à ITER pourrait s’en inspirer.

Note : Ne pas confondre fusion et fission nucléaire. La fission est la méthode utilisée dans les centrales nucléaires classiques. Cela consiste à diviser un atome en nucléotides, pour y récupérer de l’énergie. Les déchets et les risques d’accident sont importants avec ce type de méthode. La fusion n’est pas complètement propre, puisqu’elle produit également des déchets radioactifs. Mais elle en produit beaucoup moins que l’énergie de fission.

Pour les plus courageux et les anglophones, voici une vidéo du journal Science expliquant le procédé :

 

Feature: The bizarre reactor that might save nuclear fusion, Daniel Clery, Science 21 October 2015