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Le fils à Jo, l’amour d’un père au pays du rugby terroir



Jo Canavaro, ancien rugbyman, lui-même fils et petit-fils de rugbymen ayant fait la fierté de leur club, élève seul son fils Tom, 13 ans, dans le petit village de Doumiac. Voulant perpétrer la tradition familiale Jo inscrit son fils dans tous les stages de détection de la région pour que celui-ci gagne son billet d’entrée dans une équipe qui pourra le révéler. Jo reste persuadé que Tom sera un bon joueur, dans le plus pur style Canavaro : hargneux, ne rechignant pas à la tâche et ayant le brin d’honneur à soutenir son équipe, dans toutes les situations, jusqu’au bout. Pourtant tout n’est pas si rose dans cette histoire de rugby-terroir.

En effet le club de tout un village n’est plus que par les photos anciennes encadrées et affichées au mur qui dénotent du passé glorieux du club. Jo et son acolyte Pompom, veillent à entretenir ce qu’il reste du stade dans lequel se sont déroulées les joutes passées, travail de mémoire pour un patrimoine rugbystique qui s’efface par manque de soutien financier privé et le vouloir des autorités municipales. Au travers de ce film c’est un vibrant hommage qui est rendu au rugby amateur qui essaye, dans une région où il a été roi dans un passé pas si lointain – le Tarn – de subsister. Hommage aussi aux petits clubs qui s’enorgueillissent de livrer aux « grosses » écuries des enfants de leur cru. Mais Tom n’en est pas là. Au grand dam de son père, l’adolescent est en effet plus adepte de formules mathématiques que de placages ou de cadrages-débordement. Le moule serait-il cassé ?

Plus qu’une histoire de rugby, Le Fils à Jo est un film sur l’amour d’un père pour son fils, sur les rapports difficiles et les incompréhensions qui peuvent naitre par manque d’attention,  d’écoute ou par maladresses. Le film que l’on pourrait trouver machiste, les femmes demeurant quasi-absentes de cette histoire, alterne ainsi les portraits d’hommes dans ce qu’ils ont de plus fragiles.

Des destins parfois déchirés, comme Pompom, joué magistralement par Vincent Moscato, lui-aussi ancien rugbyman de haut-niveau ayant évolué dans la grande équipe de Bègles-Bordeaux version « tortue » rouleau compresseur, ou Le chinois, joué par Olivier Marchal, dans un rôle d’ancien rugbyman tombeur, revenu récemment dans la région pour prendre les fonctions de Conseiller principal d’éducation du collège dans lequel Tom étudie. La plus grande victoire de Jo sera d’accepter que son fils puisse choisir un autre destin que celui qu’il a choisi pour lui, que Tom puisse s’épanouir pleinement en tant qu’ado et en tant que futur homme.

LE FILS A JO
Sortie le 12 Janvier 2011. Avant-première dans le sud-ouest le 29 décembre 2010
Réalisation : Philippe GUILLARD
Produit par Gaumont / LGM FIlms
Distribution : Gaumont
Genre : Comédie

Avec : Gérard LANVIN – Olivier MARCHAL – Vincent MOSCATO – Jérémie DUVALL

Durée : 95 minutes

Photos  © 2010 Gaumont