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Hunger Games – La Révolte (Partie 2) : Le film de trop



Hunger Games 3 Part 2 Une

 

Hunger Games 3.2 AfficheLa quasi-totalité des Districts s’est alliée aux rebelles. Mais avant de s’attaquer directement au Capitole, le District 13 a besoin des armes que détiennent les loyalistes du District 2. Une opération afin de récupérer l’arsenal est mise sur pied. Opération à laquelle Katniss décide de prendre part. Elle semble s’être définitivement résignée à devenir le Geai Moqueur, à incarner la figure de proue qui conduira la rébellion à la victoire.

En réalité, elle est animée par un seul et unique but : se venger personnellement du Président Snow en trouvant le moyen de l’assassiner. Elle le tient pour responsable du conditionnement de Peeta qui – s’il est maintenant en sécurité au 13 – est convaincu que Katniss est son ennemie. Et qu’il doit la tuer. Pour cela, elle trouve le moyen d’intégrer une unité militaire du 13 partie assiéger le Capitole.

De leur côté, Snow et son Etat-Major organisent la défense de la capitale. Ils la criblent de pièges imaginés par les créateurs des Jeux. Mesdames et Messieurs, bienvenue dans les 76 ème Hunger Games, et puisse le sort vous être favorable…

Hunger Games 3.2 Deux

Le générique s’achève, les lumières se rallument. Et une question persiste. Pourquoi ? Pourquoi avoir gâché cette trilogie ? Pourquoi avoir cédé aux intérêts économiques en divisant ce dernier volet en deux parties ? Cette série de films avait pourtant tout pour elle. Un propos loin d’être manichéen, une distribution excellente et une mise en scène réussie sur tous les plans : décors, costumes, visuels, rythme. Mais là où les volets précédents avaient su trouver le juste équilibre entre action et réflexion, cette Révolte 3.2 ne joue que sur le premier tableau. Exit les questionnements politiques qui ne sont quasiment plus présents, place aux échanges à l’aide d’armes à feu, aux bombardements, aux mutants dévoreurs et autres joyeusetés.

Bien sûr, il était évident que ce film serait axé sur la prise du Capitole, puisque le précédent tournait autour de l’organisation de la propagande rebelle et de petites actions avant l’assaut final. Mais au-delà du trop plein d’action, ce dernier volet tombe dans l’écueil auquel le précédent avait échappé brillamment : suivre la temporalité du livre à la lettre. Livre qui a tellement usé et abusé des ellipses que le lecteur ne comprenait pas tout de suite certaines issues. Ici, même si le scénario a un peu atténué cette impression, il donne toutefois le sentiment de scènes non abouties. Comment le 13 parvient-il finalement à obtenir les armes du 2 ? Comment la montée sur le Capitole s’organise ? Les raccourcis de ce genre sont beaucoup trop nombreux. Et tout va très vite. Trop vite. Un comble ! Puisque l’intérêt de séparer un volet en deux est bien d’en donner une vision globale plus complète au lieu de noyer son spectateur dans une intrigue bancale.

Hunger Games 3.2 Trois

Enchaînement de scènes plus spectaculaires les unes que les autres. Triangle amoureux mis en avant alors que ça n’est pas vraiment la pierre angulaire de l’histoire. Aspect politique (avec le passage d’un régime totalitaire à un autre et le marketing de guerre) relégué au second plan. Dénouement bâclé. Ce dernier volet gâche clairement son potentiel.

Heureusement pour lui, sa technique le sauve. Technique qui se maintient à la hauteur des précédents films. Les plans (auxquels la BO colle parfaitement) sont toujours aussi travaillés. Les décors et costumes toujours aussi soignés. Le casting toujours aussi investi, avec une Jennifer Lawrence toujours plus hantée par ses démons. Encore une fois, difficile de ne pas en prendre plein les yeux, puisque la mise en scène est au rendez-vous. Contrairement au scénario qui s’est égaré, autant qu’il égare son spectateur…

Si la réalisation a donc une fois de plus renouvelé l’exploit technique, elle a malheureusement cédé aux producteurs en livrant un blockbuster calibré qui a perdu son âme en route.