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Spotlight – Les Hommes du Vatican



Spotlight Une

Spotlight AfficheJuillet 2001, Boston. Le journal du Boston Globe accueille un nouveau rédacteur en chef : Marty Baron, chargé de rendre le quotidien plus rentable. Mais au lieu de proposer des coupes drastiques, il demande à l’équipe Spotlight – composée de quatre journalistes d’investigation – qu’enquêter sur des suspicions d’abus sexuels au sein du Clergé local afin de proposer un reportage approfondi sur le sujet. Rapidement, les journalistes comprennent que le nombre de cas est bien plus important que ce qu’ils imaginaient. Et que l’Eglise Catholique est impliquée jusque dans ses plus hautes sphères.

Les premières minutes du film ne laissaient rien présager de tel. Une salle de rédaction d’un journal. Classique. L’arrivée d’un nouveau rédacteur en chef qui veut dès le début apposer sa marque. Banal. Pourtant, impossible de ne pas se passionner très rapidement pour Spotlight dont l’histoire est captivante de bout en bout. Et c’est là toute sa force.

Tout, absolument tout est au service du scénario. Un scénario qui relate avec une précision millimétrée le travail de ce quatuor de journalistes d’investigation. Trois hommes et une femme qui ne sont pas des héros, mais des bosseurs d’une grande ténacité que la caméra filme dans leur quotidien : réunion de rédaction, coups de fil aux témoins, rencontres avec procureur et avocats, impasses, …

Spotlight Trois

Deux heures de film. Et pas une seconde d’ennui. Les faits, pourtant complexes, sont déroulés de manière très claire. Investigations. Pressions. Politique du silence. Que ce soit de la part de l’Eglise, mais également de la Justice. L’enquête dure des semaines. Des mois. Elle est interrompue par le 11 septembre. On pense que l’affaire sera enterrée, mais la pugnacité des journalistes est plus forte. Dès qu’ils le peuvent, ils reprennent. Impliqués professionnellement et émotionnellement, concentrés, ils tiennent à aller au bout. A faire éclater le scandale. Mais il faut attendre. Attendre que les faits soient confirmés, que l’enquête soit suffisamment solide pour faire tomber toutes les têtes.

Le casting très impressionnant – Michael Keaton, Mark Ruffalo, Rachel McAdams et Brian d’Arcy James (pour ne citer que le quatuor des journalistes) – est au service du film et de son sujet. Personne ne cherche à prendre le pas sur les autres. Tous s’investissent avec la même intensité dans leur rôle, à l’image des journalistes qui se sont investis dans leur enquête.

Que ce soit par son sujet, comme par la mise en scène classique (mais efficace) de son réalisateur, Spotlight rappelle sans conteste Les Hommes du Président. Un bel hommage au septième art. Et surtout au quatrième pouvoir. Au vrai.