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Doctor Strange : Deux avis, sinon rien !



docteur-strange-afficheStephen Strange est un brillant neurochirurgien. Brillant, et insupportable. Egoïste, egocentrique et mégalomane, rien d’autre ne compte à ses yeux que sa carrière. Et surtout le fait qu’il est le meilleur dans son domaine.

En se rendant à une cérémonie organisée en son honneur, Strange est victime d’un grave accident de voiture. La conséquence ? Des lésions irréversibles aux mains. Pendant des semaines, des mois, l’ancien chirurgien tente tous les traitements, toutes les expérimentations possibles. En vain.

Durant sa rééducation, il entend parler d’un cas exceptionnel, celui d’un patient qui – après un accident semblable – aurait retrouvé toutes ses capacités physiques. Il le rencontre. Et décide de se rendre au Tibet afin de connaître le même miracle.

L’avis de Julie

Dans ce qui s’appelle à présent l’Univers cinématographique Marvel (UCM pour les intimes), Doctor Strange est tamponné du n°14. 14, pour 14ème film, le second de la phase III (au moins quatre ou cinq autres sont en préparation). Productifs les bonhommes hein ? 14ème film, donc. Ça commence à faire. Ça épuiserait presque. Tant par le sujet « Super-Héros » que par le rythme auquel les volets sortent, entre un à deux par an. Pourtant, Docteur Strange – et non pas Monsieur Strange, sinon vous risquez de vous faire taper sur les doigts par l’énergumène ! – est un super-héros un peu particulier qui dénote légèrement de ses copains mutants et vengeurs. Son histoire casse les codes du genre : les arts mystiques se substituent aux gros bras, la menace change de forme, … Et le film suit la même voie.

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Visuellement déjà, Doctor Strange est un cran au-dessus des documentaires consacrés à ses copains méta-humains. Il y a une vraie recherche esthétique, avec les dimensions miroirs, les boucles temporelles, les scènes qui se jouent de la gravité tout en jouant avec (qui ne sont pas sans rappeler un certain Inception d’un certain Christopher Nolan). Plus que du grand spectacle, c’est du beau spectacle. Spectacle sans temps mort, qui ne ne faiblit jamais.

Mais au-delà de l’aspect visuel, ce qui fait surtout la force de ce film est le travail autour des différents personnages, à commencer par Strange lui-même. Que l’on rencontre d’abord dans son quotidien de neurochirurgien. Et au lieu d’expédier cette partie pour en arriver directement à Strange le magicien, le film prend le temps d’en développer la genèse, sa mégalomanie, son rapport aux autres, au travail, ce qui permet à Benedict Cumberbatch de donner au personnage une profondeur que l’on a peu l’habitude de voir dans les productions Marvel. De ce point de vue, la distribution est parfaite. Et à part le principal antagoniste Kaecilius qui manque de recherche (et ce malgré le talent de Mads Mikkelsen), aucun autre n’est traité en surface.

Avec Doctor Strange, le cahier des charges semble avoir changé. Action et effets spéciaux ne sont plus la pierre angulaire du film, mais sont au contraire à son service. Ce nouveau Marvel devient un véritable objet de cinéma et – à part peut-être Iron Man III sur certains aspects – il est bien le premier. Oui, la quête du personnage pour redonner un sens à sa vie sent légèrement le réchauffé. Mais en même temps, cet état de fait semble être le passage obligé pour chaque super-héros qui se respecte. Non, ce qui fait que Doctor Strange est LE film sortant du lot, c’est bien tout le reste. Et jusqu’au générique de fin !

La note de Julie : 9 / 10

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L’avis de Tof

Le Docteur Strange est enfin matérialisé au cinéma. Ce héros est, pour les néophytes, bien moins connu que la bande des X-Men ou celle des Avengers. Mais il n’en reste pas moins un monument du monde de Stan Lee. Il fut la tentative de La Maison des Idées de sortir des héros traditionnels en mettant une main dans les dimensions mystiques.

Pour ce qui est du film, celui-ci retranscrit assez bien les origines du sorcier, tout est fait pour le fan service, évidemment. Cela dit, on aurait presque aimé que son côté égoïste soit plus prononcé, plus fidèle à l’esprit de la BD. Mais ce n’est qu’un détail. La formation du sorcier est finalement l’histoire classique de la quête individuelle d’un but à la vie. Le cinéma a déjà traité cela des centaines de fois mais l’éclairage Marvel lui donne une patte indéniable. Et puis Benedict Cumberbatch est tout simplement parfait dans ce rôle. 

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Les effets spéciaux sont très impressionnants, notamment par leur justesse. Ils servent le propos sans jamais devenir le but de chaque scène. Le rythme est savamment entretenu aussi, avec des pics d’actions qui ne tombent pas dans le too much. Quant à la photographie, elle est particulièrement réussie, avec un beau grain donné à l’image. 

Une copie très efficace donc. Propre à plaire aux fans d’action et de magie. J’aurais préféré un peu plus de noirceur, de maturité dans la violence et dans les images, mais le film s’adresse aussi aux jeunes.

La note de Tof : 7 / 10

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