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Un monstre à Paris : la french touch



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 Paris by water

L’action se déroule en 1910 dans notre chère capitale qui subit les affres d’inondations historiques. Mais cette menace liquide n’est rien face à celle qui terrorise les parisiens : un monstre, créé par un improbable accident chimico-électrique, hante les rues de la cité et déclenche des scènes d’hystérie collective. Le monstre en question pourrait être beaucoup moins menaçant qu’il n’y paraît mais nous n’allons tout de même pas tout vous révéler. On peut, par contre, vous parler des personnages hauts en couleur qui nous sont livrés ici. Lucille, la charmante chanteuse, dont la voix est assurée par Vanessa Paradis, saura percer le mystère de la bête alors que Raoul et Emile sont les bouts-en-train de l’aventure. N’oublions pas un vrai méchant en la personne du préfet de Paris qui cherche absolument à se débarrasser du monstre en prévision des futures élections municipales. Vu comme cela, on pourrait penser à quelque chose de très classique mais la mise en musique (au propre comme au figuré) de tous ces personnages se fait avec une véritable finesse et un sens aigu de la nature humaine. 

Lucille et Raoul

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Ainsi, chacun des protagonistes est fouillé dans ses moindres traits et le réalisateur a su tisser des liens entre eux. Ainsi, l’ensemble se tient, on n’a pas cette sale impression de personnages et de liens artificiels, impression que nous laissent parfois certains films d’animation. 

L’autre point qui fait aimer le film, c’est véritablement l’ambiance début du 20ème siècle à Paris. On déguste les images et la reproduction du Paris de l’époque. Cette ambiance est restituée par une technique d’animation qui ne tombe pas dans le piège de l’aseptisation. Le grain des textures, les détails des décors en font un film d’animation chaleureux. 

Le préfet

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Maintenant penchons-nous sur les voix. Vanessa Paradis, M et Gad Elmaleh donnent merveilleusement vie à leurs personnages. Et cela est d’autant plus évident quand la musique vient s’inviter dans ce film. Vanessa et Mathieu s’en donnent à coeur joie sur chaque chanson interprétée, personne ne peut rester insensible devant la finesse des compositions et l’hommage à peine voilé à une forme de cabaret. Patrice Renson nous livre ainsi une BOF sublime sans qui le film n’aurait pas cette aura.  

 

Un rythme à la française

Ce qui charme aussi dans ce long métrage, c’est une approche assez différente des productions américaines du genre. Comme nous l’avons dit, l’accent est mis sur les personnages sur leurs relations et même les scènes d’action ont un je-ne-sais-quoi de différent. Non pas que l’on n’aime pas le burlesque, le rythme et l’humour des productions Pixar ou Dreamworks mais la narration de ce film a quelque chose de rafraîchissant, de reposant. Et puis le scénario, sans être un monument de complexité ni d’originalité, sait se faire assez consistant pour capter l’attention du spectateur. 

Voilà un bien beau film qui ravira petits et grands. Laissez-vous faire, dégustez-le comme une jolie friandise pleine d’humanité.

Lucille et Emile

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