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Sin City – Le Film : Un brillant exercice de style

NOTE DE MaXoE
9
VOTE DES LECTEURS
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Présentée dans la sélection officielle en compétition du Festival de Cannes en 2005, la première adaptation des romans graphiques de Frank Miller - Sin City - avait fait sensation. Et pour cause, puisque le film fait preuve de prouesses techniques jamais vues jusqu'alors. Retour sur un chef-d’œuvre visuel.
Sin City Film Une

 

Sin City Film Affiche

« Elle tremble dans le vent. Dernière feuille d’un arbre mort. Je fais résonner mes pas sur le sol. Elle se raidit un instant. Le vent se lève, électrique. Elle est douce et chaude et légère comme l’air. Son parfum est une tendre promesse qui me fait monter les larmes aux yeux. Je lui dis que tout ira bien, que je la sauverai de ce qui lui fait peur, et que je l’emmènerai loin, très loin. Je lui dis que je l’aime. le silencieux transforme le coup de feu en murmure. Je la serre contre moi jusqu’à son dernier souffle. Je ne saurai jamais ce qu’elle cherchait à fuir. J’encaisserai son chèque dans la matinée. »

Une ville sombre, étouffante, que la pluie n’arrive même pas à rafraîchir tant elle est brûlante. Un ciel constamment noir, comme si le jour n’existait pas.

Plus qu’un simple décor, la cité est le personnage central du film, créatrice des crimes et de la violence dont elle regorge. Une fois à l’intérieur de ses frontières, il paraît impossible de s’en échapper. Au détour d’une rue ou dans un bar, la plèbe tente d’oublier sa condition tandis que les nantis prospèrent grâce à la corruption.

Sin City Film Deux

Trois histoires s’entremêlent. Celles de Marv, de Dwight et les filles de la vieille ville, de John Hartigan et Nancy Callahan. Elles correspondent toutes trois à un tome de la série de Frank Miller (respectivement Sin City, Le Grand Carnage et Cet Enfant de Salaud) et forment le cœur dur film. En introduction, on retrouve l’une des histoires courtes figurant dans Des Filles et des Flingues, « Le client a toujours raison ». La fin du film y fait également référence. Ici, pas de difficulté scénaristique. Les différents morceaux sont fluides, rythmés et dopés à l’adrénaline. À l’image du comics. D’ailleurs, la transposition sur grand écran est parfaite (bon d’accord, le fait d’avoir Miller aux manettes, ça aide un peu). Il n’y a aucune incohérence, même malgré le côté décousu de la chronologie. Les réalisateurs ont su glisser suffisamment d’indices pour que le spectateur ne soit pas dérouté, sans pour autant que cela soit artificiel. C’est au contraire très subtil.

Sin City Film Trois

L’univers de Frank Miller est en soi tout à fait original et novateur. Mais là où ce film frôle le génie, c’est que sa réalisation a su conserver l’aspect visuel très particulier du comics, tout en le rendant cinématographique. À chaque plan, l’impression de se retrouver face aux planches du roman graphique est présente. Et pourtant, chaque plan rappelle qu’il s’agit d’un film.

Comme dans le comics, tout est en noir et blanc avec un important jeu sur la luminosité et les contrastes (un travail fait en post-production après que l’intégralité des scènes aient été tournées sur fond vert). Seules quelques touches de couleur viennent se glisser sur la pellicule, afin de mettre l’accent sur un personnage ou un moment particulier. Ce que l’on retrouve aussi dans la série de comics, mais seulement à partir du quatrième volume (Cet Enfant de Salaud) où un personnage est colorisé. Dans le film, ce principe est généralisé à tous les segments, mais sans pour autant que cela soit gratuit. Il s’agit de quelque chose de ponctuel, que les réalisateurs ont exploité justement, sans en abuser.

Sin City Film Quatre

La prouesse technique est là. Clairement. et qui plus est doublée d’un scénario qui tient la route. Rodriguez et Miller auraient pu s’arrêter là. Mais non. Ils sont allés chercher une distribution époustouflante : Mickey Rourke, Jessica Alba, Clive Owen, Rosario Dawson, Bruce Willis, Benicio Del Toro, Elijah Wood, Josh Harnett, Brittany Murphy, etc.

Il faut ici saluer le talent de tous. Car tourner sur fond vert l’intégralité d’un film, avec des accessoires réduits a minima et parfois même sans partenaire en face n’est sans doute pas la chose la plus aisée. Mais au-delà de ça, chacun livre dans ce film une performance étonnante. L’une des plus marquantes est sans doute celle de Mickey Rourke – tout juste sorti de l’Enfer – et qui y retourne sous les traits de Marv, la grosse brute au grand cœur.

Avant de vous laisser retourner voir le film, deux mots sur une scène en particulier. Celle réunissant Clive Owen et Benicio Del Toro (totalement méconnaissable d’ailleurs dans ce film, et tout simplement prodigieux) dans une voiture. Scène réalisée par Quentin Tarantino et qui est un bijou de cinéma à elle toute seule, notamment de par son côté burlesque, totalement décalé par rapport à la situation. Voilà. C’est tout.

NOTE MaXoE
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VOTE DES LECTEURS
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Sin City, c'est le cinéma qui ose. Le cinéma qui prend des risques. Le cinéma qui va au bout de sa démarche sans avoir peur de se planter totalement. Ça n'a pas été le cas. ce film est un chef-d’œuvre du septième art qui a marqué les esprits à sa sortie il y a neuf ans. Et qui continue et continuera à le faire.
ON A AIMÉ !
- L'esthétisme
- La démarche ambitieuse et jusqu'au boutiste
- La perfection technique
- La distribution
ON A MOINS AIMÉ...
- Un style très sombre et violent qui ne sera peut-être pas de tous les goûts
Sin City
Support(s) : Cinéma / DVD
Réalisation : Robert Rodriguez, Frank Miller et Quentin Tarantino (participation)
Scénario : Frank Miller, d'après sa série de romans graphiques
Casting : Mickey Rourke, Bruce Willis, Clive Owen, Jessica Alba, Rosario Dawson, Benicio Del Toro, ...
Durée : 1h 59min
Genre : Action, Thriller
Sortie en France : 01/06/2005
Sortie aux Etats-Unis : 01/04/2005
Musique : John Debney, Graeme Revell et Robert Rodriguez
Distribution : Dimension Films (États-Unis) et Pan-Européenne (France)
Production : Dimension Films et Troublemaker Studios

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