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La Planète des singes : l’affrontement



La Planète des singes

On a souvent tendance à oublier que la Planète des Singes, c’est avant tout un produit qui rendrait fier Arnaud Montebourg : c’est un produit « made in France« . Et oui, il y a 51 ans, Pierre Boulle publiait cette oeuvre de science-fiction aussi originale qu’avant-gardiste. Ce sera là son roman le plus célèbre, traduit dans de nombreuses langues et huit adaptations cinématographiques suivront, chacune en phase avec les moyens techniques de son temps. Donc, avant de pouvoir discuter du degré de « jouissivité » du plan d’un singe en 3D mitraillant ses ennemis à dos de poneys, on fait cinq secondes de silence pour Monsieur Boulle et son oeuvre d’origine.

La Planète des singes

Passons les hommages, qu’en est-il de ce huitième opus ? Et bien, il est globalement bon. Matt Reeves est aux commandes et tant mieux: L’homme derrière Cloverfield, sorti en 2008 avait réalisé un des films d’action les plus surprenants et novateurs dans la catégorie « Chaos/Fin du monde/On va tous mourir, y compris le caméraman« . Le point principal à prendre en compte ici est bien-sûr la post production absolument bluffante. Andy Serkis (Gollum dans le Seigneur des Anneaux) livre une performance incroyable avec le personnage de Cesar. Si bien que l’on se questionne si oui ou non un homme qui interprète un singe en motion capture peut-il être nommé aux Oscars ? (ce n’est pas de l’humour, la question se pose vraiment). On regrette cependant la non-présence de James Franco, qui avait fortement contribué à la qualité du film précédant. Le reste du casting, aux rôles bien souvent caricaturaux propre aux films d’action,  ne relève pas d’un grand intérêt.

La Planète des singes

Les singes sont particulièrement réalistes et les scènes qui les concernent se veulent beaucoup plus intéressantes et travaillées  que celles  des humains. Les thèmes de l’esclavage, de la tolérance et de la condition humaine de manière générale sont convaincants et amenés de manière plutôt pertinente. L’univers apocalyptique est bien retranscrit et l’atmosphère du film est aussi pesante que prenante.

La Planète des singes

Mais on se trouve malheureusement embrigadé dans une trame scénaristique classique du blockbuster estival. Et c’est dommage car le potentiel clairement atypique de cette saga pourrait permettre de vraiment atteindre le statut de film culte, inclassable. Et bien non, vous n’aurez le droit qu’a « Wahou, mais c’est vraiment le film de cet été« , ou bien « Un max d’action et de pures sensations  avec des singes plus vrais que nature ! » Et même  si  ces  deux phrases craignent à mort, elles sont tristement vraies  et c’est peut-être tout ce qu’on retiendra du film au final…

La Planète des singes