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Le Drôle de Noël de Scrooge, Dickens en 3D



Le Drôle de Noël de Scrooge, Dickens en 3D

Un chant de Noël (A Christmas Carol) de Charles Dickens est sûrement l’un des contes de Noël les plus populaires et les plus connus du grand public, une histoire de rédemption spirituelle et de joie retrouvée pour un vieillard égoïste et avare nommé Ebenezer Scrooge. Adapté une nouvelle fois au cinéma dans Le Drôle de Noël de Scrooge, cette fable voit Jim Carrey, aidé par la magie de la 3D, incarner le personnage pernicieux de Scrooge avec un talent dont il a le secret. C’est son second rôle en tant qu’icône des fêtes de Noël, après son interprétation du héros de Dr Seuss dans The Grinch (sorti en 2000).

Avare et égoïste

Certains font parfois preuve d’avarice, le genre de personnes qui réutilisent les cartes de Noël d’une année sur l’autre, suivent le facteur dans l’espoir de recueillir des morceaux de ficelle mis au rebus, ou qui utilisent un seul et même sachet de thé à plusieurs reprises. Mais ces derniers ne sont que des amateurs en comparaison du vieux Scrooge. « Deux pences, c’est deux pences » dit-il après avoir récupéré les petites pièces qui recouvraient les yeux de son défunt associé. Mais c’était sans compter sur l’arrivée de trois fantômes de Noël (passé, présent et futur) qui vont lui faire comprendre par le biais d’un voyage défiant le temps et l’espace, quel terrible personnage il est devenu.

Le conte de Dickens, Un chant de Noël, a été publié pour la première fois en 1843. Ceux qui ne connaissent pas très bien l’oeuvre de Charles Dickens et son écriture assez lourde de descriptions, connaissent peut être, même sans le savoir, d’autres produits culturels dérivés de cette fameuse histoire comme le personnage de Disney Oncle Picsou (Scrooge McDuck en anglais), la comédie avec Bill Murray intitulée Scrooged ou encore quelques unes des nombreuses adaptations cinématographiques dont la plus connue est sûrement celle sortie en 1951.

Dirigée par le prolifique Robert Zemekis (Retour vers le Futur, Forrest Gump…), cette version 3D du conte de Noël se démarque assez des autres productions ayant tendance à adapter le contexte de l’histoire, et surprend par une adaptation très fidèle du texte de Dickens, trouvant son originalité non pas dans la réinvention narrative mais dans la performance visuelle que Zemekis a pu perfectionner avec Le Pôle Express (2004) et Beowulf (2007). Dotée d’une ambiance assez pesante, froide et austère, cette nouvelle adaptation se dévoile au fur et à mesure de plans au ralenti qui appuient toute l’obscurité de l’univers dépeint par Zemekis.

Une grande partie de l’histoire se centre donc sur la présentation des travers de Scrooge, qui réalise au fur et à mesure des interventions des fantômes de Noël, les conséquences désastreuses de son comportement. Le spectateur apprend ainsi quelle est la situation financière de Bob Cratchit (Gary Oldman) l’employé fidèle d’Ebenezer, dont le fils Tim est gravement malade. Les situations présentées de manière un peu fantastique par les fantômes permettent d’aborder les thèmes du temps et de la rédemption de manière assez intelligente, sans jamais sacrifier le sérieux du contenu original.

Classique et technologie

Le fait d’associer le style de Dickens aux effets visuels du cinéma 3D peut paraître être un pari osé au premier abord, mais force est de constater que les choses fonctionnent plutôt bien, et que malgré cette utilisation poussée de la technologie, Le Drôle de Noël de Scrooge respecte très fidèlement le texte de Dickens. C’est aussi un régal pour les yeux, tant les détails apportés à l’univers de Scrooge sont nombreux. L’animation des personnages est également de très grande qualité dans ce film qui mérite le détour, surtout en 3D.


Initialement publié le 25.11.09