- Article publié sur MaXoE.com -


Avengers – L’Ère d’Ultron : Deux avis, sinon rien !



Avengers Ultron Une

Avengers 2 AfficheEurope de l’Est. Les Vengeurs traquent les derniers membres d’HYDRA. Le S.H.I.E.L.D. n’étant plus, l’équipe de choc est le dernier bastion face à la menace. Ils prennent d’assaut la forteresse du baron Strucker, leur but étant d’y récupérer le sceptre de Loki. Durant l’attaque, ils font la connaissance de deux nouveaux venus, des jumeaux, présentés comme des « optimisés ». L’un est d’une rapidité déconcertante et l’autre capable de manipuler les esprits. Mais malgré leur intervention, les Vengeurs parviennent toutefois à leur fin, emportant le sceptre du dieu sournois.

De retour à l’ancienne Tour Stark devenue le QG de nos supers-héros, les deux scientifiques de l’équipe – Tony Stark et Bruce Banner – mettent à profit le temps qu’il leur reste pour analyser l’objet avant que Thor ne le ramène sur Asgard. Et de découvrir que son noyau contient de quoi créer une intelligence artificielle supérieure à JARVIS. Si Banner est réticent, Stark y voit l’opportunité de concrétiser son programme de maintien de la paix en créant Ultron, une nouvelle intelligence artificielle. Mais l’arme se retourne contre son créateur. Son but, s’il reste celui du maintien de la paix, passe par l’éradication de sa principale menace : l’espèce humaine telle qu’elle est. Rien que ça.

Avengers Ultron Deux

L’avis de Julie

« Le mieux est l’ennemi du bien ». Voilà comment peut se résumer en une phrase ce deuxième volet mettant en scène les Avengers.

Première scène. Un plan-séquence dans une forêt enneigée d’Europe de l’Est, faisant écho à celui de la bataille de New-York à la fin du précédent volet. C’est beau. Bien filmé. Spectaculaire. Trop spectaculaire. Cette première scène fait basculer le film dans l’écueil qu’il fallait éviter à tout prix : la surenchère permanente. Plus d’action, plus de poursuites, plus d’affrontements, plus d’explosions. Plus de tout. Jusqu’au trop plein. Vouloir surpasser le premier (très bon) volet est une chose. Créer une indigestion en est une autre. Autant demander à Michael Bay de prendre les rennes de la réalisation !

Ça commence mal, non ?

Ce trop plein se retrouve également sur le pan scénaristique, Joss Whedon partant malheureusement du postulat que le spectateur est forcément familier de l’univers MARVEL, et notamment des comics. Le résultat ? Un scénario brouillon – un prequel par-ci, un spin-off par là – aux multiples entrées (HYDRA, Civil War, les Gemmes de l’Infini) qui risque de perdre les « profanes ». D’aucuns diront que c’est un parti-pris. Certes, c’est un argument valable. Mais cette prise de position risque d’en décourager plus d’un puisqu’elle n’a pas le souci de la cohérence. Elle en dit trop. Ou trop peu.

Avengers Ultron Deux Bis

Autre déception. Là où l’humour faisait mouche dans le premier Avengers (même si la palme en la matière reviendra toujours aux Iron Man), il loupe le coche ici. En panne d’inspiration, les créateurs n’ont rien trouvé de mieux que de nous servir un Captain America moqué par ses petits camarades de jeu car il n’aime pas les gros mots, ou qu’un Thor fier de son gros et puissant marteau. A croire que leurs personnages n’ont pas plus d’intérêt que ça.

Pour eux, le mal était déjà fait dans le premier volet. Passons. Mais pour les autres – qui avaient bien tiré leur épingle du jeu dans le film précédent – même combat ici. Exit l’ambivalence, place au manichéisme pur et dur. Les bons et gentils supers-héros qui veulent sauver le Monde contre la puissante et méchante intelligence artificielle – et son armée de robots à la Transformers (vous êtes sûrs que ça n’est pas Michael Bay qui réalise ?) – voulant l’anéantir. Si le but de Loki était le même, il avait au moins pour lui le mérite d’être classe et sournois. Là, le rôle de chacun est simplifié à l’extrême. Et le casting de rêve n’y change rien, même si les acteurs font tout leur possible. Seul le duo Bruce Banner / Natasha Romanoff apporte un peu de nuance à l’ensemble, chacun luttant contre ses propres démons. C’est à se demander finalement qui est la Bête. Et qui est la Belle.

Avengers Ultron Trois

L’arrivée de nouveaux personnages en la personne des jumeaux Maximoff – les « optimisés » (puisque pour des questions juridiques, le terme mutant ne peut être utilisé) – aurait pu redonner du souffle à tout cela. Peine perdue. La Sorcière Rouge, personnage censé être surpuissant, peine à convaincre avec son allure de lycéenne gothique. Quant à Vif-Argent, s’il s’était offert une belle entrée en matière dans X-Men : Days of Future Past (sa scène à elle seule suffit presque à l’intérêt du film), il n’en va pas de même ici. Avengers 2 singe cet autre long-métrage issu de l’univers MARVEL, le talent en moins.

Quelques moments de grâce s’offrent toutefois aux yeux du spectateur. La fameuse toute première scène en plan séquence. La fête dans l’ancienne Tour Stark où les héros en redeviennent presque humains. Les passages oniriques confrontant les Vengeurs à leurs démons après que la Sorcière Rouge ait troublé leur esprit. Mais s’ils sont bons, ils restent malheureusement trop peu nombreux pour redresser la barre de ce blockbuster au bord du naufrage.

La note de Julie : 4/10

Avengers Ultron Quatre

L’avis de Tof

Pfiouuu quelle belle première séquence ! Dès les premiers instants on comprend que le réalisateur veut nous en mettre plein la vue. Mais cette première impression est aussi rassurante car la mise en scène des combats m’a semblé moins brouillonne, moins propice à la fatigue visuelle notamment grâce à des plans un tantinet plus longs et ce n’est pas plus mal. La 3D y est justement dosée, à la fois utile et discrète.

Deuxième satisfaction, l’impression d’avoir à l’écran une vraie bande de supers-héros. Là j’ai chaussé mes yeux de gosse de dix ans et je me suis revu émerveillé devant les pages de mes comics préférés. Ce que j’en attendais à l’époque ? Des héros qui semblent invincibles quand ils bossent de concert, des héros qui bottent les fesses des méchants, des héros qui en sont ! Alors oui c’est binaire, c’est enfantin, mais ce début de film m’a replongé dans ces sentiments rassurants. Et là, il y a un vrai travail de fidélité par rapport aux comics, les Avengers paraissant bien plus fortiches que dans le premier film. Captain America ressemble enfin à ce qu ‘il est sur le papier : un p*#@!? de guerrier qui maîtrise son art à la perfection. Thor prend également de l’épaisseur dans les combats, mais aussi tout au long du film. Ainsi, la sale impression que j’avais eu sur le premier long-métrage, ce goût amer d’arnaque sur les capacités des héros de mon enfance, disparaît totalement.

Tout n’est pas parfait dans le film, mais ce qui est sûr, c’est que le réalisateur a parfaitement embrassé l’esprit des comics et il assume totalement cela. Les Avengers, c’est une BD moins sombre que ne peuvent l’être les X-Men, il y a de l’humour et de l’action à gogo. C’est tout cela que j’ai retrouvé à l’écran, sans complexes. Cela ne fait pas partie de ces films de supers-héros qui sont dans l’entre-deux, à ne pas s’assumer, et qui du coup passent à côté de la cible. Avengers Ultron Cinq Et puis j’ai retrouvé l’humour décalé, celui-ci qui montre qu’on ne se prend pas au sérieux dans ce monde là. Au moment où l’on pense avoir le droit à une réplique bateau (comme savent les faire nos amis américains), on nous sert une petite pirouette qui donne le sourire. Il y a aussi quelques scènes franchement drôles comme celles autour du marteau de Thor.

J’ai aussi aimé le moment d’apaisement du milieu du film, celui-ci nous a permis de creuser un peu les personnages, d’aller plus loin. L’image est aussi moins propre, moins lisse. Le réalisateur propose ainsi quelques plans fixes qui font la part belle à la contemplation. Sympa même si on atteint pas le niveau de ce qui a été fait dans Man Of Steel.

Une débauche d’action, de l’humour, de belles images, moi ça me suffit pour un film de super-héros. Alors le fan de comics que je suis pourrait râler après la liberté prise autour de l’histoire d’Ultron (ce n’est pas Tony Stark qui le crée) mais le réalisateur a fait ses choix, je le respecte.

Comprenez-bien mon propos. Le film n’atteint pas le niveau d’un Dark Knight à la noirceur exemplaire, ou d’un X-Men – Days Of Future Past qui distille des thèmes totalement d’actualité. Il est plus léger, largement. C’est simplement un divertissement sans prétention qui plaira aux fans des comics.

La note de Tof : 7/10