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Hunger Games – La Révolte (Partie 1) : « Mais, c’est une révolte ? Non Sire, c’est une révolution ! »



Hunger Games Mockingjay Une

Hunger Games Mockingjay AfficheL’arène des jeux est détruite. Le District 12 est rasé. Katniss – grâce au concours d’une alliance travaillant dans l’ombre contre le Capitole – a pu rejoindre le District 13 qui, contrairement à la propagande orchestré par le Président Snow, n’a pas été réduit en cendres lors de la dernière révolte. Non, depuis tout ce temps, sa population a pris ses quartiers sous terre afin de se reconstruire et préparer sa revanche vis-à-vis du régime totalitaire mis en place par le Capitole. Tout, dans le District 13, est rigoureusement orchestré, des attributions de chacun aux portions des repas, en passant par des emplois du temps millimétrés.

Catapultée au milieu de tout cela, Katniss a du mal à s’adapter. Déjà parce qu’elle ne se remet pas des jeux, mais également parce que Peeta n’est pas là. Il est retenu en otage par le Capitole. Et Katniss ne vit plus que pour une chose : retrouver Peeta en vie. Elle passe pour cela un marché avec la Présidente Coin – dirigeante du District 13. Elle accepte de devenir le Geai Moqueur, symbole de la rébellion qui touche à présent la quasi-totalité des Districts. La propagande s’organise.

Hunger Games Mockingjay Deux

Une des qualités des deux premiers Hunger Games (dont les critiques made in MaXoE sont ici et ici) est le fait que ces films prennent le temps. Le temps d’installer. Le temps d’expliquer. Ce troisième volet est dans cette droite ligne, même si l’on change complètement d’univers. Le temps n’est plus aux jeux de la faim. Le temps est au soulèvement. Un soulèvement qui s’organise de manière rigoureuse. Le totalitarisme du Capitole – où les nantis ponctionnaient les ressources du reste de la population divisée en castes – a laissé place à un totalitarisme militaire mené d’une main de fer par la dirigeante du District 13. Situation que Katniss a du mal à accepter. Si la question n’est qu’effleurée, elle est néanmoins présente : à quoi bon se révolter contre un système s’il faut pour cela utiliser les mêmes armes ? Soumission, oppression, propagande.

Une chose est sûre, Hunger Games est bien loin des sagas que l’on sert aux ados depuis quelques années. Les romans soulèvent des thèmes intéressants et allant bien au-delà des romances servies par Twilight et autres Divergente. Des thèmes que les films ont su appuyer grâce à une image sans concession. Rien d’aseptisé. Rien de lisse. Les films sont durs, violents. Et ce volet 3.1 n’échappe pas à la règle. Il installe petit à petit l’insurrection, insurrection qui passe d’abord – avant l’action – par une guerre médiatique. Par l’utilisation d’une propagande instrumentalisant Katniss. Ici, pas d’action spectaculaire comme pour les deux premiers opus (elle viendra dans le volet 3.2) mais des images poignantes de terres et de Districts dévastés.

Hunger Games Mockingjay Trois

Si Katniss accepte d’être l’outil de la révolte, c’est parce qu’il y a Peeta. Et c’est là l’une des faiblesses du film qui en oublie presque son sujet principal pour se focaliser de manière assez importante (en tout cas bien plus que dans les deux films précédents) sur le triangle amoureux Katniss/Peeta/Gale ou Bella/Le vampire/Le loup-garou. Autre bémol, le fait que certains aspects manquent d’explications, explications que l’on a en lisant le livre. Mais, cela est compensé par un écueil dans lequel le réalisateur n’est pas tombé : respecter le livre à la lettre. Et heureusement tant ce livre est écrit avec les pieds, usant d’ellipses qui le rendent incompréhensible. Cette faiblesse, le scénariste comme le réalisateur ont su en faire une force, développant intelligemment tous les passages trop rapides du roman.

Du point de vue de la réalisation, le film est encore une fois une réussite, tant visuellement que sur le plan de la mise en scène toujours très rythmée, mettant en parallèle des séquences d’action et d’émotion, instillant ce qu’il faut d’humour pour apporter une dose de légèreté à l’ensemble. La bande originale, reprenant les mêmes thèmes que les deux premiers volets, correspond toujours aussi bien à l’ambiance, avec certaines mélodies poignantes, capables de provoquer de beaux frissons. Une jolie scène également, et qui mérite que l’on s’y attarde, est un passage chanté par le personnage de Katniss. Associé aux images, le moment est vraiment beau. Mais il aurait encore gagné en qualité si, pour cette scène, la VO avait été maintenue.

Quant au casting, on y retrouve tous les habitués des films précédents, avec une Jennifer Lawrence toujours aussi juste. Le principal nouveau personnage est celui de la Présidente du District 13 qu’incarne Julianne Moore. Bien qu’intéressant, son jeu est trop doux par rapport à la personnalité forte que ce leader militaire devrait avoir. Mais peut-être que cela va évoluer avec le dernier film prévu l’année prochaine.

D’une manière générale, ce début de Révolte est de qualité quasi égale avec les deux volets précédents, opérant justement la transition entre l’univers que l’on connaissait jusqu’alors – celui des jeux, de la dictature du Capitole et de la soumission des Districts – et celui que les rebelles s’apprêtent à construire.